LA VISION DE LA FONDATION AUJOURD’HUI : VIVRE AVEC JESUS LE SAUVEUR CRUCIFIE DANS UNE JOIE SURNATURELLE

J’ai reçu  cette réflexion d’un des laïcs associés aux Oblats qui est vraiment très gravement malade, en Italie. Dans cette réflexion profonde et émouvante, il partage sa compréhension vitale de la vision du Vendredi Saint de Saint Eugène, qui est notre héritage en tant que membres de la famille Mazenodienne – c’est le sens de l’oblation :

« Un petit écho à la réflexion magistrale du P. Jetté que tu as rapporté dans ‘Eugène de Mazenod nous parle’ aujourd’hui.

L’union avec Jésus, le Sauveur crucifié donne une joie surnaturelle qui inspire un fort désir de rendre les autres heureux et de se mettre à leur service.

A cause de ma maladie, je suis contraint de rester à la maison pendant de nombreuses heures. J’ai donc pensé à envoyer à mes plus proches connaissances, par WhatsApp, le Mot du jour, avec un petit commentaire, pour donner à des personnes occupées un petit moment quotidien de ‘récréation’. J’ai commencé avec le ‘groupe’ des parents et beaux-parents, et maintenant, environ 80 personnes le reçoivent, et renvoient des réactions très édifiantes. Une autre expérience toute simple : bien que je sois incapable de manger, j’essaie de cuisiner de bonnes choses pour ma femme et mon enfant.

Ce sont deux expériences toute simples, deux expressions de la joie surnaturelle dont je fais l’expérience dans mon union avec Jésus le Sauveur crucifié. Paradoxalement c’est une joie qui est nourrie par la douleur : plus forte est la douleur physique, mais surtout la douleur morale, plus intense est la joie et plus fort est le désir de rendre les autres heureux.

Quelle est la clé de l’union avec le Sauveur crucifié ? La maladie a fait tomber mon monde, mes désirs, mes plans ; tout est perdu et la vision de la Providence qui était relié à tout cela a laissé place à une image d’abandon. En contemplant et en méditant sur Jésus crucifié, j’ai réalisé que son acte l’a conduit à la résurrection : il a remis son esprit au Père de manière inconditionnelle. Dans cet acte, même humainement, il prend sur lui la volonté du Père. Son grand désir d’être reconnu comme Sauveur, qui était la raison de son incarnation, désir reconnu par le Père, échoue sur la croix. Dans une perspective humaine, dans la compréhension humaine de la volonté de Dieu,  il a échoué. En faisant confiance au milieu de l’échec, dans un sentiment d’abandon (mais qu’en est-il de ma mission… n’étions nous pas d’accord, toi et moi, mon Père ?!), Jésus, humainement, a embrassé la perspective de Dieu. Et c’est la résurrection et là est la joie parfaite, et là il est possible de surmonter les limites du désir humain, même le plus saint, comme l’est celui de prendre effectivement soin de sa famille.

La maladie, c’est vivre l’abandon et l’échec en permanence, la dégradation au fil du temps. La confiance doit être renouvelé tous les jours et plusieurs fois par jour. La grâce qui vient de l’abandon inconditionnel fait sens, même si tu ne comprends pas, comme une Providence en action. Elle te fait comprendre, même si tu ne vois pas comment, que le Père met en œuvre un plan d’amour dans ton âme, dans ton corps, dans ton histoire.

Plus la douleur est intense , plus l’Esprit te convainc que Dieu est en train de construire, de dessiner une œuvre magistrale. Quand la douleur est relativement légère, cela te fait penser que Dieu travaille sur un croquis, un brouillon ; quand la douleur est très forte cela te fait penser que Dieu dessine la chapelle Sixtine dans ta vie. Et les grandes œuvres, comme tu sais, demandent des heures et des heures de dur travail…

Je pense donc que le P. Jetté a exprimé de manière très habile que l’union avec le Sauveur crucifié, qui donne une joie surnaturelle, inspire un fort désir de rendre les autres heureux et de se mettre à leur service ».

Quel cadeau pouvoir lire cela et le partager! Que chaque lecteur de cette réflexion soutienne et se joigne par la prière à ce fils de Saint Eugène et à sa jeune famille.

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1 réponse à LA VISION DE LA FONDATION AUJOURD’HUI : VIVRE AVEC JESUS LE SAUVEUR CRUCIFIE DANS UNE JOIE SURNATURELLE

  1. Denyse Mostert dit :

    Combien à la fois simples et vrais tes mots, frère Associé qui fais face à ta maladie ! Aucun jeu de cache-cache : « La maladie a fait tomber mon monde, mes désirs, mes plans ; tout est perdu et la vision de la Providence qui était relié à tout cela a laissé place à une image d’abandon… La maladie, c’est vivre l’abandon et l’échec en permanence, la dégradation au fil du temps.» C’est l’épreuve de la durée qui pourrait miner toute étincelle de vie intérieure.

    Pour toi, c’est l’épreuve qui te conduit à vivre plus. C’est «La confiance [qui] doit être renouvelée tous les jours et plusieurs fois par jour. » Là tu rencontres Jésus Christ, Eugène de Mazenod, les Oblats, et le chemin qui mène à la Joie Pas une petite joie passagère, mais le bonheur profond de se donner encore et toujours. Ne répète-t-on pas à satiété que ce qui peut miner le plus l’être humain est de se sentir inutile ? Et toi, tu divinises ce besoin en l’unissant à l’oblation du Christ. Et tu en récoltes cette « Paix que nul ne peut t’enlever ». Et tu en deviens le frère qui nous apprend que rien n’est perdu de notre Espérance.

    Merci frère Associé…

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