NOTRE VISION FONDATRICE AUJOURD’HUI : LA CONNAISSANCE DE NOS MANQUES NOUS REND HUMBLES, MAIS DIEU NOUS REDONNE CONFIANCE

 

Très proches des gens avec lesquels ils travaillent, les Oblats demeureront sans cesse attentifs à leurs aspirations et aux valeurs qu’ils portent en eux. Qu’ils ne craignent pas de présenter clairement les exigences de l’Évangile et qu’ils aient l’audace d’ouvrir des voies nouvelles afin que le message du salut atteigne tous les hommes.
Humbles devant leurs insuffisances, mais confiants dans la puissance de Dieu, ils s’efforceront de conduire tous les hommes, spécialement les pauvres, à la pleine conscience de leur dignité d’êtres humains et de fils et filles de Dieu…

CC&RR, Constitution 8

Nos règlements se font l’écho fidèle des sentiments d’Eugène dans ses prêches – dès les premiers temps de ses sermons comme jeune prêtre à Aix-en-Provence:

J’ai, tous les dimanches du carême, prêché en langue provençale à 6 heures du matin dans l’église de la Madeleine pour l’instruction du peuple. La curiosité, comme tu peux t’imaginer, y attirait bien d’autres gens que des paysans; mais ceux-ci et la basse classe, que j’avais principalement en vue, s’y rendaient avec un tel empressement que j’ai lieu d’espérer que le bon Dieu aura été glorifié.
Quand je réfléchis à l’extrême facilité que j’avais à m’exprimer dans une langue dont je n’ai jamais fait grand usage, puisque je n’ai presque pas habité ce pays-ci, je suis tenté d’y reconnaître une espèce de prodige. Tout étonnement doit cesser pourtant, car je montais en chaire en descendant de l’autel, et tu sens que je n’oubliais pas de supplier le Maître présent à parler lui-même par ma bouche.
Il est de fait qu’il m’est arrivé le samedi soir, en réfléchissant sur ce que j’avais à dire, de ne pouvoir pas proférer trois paroles de suite en provençal…

Lettre à Forbin Janson, le 9 avril 1813, EO XV n. 116

La reconnaissance de ses propres faiblesses montrent son humilité, mais Dieu prend la relève et Saint-Eugène se montrait capable de toucher le cœur des pauvres et de les transformer par l’amour Divin.

DeMazenod_200th_banner French

‘La compassion n’est pas de la pitié… La compassion ne considère jamais un être comme faible ou inférieur. La compassion, pourrait-on dire, provient d’une force faite de la faiblesse que nous partageons et non de la faiblesse d’autrui. Et aussi de la connaissance de toute notre mutuelle ressemblance.’ Matthew Fox

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1 réponse à NOTRE VISION FONDATRICE AUJOURD’HUI : LA CONNAISSANCE DE NOS MANQUES NOUS REND HUMBLES, MAIS DIEU NOUS REDONNE CONFIANCE

  1. Denyse Mostert dit :

    « La connaissance de nos manques nous rend humbles… », écrit Frank Santucci. « Humbles devant leurs insuffisances, mais confiants dans la puissance de Dieu, les Oblats s’efforceront de conduire tous les hommes, spécialement les pauvres, à la pleine conscience de leur dignité d’êtres humains et de fils et filles de Dieu… », confirme la Constitution 8

    À Aix, on a parlé longtemps du fameux carême 1813. Celui où l’abbé de Mazenod a innové avec ses sermons en langue provençale. Afin que les petites gens comprennent, « le peuple », comme il disait. L’église de la Madeleine débordait. De quoi être heureux d’un tel succès ! Heureux, Eugène l’était. Il s’en confie à Forbin Janson. « Quand je réfléchis à l’extrême facilité que j’avais à m’exprimer dans une langue dont je n’ai jamais fait grand usage, puisque je n’ai presque pas habité ce pays-ci, je suis tenté d’y reconnaître une espèce de prodige… »

    Humaine cette réaction ! Trop humaine peut-être… Aux yeux du jeune prêtre, on n’est pas loin « du prodige »…Une autosatisfaction qui aurait pu se transformer en orgueil si la réflexion ou encore mieux l’Esprit Saint n’avait contraint Eugène à relativiser ce succès. « Tout étonnement doit cesser pourtant, écrit-il ensuite, car je montais en chaire en descendant de l’autel, et tu sens que je n’oubliais pas de supplier le Maître présent à parler lui-même par ma bouche… » Il comprend alors que la piété n’est pas seule en cause, que la curiosité amène aussi des « gens d’autre classe que les paysans ». Et voilà. La suffisance du messager fait place à la réalité. Il reste la reconnaissance pour le secours divin.

    Je viens de dériver quelque peu du sujet de ce jour. « La compassion n’est pas pitié ». On pourrait s’y tromper en voyant le fondateur employer des expressions comme « le peuple, les paysans, la basse classe… » Dans la bouche d’un noble, d’un ecclésiastique du 19ième siècle et surtout d’un Eugène de Mazenod, n’existait certainement pas la connotation péjorative que nous leur prêtons de nos jours. Juste à considérer comment il a compris la détresse des pauvres de son temps et mobilisé des compagnons devenus les Missionnaires de Provence… Pour eux tous, les pauvres étaient enfants du même Père et avaient droit comme tous à l’espérance de Jésus Sauveur.

    La véritable charité est faite de compassion et non de pitié. Cela me rappelle certaines images de jadis où on voyait des « dames patronesses » dûment gantées et chapeautées, distribuer dignement nourriture et habillement aux pauvres. Ils étaient de vrais pauvres et les intentions de ces dames étaient bonnes, comme il en va de certains bons coups dont nous sommes fiers. À ce sujet, un ami me recommandait d’avoir toujours près de moi « un coussin pour ne pas me faire mal en passant sous une porte ». Humour impayable pour m’avertir de « ne pas m’enfler la tête » !

    Pour terminer, une réflexion bien personnelle. Le mot « compassion » ne pourrait-il se définir par « commune passion » ? Une passion pouvant être un goût commun mais aussi une souffrance qu’il nous faut parfois vivre comme bien d’autres.

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