POUR QUE VOUS ME LE RAPPELIEZ TOUS LES JOURS DE MA VIE

Eugène charge son ami Henri Tempier de lui rappeler, chaque jour si nécessaire, de rester humble par la volonté de Dieu et que sa position d’évêque ne lui enfle pas la tête ni ne le gonfle de sa propre suffisance.

C’est-à-dire que, dans cette dernière phase de ma vie, il me semble que je suis bien résolu, moyennant la surabondance de grâces que je vais recevoir, de tâcher, par une application assidue, de tellement me conformer à la volonté de Dieu, qu’il n’y ait pas une fibre de mon être qui s’en écarte sciemment.
Je vous le dis sans façon, parce que vous êtes mon directeur et, aussi, pour que vous me le rappeliez, s’il le faut, tous les jours de ma vie en qualité de mon admoniteur; car vous me connaissez trop bien pour n’être pas persuadé que la grandeur de la dignité à laquelle je vais être élevé, tout indigne que j’en suis, ne changera rien à mes dispositions intérieures ni à mes rapports de confiance et de simplicité religieuse, avec vous d’abord et avec tous les autres ensuite dans les proportions accoutumées. En voilà assez sur cet article.

Lettre à Henri Tempier, le 10 octobre 1832, EO VIII n 436

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1 réponse à POUR QUE VOUS ME LE RAPPELIEZ TOUS LES JOURS DE MA VIE

  1. Denyse Mostert dit :

    Octobre 1832… « Il me semble que je suis bien résolu, moyennant la surabondance de grâces que je vais recevoir, de tâcher, par une application assidue, de tellement me conformer à la volonté de Dieu, qu’il n’y ait pas une fibre de mon être qui s’en écarte sciemment » , écrit Eugène à Henri Tempier.

    Rien ne peut être plus clair ni correspondre davantage à la volonté de Dieu. Quel bonheur pour le fondateur de partager cette assurance avec le père Tempier tout en pouvant compter sur ce dernier pour l’avertit des moments où la nature humaine semblerait vouloir reprendre le dessus. Les honneurs épiscopaux seront à la clé, ce qui ne changera en rien la nature foncière du futur évêque. Ses relations avec ceux qui vont l’entourer resteront sous le « signe de la confiance et de la simplicité religieuse ».

    Que dire de la fierté que nous ressentons devant un travail bien fait ou encore une reconnaissance de nos efforts ? N’est-il pas naturel de se féliciter des « bons coups » du Seigneur tout autant que des nôtres ? Pendant tout un temps, j’ai eu peur de l’affirmer ce qui n’affectait nullement mon travail mais me laissait dans la crainte de cet orgueil tellement décrié. Ma reconnaissance envers Dieu était comme amputée de la participation qui m’avait fait mettre tout mon cœur à l’ouvrage.

    Et puis voilà. Que ce soit dans la prière ou dans toute autre circonstance de ma vie, ma joie du travail bien fait a pris la place que des scrupules mal venus m’empêchaient de vivre. N’est-il pas bon en effet de se réjouir de poser quelques pierres à la Maison de Dieu ? Le Seigneur pourrait-il se montrer jaloux des qualités qu’il a lui-même mis en nous ?

    La Miséricorde divine n’est-elle pas cette « simplicité » qu’Eugène demandait à son ami Henri Tempier de l’aider à bien vivre ? Dieu ne se réjouit-Il pas de la joie dont Il est lui-même la source ? Plutôt que de se compliquer la vie en jugements fallacieux n’est-il pas infiniment meilleur de rendre gloire au Seigneur pour ses œuvres dont nous faisons partie ?

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