COMPTER LES BÉNÉDICTIONS DE DIEU – ET S’EN SOUVENIR

Eugène avait demandé à chaque Oblat de se rappeler et d’écrire ses mémoires de la vie de la Société. Le Père Suzanne avait écrit quelque chose concernant l’histoire des Oblats à Marseille. En lisant ce qu’il avait écrit, Eugène insiste sur l’importance de se rappeler l’histoire.

Souviens-toi que tu étais présent à notre prise de possession du Calvaire; ainsi ce n’est pas seulement à l’arrivée de Monseigneur à Marseille que tu dois te rattacher. Pour t’aider dans la recherche des faits qui ne te sont plus présents ou qui ne sont pas venus à ta connaissance, tu recommanderas de ma part à nos Messieurs du Laus de mettre par écrit tout ce qu’ils savent et tout ce qui leur est arrivé dans le cours de leurs missions. Je vais leur en faire un précepte.
Cette opération serait finie si on avait transmis à la Société les ordres que j’avais envoyés de Rome. Chacun emploiera à ce travail la valeur de deux heures par semaine. Il est souverainement ridicule qu’il n’y ait encore point de Mémoires de la Société; cela ne se voit nulle part… 

Ce n’était pas seulement une façon de rappeler les évènements, mais c’était une façon pratique de rappeler aux Oblats les décisions et les coutumes variées sur lesquelles on était tombé d’accord pour un ministère plus fructueux.

Il n’existe de coutumier nulle part; c’est ce qui fait qu’au Calvaire tout ce que le p. Dupuy et toi aviez établi tombe en désuétude.

Lettre à Marius Suzanne, le 23 septembre 1827, EO VII n 279

 Il répète la même chose au Père Courtès, supérieur de la communauté d’Aix.

 Je vous réitère à tous le précepte d’employer au moins une heure chaque semaine à mettre par écrit tout ce que vous avez fait depuis que vous êtes dans la Société et tout ce que vous avez retenu de ce qui s’y est opéré de votre temps, ou même avant par d’autres. Les événements, les péripéties, les consolations, les persécutions, les chagrins, apostasies, tout en un mot, sans rien excepter, faisant en passant le portrait des divers personnages, amis ou ennemis, qui ont figuré dans nos affaires. On me remettra ce travail qui sera fait par chacun, sur des feuilles séparées et numérotées et à mi-marge; point d’excuse pour s’exempter de ce travail..

Lettre à Hippolyte Courtès, le 27 novembre 1827, EO VII n 287

 En recevant ce que le Père Honorat avait écrit, Eugène s’exclame:

…Tout ce que tu ajoutes complète le tableau de ces belles missions et augmente ma reconnaissance..

Lettre à Jean Baptiste Honorat, le 12 décembre 1827, EO VII n 288

 

“La gratitude n’est pas seulement la mémoire, mais l’hommage du cœur, rendu à Dieu pour sa bonté.”   Nathaniel Parker Willis

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1 réponse à COMPTER LES BÉNÉDICTIONS DE DIEU – ET S’EN SOUVENIR

  1. Denyse Mostert dit :

    1827 – Lettres à Marius Suzanne, Hippolyte Courtès, Jean Baptiste Honorat

    Si Eugène de Mazenod s’oppose à certains travaux d’écriture, il est par contre convaincu du bien-fondé de tout ce qui pourra permettre de garder en mémoire les faits et gestes de la Congrégation.

    La relation entreprise par le P. Suzanne ne le satisfait pas. Il faut, lui enjoint-il, exiger des « Messieurs du Laus … de mettre par écrit tout ce qu’ils savent et tout ce qui leur est arrivé dans le cours de leurs missions. » Eugène fulmine : « Cette opération serait finie si on avait transmis à la Société les ordres que j’avais envoyés de Rome. » Même langage catégorique aux PP. Courtès et Honorat. « Je vous réitère à tous le précepte d’employer au moins une heure chaque semaine à mettre par écrit tout ce que vous avez fait depuis que vous êtes dans la Société et tout ce que vous avez retenu de ce qui s’y est opéré de votre temps, ou même avant par d’autres… » Un travail en profondeur qui comprendra aussi «le portrait des divers personnages, amis ou ennemis, qui ont figuré dans nos affaires… » sans oublier « les événements, les péripéties, les consolations, les persécutions, les chagrins, apostasies… » s’y rapportant.

    Les ordres sont clairs : « On me remettra ce travail qui sera fait par chacun, sur des feuilles séparées et numérotées et à mi-marge; point d’excuse pour s’exempter de ce travail… » Comment vont-ils être accueillis par des missionnaires aux horaires déjà si bien remplis ? Probablement dans la fidélité au vœu d’obéissance et le bonheur de travailler chacun à cette mémoire collective qu’il est en effet bon de préserver. Et puis, il y a cette reconnaissance qu’Eugène sait si bien exprimer… « …Tout ce que tu ajoutes complète le tableau de ces belles missions et augmente ma reconnaissance… », écrira-t-il au P. Jean-Baptiste Honorat.

    Heureuse initiative qui a préservé pour nous tant de motifs d’admiration pour le travail des premiers compagnons du Fondateur ! Tant de réflexions que nous pouvons faire sur les « splendeurs et misères » de l’annonce de Jésus Christ jamais terminée ! Et surtout tant de reconnaissance pour les bénédictions sans nombre qui ont accompagné les premiers Oblats de Marie Immaculée et continuent de le faire pour nous, chrétiens de 2015.

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