Partout, en effet, notre mission est d’aller d’abord vers ceux dont la condition réclame à grands cris une espérance et un salut que seul le Christ peut apporter en plénitude. Ce sont les pauvres aux multiples visages: nous leur donnons la préférence.. (Constitution 5)
Eugène utilisait alternativement les expressions « pauvres » et « les plus abandonnés », se référant toujours aux mêmes personnes. Les « plus abandonnés » étaient généralement les pauvres matériellement qui n’avaient pas les moyens de recevoir une aide spirituelle. Au fur et à mesure qu’Eugène et les premiers Oblats s’impliquaient dans cette mission, leurs horizons s’ouvraient pour inclure tous les groupes qui avaient besoin de « l’espoir que seul Jésus-Christ peut pleinement apporter ».
Au départ, lorsque le jeune Eugène est entré au séminaire, il a exprimé sa raison de le faire comme suit :
J’en atteste le Seigneur. Ce qu’il veut de moi […] c’est que je me dévoue plus spécialement à son service pour tâcher de ranimer la foi qui s’éteint parmi les pauvres…
Lettre à sa mère, 29 juin 1808, EO XIV, n. 27
Après son ordination, dans son premier sermon de carême aux pauvres d’Aix en Provence:
Les pauvres, portion précieuse de la famille chrétienne, ne peuvent être abandonnés à leur ignorance. Notre Divin Sauveur en faisait tant de cas qu’il se chargeait lui-même du soin de les instruire, et il donna pour preuve que sa mission était divine que les pauvres étaient enseignés: Pauperes evangelizantur
Plus de 40 ans plus tard, lorsqu’il a vu la misère des pauvres à Londres :
Pauvres gens, ils ont besoin de nourriture pour le corps. Combien plus ont-ils besoin de nourriture pour l’âme.