LES OBLATS QUI NE SONT PAS IGNORANTS DE CES RÉALITÉS MAIS QUI SEMBLENT LES MÉPRISER

 Je quitte ma chambre pour me rendre à l’office pontifical. Oh! que je garderais volontiers encore ma solitude, mais Saint Pierre aussi se serait de grand cœur fixé sur le Thabor. Il lui fut dit ainsi qu’à nous qu’il fallait redescendre dans la plaine. Le repos ne nous est dû et il ne nous sera accordé que dans le ciel.

Eugène dépeint sa retraite qui était un moment de la prière axée sur les règles comme étant sur le Mont Tabor – une expérience de Transfiguration en présence de son très cher Sauveur. Nous avons vu que plus il méditait sur les Règles, plus il est impressionné et ému de la beauté de sa vocation oblate. Au milieu de cette admiration, il lui a été rappelé des membres de sa congrégation qui méprisait presque la beauté de leur vocation et qui voient leur service missionnaire comme une carrière et non un appel.

Heureusement votre dernière lettre m’est parvenue au moment de ma retraite où Dieu m’a fait la grâce de me mettre dans cet état d’indifférence nécessaire pour ne pas perdre la paix dans les contrariétés et les peines de la vie, et cependant il me semble que mon indignation s’est accrue contre les hommes qui, appelés à la perfection et enrichis par la bonté divine des moyens les plus efficaces pour y parvenir, ne répondent pas à leur vocation. Je suis plein de compassion pour les pauvres pécheurs, pour ces hommes égarés qui n’ont jamais aperçu la lumière que de loin, qui ne connaissent pas Dieu et n’ont par conséquent nulle idée du charme et du bonheur qu’il y a à le servir, à l’aimer, à lui être dévoué, à lui consacrer son existence, mais pour ceux qui n’ignorent pas ces choses et semblent les dédaigner, oh! j’ai besoin de réflexion pour supporter leur ingratitude et leur folie

Lettre à Jean Baptiste Mille et aux Pères et Frères à Billens, le 3 Novembre 1831, EO VIII n 406

Des mots durs! Un rappel pour nous de ne pas faire de notre ministère un travail à faire, une carrière à accomplir, mais de voir l’utilisation de nos talents comme un appel – et de redécouvrir notre admiration à la beauté de notre vocation.

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1 réponse à LES OBLATS QUI NE SONT PAS IGNORANTS DE CES RÉALITÉS MAIS QUI SEMBLENT LES MÉPRISER

  1. Denyse Mostert dit :

    Le 3 nov. 1831, Eugène partage avec le P. Mille une certaine tristesse alors que la retraite est finie. Il évoque Pierre au Mont Thabor et son désir de demeurer sur la montagne. Pour Pierre, Eugène de Mazenod et tous ceux qui ont le bonheur de vivre un resourcement, la chose est évidente : le calme et la réflexion laissent maintenant la place aux occupations de la vie quotidienne.
    Quoiqu’il ait reçu la « sainte indifférence », Eugène sait qu’il lui faudra passer des moments difficiles. Tout comme nous, il se souviendra des jours bénits en retraite et une immense reconnaissance l’accompagnera dans sa vie quotidienne retrouvée. Rien de magique là-dedans mais une paix sera avec lui qui l’aidera à passer au-delà des contrariétés. Eugène évoque avec tristesse ceux qui n’ont jamais entendu parler du Seigneur, ceux qui se sont laissés entraîner loin de lui et plus particulièrement les prêtres infidèles à leurs voeux.
    Notre Église souffre de plaies nombreuses. Je n’avais nullement prévu de parler de ces scandales qui secouent le monde, entre autres la pédophilie mise en exergue par les médias et la lenteur ecclésiale à trouver le moyen de les contrer. On parle des cardinaux et bien sûr on accuse le pape François de lenteur quand ce n’est pas d’inertie. Pauvre François qui a hérité d’un pontificat gangrené et se doit d’agir avec la plus grande fermeté ! C’est de nos prières dont il a besoin. C’est aussi de témoins crédibles qui vont redonner le goût de Dieu. Tous ensemble, prions…

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