VOUS AUREZ ÉTÉ LES AMBASSADEURS DE DIEU QUI AUREZ FIDÈLEMENT REMPLI VOTRE MISSION

Le Père Mille et un groupe d’Oblats étaient partis prêcher en mission paroissiale dans le village de Malijai. Peu de personnes participaient aux cérémonies, et ils en étaient profondément découragés.

Je partage, mes chers amis, la peine que vous fait éprouver l’indifférence du peuple que vous évangélisez, mais je n’approuve pas le découragement dans lequel je comprends que vous êtes tombés, accoutumés à être les instruments de la miséricorde de Dieu.

Ils voulaient mettre fin à leur mission et revenir. Eugène les encouragea en leur rappelant qu’ils étaient les instruments de Dieu et non des ouvriers indépendants.

Vous avez perdu de vue que vous pouvez quelquefois, comme le Maître qui vous a envoyés, être les témoins de sa justice…. Ainsi, bien loin de vous arrêter à la pensée de vous retirer comme si vous aviez été vaincus, il est essentiel que vous demeuriez pour accomplir votre œuvre qui est peut-être cette fois une sentence de réprobation qui ne peut être promulguée qu’à la suite du cours ordinaire de vos exercices, et alors même vous aurez été les ambassadeurs de Dieu qui aurez fidèlement rempli votre mission.

Lettre à Jean-Baptiste Mille, le 13 décembre 1840, EO IX n 720

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JE PRIE DIEU POUR QU’IL VOUS DONNE UN PEU PLUS DE MÉMOIRE

Le Père Tempier a été le premier et le plus proche compagnon d’Eugène depuis 1815. Eugène allait se confesser à Tempier chaque semaine. Cette fois-là, Tempier avait oublié et Eugène le réprimanda gentiment, avec l’humour et l’amour que l’on perçoit dans ces mots. Après 25 ans de proche collaboration et de compagnonnage, tous les deux se connaissaient très bien, un ton que nous découvrons dans la lettre suivante.

Il est permis d’être distrait, très cher Tempier, mais oublier que c’est aujourd’hui samedi, jour ordinaire de confession, plus: que c’est la veille de notre grande cérémonie  [éd. : C’est le 1er novembre que tous les Oblats renouvellent leurs vœux] qui doit naturellement être précédée de la confession; tertio, qu’hier soir voyant qu’il était tard je vous dis que nous renverrions à ce matin 7 heures, et il en est 8 du soir.

Tous ces griefs réunis me décident à vous condamner sans pitié à faire le pèlerinage de l’évêché encore ce soir. Sur ce, je prie Dieu qu’il vous ait en sa sainte et digne garde et surtout qu’il vous donne un peu plus de mémoire.

Lettre à Henri Tempier, le 31 octobre 1840, EO IX n. 715

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VENIR EN AIDE AUX PERSONNES MALADES ABANDONNÉES CHEZ ELLES

En réponse aux besoins des plus nécessiteux, l’évêque, Eugène, écrit dans son journal :

Circulaire pour annoncer l’établissement que je méditais depuis longtemps de former en faveur des domestiques du sexe féminin.

Son souci était aussi de venir en aide à ceux qui étaient malades et qui étaient trop pauvres pour recevoir des soins médicaux ou hospitaliers, ceux-ci souffrant chez eux, souvent jusqu’à la mort. Les religieuses qui reçurent ce ministère étaient infirmières et elles donnaient les soins aux malades à domicile:

J’y joins l’annonce d’un établissement de religieuses garde-malades  dont on a un si grand besoin à Marseille. J’ai tout lieu de croire que les deux fondations seront accueillies avec plaisir.

Journal d’Eugène de Mazenod, le 12 décembre 1840, EO XX

Les deux œuvres furent confiées aux Sœurs de l’Espérance de Bordeaux, branche de la Sainte-Famille fondée par le père Noailles.

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ACCUEILLIR LES JEUNES PERSONNES QUI ARRIVENT DE LEURS PAYS POUR SE PLACER ET QUI RENCONTRENT DES DANGERS AFFREUX AVANT D’AVOIR TROUVÉ CE QU’IL LEUR FAUT

Toujours au fait des besoins des plus nécessiteux de son diocèse, Eugène se préoccupait des jeunes filles qui venaient de la campagne pour trouver une place de domestique en ville. Venant de villages avoisinants, elles étaient bien souvent naïves sur la manière de vivre en ville et elles y faisaient face difficilement. Nombreuses étaient celles qui tombaient dans de mauvaises mains ou qui prenaient, pour survivre, des moyens immoraux. Il en était de même pour les domestiques qui, perdant leur emploi, se voyaient forcer de faire les cent pas dans les rues pour arriver à vivre.

Eugène créa un établissement pour recevoir ces filles à leur arrivée à Marseille et pour leur donner asile en attendant qu’elles trouvent un travail décent et un logis. Cette maison était aussi, pour elles, un port d’attache si jamais il leur arrivait de perdre leur emploi.

La soeur Geray se mettra à ma disposition pour établir l’œuvre que je désire depuis longtemps de pouvoir former…  Il s’agit de fonder une maison pour recevoir les domestiques qui sortent de condition en attendant qu’on puisse les bien placer, et pour accueillir les jeunes personnes qui arrivent de leurs pays pour se placer et qui rencontrent des dangers affreux avant qu’elles aient trouvé ce qu’il leur faut.

Journal d’Eugène de Mazenod, le 14 août 1840, EO XX

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LA PERTE DE CE SAINT VIEILLARD A PROFONDÉMENT AFFECTÉ MON CŒUR. ON NE REMPLACE PAS DE TELS AMIS !

Le 12 Février 1840, l’évêque Fortuné de Mazenod, âgé alors de 91 ans tombe sérieusement malade. Son neveu Eugène resta auprès de son lit jusqu’à sa mort le 22 février.

Il écrit plus tard qu’il avait pleuré :

la mort prématurée de mon cher oncle. On a tout écrit et imprimé sur cette fin bienheureuse, je n’ai pas le courage de rien ajouter, mais la perte de ce saint vieillard a profondément affecté mon cœur. On ne remplace pas de tels amis!

Journal d’Eugène de Mazenod, Avril 1840,

Eugène a été profondément attristé car il avait toujours eu une très grande amitié pour le frère de son père. Il était très proche de son oncle pendant sa jeunesse à Aix. Ils étaient encore ensemble pendant plusieurs années d’exil à Venise, à Naples et à Palerme. Lorsqu’Eugène retourna en France, Fortuné et Eugène vécurent sous le même toit de 1817 à 1841, travaillant ensemble. Il est alors facile de comprendre sa douleur.

Ma pensée plonge habituellement dans le tombeau où je viens de déposer les précieux restes de mon vénérable oncle. Encore un petit nombre d’années et je descendrai dans ce même caveau pour y être déposé à ses côtés et nos cendres y attendront ensemble le grand jour de la bienheureuse résurrection, comme il est écrit sur la pierre qui nous couvrira l’un et l’autre: Hic jacent, etc., expectantes beatam spem et adventum gloriae Magni Dei [ed. Ici reposent, etc., qui attendent la bienheureuse espérance et la venue de la gloire du Grand Dieu – Tite 2, 13.]

Journal d’Eugène de Mazenod, Avril 1840, EO XX

Pour plus de détails sur Fortuné de Mazenod, lire l’article suivant dans le dictionnaire historique : https://www.omiworld.org/fr/lemma/mazenod-mgr-fortune-de-fr/

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TOUTES NOS ACTIONS PEUVENT ÊTRE ACCEPTABLES POUR DIEU QUAND NOUS LES LUI OFFRONS

En France, la coutume veut que les gens se souhaitent mutuellement la bonne année, alors que dans plusieurs autres pays, c’est à Noël. Pour l’évêque, cela signifiait des moments pour rencontrer formellement les gens afin d’échanger des vœux et des bons souhaits.

Eugène trouvait ces moments lourds mais les considérait comme une part importante de son rôle dans la ville. Il y a survécu en essayant de les vivre en présence de Dieu.

A commencé ensuite la grande réception générale. Elle a duré tout le jour. J’ai dû élever plusieurs fois mon cœur à Dieu pour lui offrir ce fatigant devoir de ma place. Quelque ennuyeux qu’il soit, il peut être considéré d’un bon côté. C’est un hommage rendu au chef de la religion dans le diocèse. Un grand nombre de personnes se mettent en rapport avec lui. On échange quelques paroles de bienveillance.

Journée de visites comme hier. Toutes nos actions peuvent être agréables à Dieu quand on les lui offre. C’est bien pour m’acquitter d’un devoir que je fais cette corvée. Du reste, il résulte un bien de ce rapprochement du pasteur avec ses ouailles.

Eugène de Mazenod, Le Journal, 4 Janvier  1840, EO XX

Une bonne attitude à cultiver lorsque nous devons faire face à la routine monotone de certaines de nos occupations quotidiennes.

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UN HOSPICE POUR MENDIANTS

Autre exemple, tiré du journal d’Eugène, qui démontre son attention constante aux besoins des plus abandonnés de son diocèse et des mesures pratiques qu’il prend pour y répondre :

Je suis allé prendre le préfet dans ma voiture pour lui faire visiter le second monastère de la Visitation que nous voudrions vendre pour un hospice de mendicité. Mon but a été rempli; monsieur le préfet a été enchanté de ce local et il le trouve parfaitement propre à l’objet en question

Eugène de Mazenod, Le Journal, 23 décembre 1839, EO XX

Ses 24 années comme évêque de Marseille ont été marquées par des manières dont des missions oblates étaient exercées afin d’apporter concrètement l’Évangile aux plus abandonnés.

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LES SOINS MINUTIEUX QUE JE DONNE AUX JEUNES PRISONNIERS PAR L’INTERMÉDIAIRE DE CEUX QUI S’OCCUPENT D’EUX

Neuf mois après l’entrée du journal sur lequel nous avons réfléchie hier, Eugène a écrit sur le succès du pénitencier pour les jeunes délinquants. Les Frères de Saint-Pierre aux liens s’occupent de ces jeunes abandonnés âgés de 10 à 18 ans.

Je suis allé administrer le sacrement de confirmation dans la maison des jeunes détenus à un enfant qui se meurt. Il y a déjà dans cette maison 45 enfants de l’âge de 10 ans à celui de 18. C’est un spectacle pénible que celui de cette dégradation précoce, nous espérons beaucoup des soins assidus que je fais donner à ces pauvres enfants par m. Fissiaux et M. Margaillan, son coadjuteur. Déjà quelques-uns de ces enfants éprouvent les bons effets de l’instruction religieuse qu’ils reçoivent.

Eugène de Mazenod, Le Journal, 9 Février 1840, EO XX

Eugène se sentait personnellement responsable de leur bien-être et soutenait ceux qui se consacraient à leurs soins.

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LES FRÈRES QUI SERVENT LES JEUNES EN PRISON

Le missionnaire oblat, Eugène de Mazenod a consacré sa vie à apporter l’Évangile à ceux qui en avaient le plus besoin. Durant ses années d’épiscopat à Marseille, il a prêché la Bonne Nouvelle du salut par sa proximité avec ceux qui sont spirituellement et matériellement les plus abandonnés. Pour ce faire, il a donné aux gens de son diocèse les moyens de se consacrer à des groupes qui ont le plus besoin.

Dans l’entrée du journal d’aujourd’hui, nous le voyons se concentrer sur les jeunes, sur les plus abandonnés parmi les jeunes hommes : les jeunes délinquants et les prisonniers. Avec un de ses prêtres diocésains, ils ont créé une école vocationnelle pour les jeunes prisonniers.

Avant ma messe j’ai donné, dans ma chapelle, l’habit religieux à trois frères que nous destinons au service des prisonniers. C’est le noyau de l’association que nous voudrions former. Je les ai mis sous la direction de monsieur Fissiaux, en leur donnant le nom de Frères de Saint-Pierre aux liens

Eugène de Mazenod, Le Journal, 21 Mai 1839, EO XX

Pour cela, une congrégation religieuse a été fondée dans la ville, connue sous le nom de Frères de Saint-Pierre aux liens. Ils se sont consacrés à la gestion de pénitenciers industriels et agricoles, s’assurant ainsi que les jeunes prisonniers aient une profession qui apporterait une contribution précieuse à la société une fois qu’ils seraient libérés de la prison.

Leur mission se poursuit aujourd’hui. En 2018, certains des membres espagnols de cette congrégation et leurs associés ont été béatifiés comme martyrs.

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JESUS PRÉSENT, TANGIBLE ET, D’UNE CERTAINE MANIÈRE, VISIBLE,A ÉLECTRIFIÉ LE CŒUR

L’une des grandes réalisations dont on se souvient de Mgr Eugène de Mazenod au cours de ses nombreuses années à Marseille est la promotion d’œuvres qui répondent aux besoins matériels et spirituels des plus abandonnés. Tout au long de son journal, nous trouvons des références à des groupes de personnes qui l’ont inspiré et qui l’ont soutenu pour répondre à ces besoins.

L’un d’entre eux était la Maison de la Providence pour les filles orphelines à la suite des épidémies de choléra de 1834 – 1835. Quatre ans après la fondation, il a écrit dans son journal:

Messe à la chapelle des Filles pauvres. Grande affluence de dames. J’en ai reçu plus de 50. L’association se compose actuellement de 475 dames… Il y a de quoi crier au miracle.

Eugène de Mazenod, Le Journal, 14 Janvier 1839, EO XX

et: Le 20 janvier

Messe à la maison des Filles pauvres. C’est à la suite d’une retraite que le P. Deplace avait donnée aux dames de l’œuvre qui l’ont suivie avec une grande assiduité. Ça a été vraiment une superbe fête. Il était beau de voir plus de 300 dames réunies dans la chapelle où siégeait le très saint sacrement au milieu de près de 200 cierges, l’évêque venant offrir le sacrifice sur cet autel de feu d’où rayonnaient plus encore d’abondantes grâces que du feu.

150 petites pauvres filles confondues avec celles qui leur servaient de mères et venant se nourrir de la même nourriture céleste.

Il y avait là de quoi toucher jusqu’au fond de l’âme. Aussi cette belle messe du saint Nom de Jésus, ces belles paroles de l’introït, etc., adressées à Jésus présent, sensible, visible en quelque sorte, électrisait le coeur. Il m’a fallu pleurer de l’émotion profonde que j’éprouvais.

Eugène de Mazenod, Le Journal, 20 Janvier 1839, EO XX

Une association de 475 femmes s’occupaient de 150 orphelins. La plupart par un soutien matériel et financier, et d’autres par le soin physique et spirituel des orphelins de la Maison de la Providence. Jésus était en effet tangible et visible dans cette œuvre.

See: http://www.eugenedemazenod.net/fra/?p=3577

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