MON AME ABSORBEE EN DIEU VOUS VERRA EN LUI

Quelques heures avant son ordination épiscopale à Rome, Eugène ressent l’absence de sa mère et de ses proches.

Je vous laisse à penser, ma bonne et bien-aimée mère, quel est le chagrin que j’éprouve d’être éloigné de vous dans une circonstance de ma vie si importante, où il me serait si doux de recueillir vos bénédictions et de répandre ensuite sur vous la première et la plus abondante de celles que j’aurai le pouvoir de donner dans l’ordre sublime auquel je vais être élevé demain.

Il offre ceci à Dieu dans un acte de prière en demandant les grâces dont il aura besoin une fois évêque:

C’est le plus grand sacrifice qui pût m’être imposé, et je l’offre au Seigneur en compensation de ce qui me manque de vertus pour être digne de la haute vocation à laquelle je suis appelé par la miséricorde toute gratuite de Dieu.

Eugène continue, dans un trait caractéristique de sa spiritualité, de lui rappeler qu’ils resteront unis dans la présence de Dieu :

Cependant, ma chère mère, soyez bien persuadée que, quoique vous soyez à une bien grande distance de moi, vous m’êtes toujours présente, et que demain surtout il n’y aura point d’espace pour mon esprit, qui s’entourera de tous ceux qui ont droit à mon affection et sur l’intérêt desquels je compte. Ainsi, faisant abstraction de la foule de curieux que mes yeux pourront apercevoir, mon âme absorbée en Dieu vous verra en lui…

Lettre à sa mère, 13 octobre 1832, EO XV n 167

C’est ce que nous appelons “oraison” – ce moment spécial où Eugène, ses fils missionnaires et ses proches étaient unis par la prière malgré la distance géographique. Voici un exemple parmi d’autres de ses lettres aux Oblats des missions lointaines à l’étranger :

Je n’ai que ce moyen pour me rapprocher d’eux. Là, en présence de Jésus-Christ devant le Très-Saint Sacrement, il semble que je vous vois, que je vous touche. Il doit arriver souvent que de votre côté vous êtes en sa présence. C’est alors que nous nous rencontrons dans ce centre vivant qui nous sert de communication.

Lettre à Albert Lacombe, 6 mars 1857, EO II n 229

 

Ce contenu a été publié dans Uncategorized. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *