Très proches des gens avec lesquels ils travaillent, les Oblats demeureront sans cesse attentifs à leurs aspirations et aux valeurs qu’ils portent en eux. Qu’ils ne craignent pas de présenter clairement les exigences de l’Évangile et qu’ils aient l’audace d’ouvrir des voies nouvelles afin que le message du salut atteigne tous les hommes.
CC&RR. Constitution 8
La description donnée par le grand évangéliste John Wesley à la manière de prêcher peut facilement être appliquée aussi à Saint Eugène : » je me suis embrasé et les gens sont venus me regarder brûler. »
Notre célébration de 200 ans de missions oblates incendiaires est remplie d’histoires incroyables nous montrant comment nous avons cherché à atteindre les gens ‘par les yeux de notre Sauveur crucifié’. Je vous renvoie à deux sites Oblats dont les pages sont toutes remplies de ce genre d’histoires. Voyez quelques passages recueillis dans les éditions récentes.
De notre site officiel des Communications Oblates : http://www.omiword.org/fr/default/ nous avons: http://www.omiworld.org/fr/information/568/juillet-ao-t-2016/
‘Vous avez apporté tous vos efforts, votre talent et votre vie aux âmes les plus abandonnées, dans des missions si dangereuses. Voilà votre glorieuse spécialité…Belle et noble mission qui vous assure, par cette voie unique et incomparable, la bénédiction du Seigneur et l’abondance de l’Esprit missionnaire. Et vous le prouvez par vos réalisations : Cet Esprit est l’âme de votre institution.’ S.S. Le Pape Pie XI au chapitre général des missionnaires Oblats de 1932.
L’Histoire des Missionnaires de Provence est une succession de moyens nouveaux. La Congrégation de la Jeunesse, l’aide aux prisonniers, les surprenantes homélies en provençal, les missions paroissiales en régions éloignées, plus tard les départs en terre étrangères… tout cela fait partie de l’héritage laissé par Eugène de Mazenod.
Et cela continue. J’ai eu la chance de compter parmi mes amis un Oblat qui a vécu 15 ans en Bolivie. Il n’en finissait pas de parler de la vie rude avec les mineurs de Cochabamba. Des troubles sociaux auxquels ses confrères et lui-même ont eu à faire face. Et du père Maurice Lefebvre assassiné à La Paz, à l’âge de 49 ans. Jamais ennuyant, son récit venait directement du cœur. Venant d’un ami proche, cet épisode de vie missionnaire m’a particulièrement touchée. Des messagers allés au loin ouvrir la voie à Jésus Sauveur il y en a eu d’autres et dans d’autres parties du monde. Pour chacun d’eux, on ne peut mettre en doute le déracinement pour lequel il leur a fallu une foi solide et une grande détermination.
Des moyens nouveaux, nous en avons connus depuis surtout ce Concile Vatican II de solide mémoire. Nous avons assisté à ce que d’aucuns ont nommé les bouleversements de la liturgie : le latin remplacé par le langage de l’endroit, le prêtre célébrant face au peuple et tant d’autres détails en profondeur moins tangibles mais tout aussi réels. Tout doucement, les cœurs se sont ouverts à une compréhension plus évangélique de ce que le Seigneur attendait de ses enfants, au non-jugement de personnes que l’on ne se gênait généralement pas pour condamner, au pardon lucide qui ouvrait la porte à des vies renouvelées. En fin de compte, cela ressemble bien à de la miséricorde !
Et aujourd’hui ? On connaît une époque débridée, du monde qu’on ne sait plus par quel bout prendre, des tentatives de changements pas toujours concluantes. Mais toujours en nous, disciples, la volonté de rendre à l’Évangile tout son attrait. De faire comprendre que, loin d’être l’empêcheur-de-danser-en-rond, Jésus Sauveur propose la vie à plein dont nous avons tous faim.
Concrètement ? Je suis témoin des efforts au Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap. Combien de rencontres, d’imagination et d’audace il faut parfois pour aller de l’avant. ! « On nous a changé la religion », gémissent certains. « On se sent maintenant impliqués », ajoutent d’autres. Une fois la surprise passée, beaucoup reconnaissent en effet ne pas vouloir retourner en arrière. Parce qu’il ont compris que Jésus Christ nous invite toujours à nous ressourcer ensemble à table. Même plus ! Il nous fait comprendre que l’Eucharistie doit se vivre constamment dans tout notre vie.
Vivre l’Eucharistie dans notre vie ! Voici d’après moi le départ de ces moyens nouveaux si nécessaires. Avec elle le cœur s’ouvre, l’attention aux autres s’accroît, nous parvenons à sortir davantage de notre petit confort, à ne pas nous attarder aux remarques désobligeantes… Ce n’est pas la perfection. Non. Sauf que nous nous rapprochons, parfois à notre insu, des apôtres que Jésus avait choisis pour disciples.
La préface des CC&RR souligne : « Que fit en effet Notre Seigneur Jésus Christ, lorsqu’il voulut convertir le monde? Il choisit un certain nombre d’apôtres et de disciples, qu’il forma à la piété, qu’il remplit de son esprit, et après les avoir dressés à son école, il les envoya à la conquête du monde… »
Pas besoin de chercher midi à quatorze heures. La recette se trouve là. Il nous reste – et ceci est le travail de toute une vie – à être les étudiants attentifs qui deviendront missionnaires convaincants de la Bonne Nouvelle.