LES LAÏCS ASSOCIÉS À LA MISSION DES OBLATS ET AUX BIENFAITS SPIRITUELS

Eugène écrit à des bienfaiteurs qui ont donné si généreusement aux missionnaires Oblats au Canada, pour leur exprimer sa gratitude. Une gratitude qu’il n’exprime pas seulement par des mots, mais aussi en action,  en les associant à tous les bénéfices spirituels des Oblats – comme il l’exprime en les faisant «Oblats honoraires»

À Monsieur et Madame Olivier Berthelet,

Salut et bénédiction en Notre Seigneur Jésus-Christ.

Votre piété vous a inspiré pour le bien de votre âme le désir de nous demander de vous admettre en communication des bonnes œuvres de notre Congrégation. Cette demande nous est d’autant plus agréable que nous sentons combien cette Congrégation vous est redevable par suite du don que votre pieuse munificence lui a fait du beau local où ceux des nôtres qui sont allés évangéliser le Canada auront leur établissement dans le diocèse de Montréal. Par votre générosité, vous prenez vous-mêmes une grande part au bien qui se fera dans ce pays et vous avez acquis des droits à notre juste reconnaissance.

Aussi c’est de grand cœur qu’en vertu de l’autorité dont nous sommes revêtu par le Saint-Siège apostolique comme Supérieur Général de la susdite Congrégation, nous vous accordons en Jésus-Christ de participer aux mérites des sacrifices, des prières, des jeûnes et généralement de toutes les bonnes œuvres et de tous les pieux exercices tant spirituels que corporels qui, par la grâce de Dieu, ont lieu dans cette Congrégation, au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. De plus, nous prions Dieu le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ de daigner ratifier et confirmer du haut du ciel cette concession spirituelle en même temps que nous le conjurons de suppléer à notre indigence par les richesses inépuisables du trésor des mérites de son Fils, de vous combler aussi de grâces et de bénédictions en cette vie et enfin de vous récompenser par la couronne de gloire éternelle.

Donné à Marseille, sous notre seing, le sceau de nos armes et le contre-seing du secrétaire de la Congrégation, le 25 septembre 1842.

+ C. J. Eugène, évêque de Marseille.

Par mandement de Monseigneur notre Révérendissime Père, Tempier, [premi]er assistant.

Lettre à M. et Mme. Olivier Berthelet à Montréal, le 25 septembre 1842, EO I no 13

C’est une réalité quotidienne qui se continue tous les jours dans notre famille Mazenodienne.

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LA GÉNÉROSITÉ DE NOS LAÏCS ASSOCIÉS

Déjà, dès les tout débuts de leur existence, les succès de nos missionnaires Oblats n’auraient pas été possibles sans la présence et l’assistance des Laïcs qui nous ont toujours appuyés. Vingt-six ans plus tard, ceci s’est avéré aussi au Canada, quelques mois après l’arrivée des Oblats au Québec.

Dieu fait des miracles pour nous…. le beau domaine de Longueuil, sur les bords du fleuve Saint-Laurent, en face de Montréal, nous à été donné en pur don. C’est une superbe maison, un magnifique jardin, aussi agréable qu’utile, une prairie. Les bienfaiteurs qui ont été si généreux sont disposés à ajouter encore une terre à ces propriétés déjà si considérables; d’autres saintes âmes veulent joindre leurs bienfaits à ceux que l’on a déjà reçus.

Lettre au Père Casimir Aubert, le 26 septembre 1842, EO III no 2

Les bienfaiteurs ont été si impressionnés par le zèle de ces Oblats qu’ils firent de généreuses contributions pour soutenir leur mission. À l’un de ces bienfaiteurs qui avait contribué par une importante somme d’argent accompagnant le don d’une maison, Eugène écrivit:

“…Cette demande nous est d’autant plus agréable que nous avons appris tout ce que vous avez fait pour contribuer au succès de la mission de ceux des nôtres qui sont allés évangéliser le Canada et que nous savons quelles sont encore vos généreuses intentions à ce sujet…”

Ce partenariat missionnaire continue encore jusqu’à ce jour – non seulement par une assistance temporelle, mais aussi par le biais d’une coopération missionnaire en tant qu’associés à la famille Mazenodienne. Aujourd’hui, notre Règle de Vie transcrit ce don coopératif à la famille Mazenodienne en ces termes :

 » Des laïcs se reconnaissent appelés à y participer selon leur état de vie, et à le vivre selon des modalités qui varient suivant les milieux et les cultures. Ils participent au charisme dans un esprit de communion et de réciprocité entre eux et avec les Oblats. »

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NOTRE DEVOIR POUR CORRESPONDRE À CETTE FAVEUR INSIGNE EST DE NE RIEN NÉGLIGER POUR EN FORMER DES RELIGIEUX CAPABLES DE SERVIR L’ÉGLISE ET LA SOCIÉTÉ

Les Oblats traversaient alors une certaine croissance dans les vocations. Ce cadeau du Seigneur à appeler des nouveaux membres se devait de recevoir une plus grande gratitude. Il fallait y répondre en apportant une plus grande attention dans le soin à apporter au développement de ces jeunes hommes.

Il n’est point de sacrifices que nous ne devrons faire à l’instruction et à la bonne direction des nombreux sujets que le Seigneur nous a accordés avec une libéralité dont nous ne saurions lui rendre trop d’actions de grâces. Notre devoir pour correspondre à cette faveur insigne est de ne rien négliger pour en former des religieux capables de servir l’Église et la Société

Accueillir plus de membres assurait qu’on produirait des missions plus fructueuses dans le futur.

Il nous est permis dans les moments de souffrances d’envisager un avenir assez prochain où nous agirons avec plus d’aisance. Il y a là un motif suffisant pour nous encourager et nous donner patience.

Lettre à Hippolyte Courtès, le 23 août 1842, EO IX no 775

Ces paroles d’Eugène manifestent envers nous un élan de gratitude pour tous les directeurs des vocations, le personnel de formation, et elles soulignent l’incommensurable générosité des membres de notre famille Mazenodienne qui sont chargés d’entraîner nos futurs missionnaires.Tous les jours, ces derniers font partie de nos ferventes prières.

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COMMENT LE CŒUR NE BATTRAIT-IL PAS AU SOUVENIR DE CES HOMME ADMIRABLES QUI CONSACRÈRENT LEURS LOISIRS À MON INSTRUCTION RELIGIEUSE, ET QUI ME FORMÈRENT À LA VERTU ?

Venise était un lieu qui rappelait à Eugène de douloureux souvenirs liés à l’exil, à la séparation d’avec ses parents, aux privations monétaires, à la peur inspirée par les armées révolutionnaires françaises.

Nous avions besoin de nous détourner de toutes ces émotions, qui réellement nous faisaient presque mal, tant elles nous faisaient éprouver à la fois de plaisir et de peine.

Dans ces moments sombres, une lumière brillante transforma la vie de l’adolescent : le Père Bartolo Zinelli.

Je laisse aux livres les descriptions de la beauté de cette ville; je n’exprime ici que mes impressions dans un autre ordre de choses. Comment ne pas tressaillir à l’aspect des lieux qui vous rappellent les premières années de votre adolescence, les secours que la divine Providence me prodigua à cette époque, où mon intelligence commençait à se développer? Comment le coeur ne battrait-il pas au souvenir de ces hommes admirables qui consacrèrent leurs loisirs à mon instruction religieuse, et qui me formèrent à la vertu? On s’étonnait de m’entendre nommer par leur nom chacun de ceux qui m’avaient accueilli dans mon enfance, de me voir citer toutes les particularités de leur vie, de montrer la place qu’ils occupaient dans les maisons que nous avons habitées ensemble, et d’énumérer en quelque sorte tout le bien que j’en avais reçu. C’est qu’on ne saurait comprendre quelles traces profondes ont laissées dans mon coeur des bienfaits auxquels je suis redevable du peu de bien qui est en moi, qui prend sa source dans cette première éducation et dans la direction que ces hommes de Dieu surent donner à mon esprit et à mon jeune coeur.

Le Père Bartolo Zinelli était un jeune prêtre qui vivait avec sa famille et qui avait espéré pouvoir se joindre aux jésuites en des temps meilleurs. La maison des Zinelli était devenue un refuge pour Eugène et la famille Zinelli était alors le point d’ancrage. On peut ressentit l’influence de Don Bartolo dans la spiritualité et le ministère d’Eugène pour le reste de sa vie. (Voir «HUMAIN, CHRÉTIEN, SAINT: DE L’EXPÉRIENCE À LA CONVICTION ET À UN CHEMIN DE VIE – http://www.eugenedemazenod.net/fra/?p=2411»)

O bienheureux Zinelli! Que serais-je devenu sans vous? Quelles actions de grâces ne dois-je pas à Dieu pour m’avoir ménagé la connaissance et l’affection d’un si saint personnage! Passer près de quatre ans, et précisément les années les plus dangereuses, sous la direction et dans l’intimité d’un saint véritable qui, inspiré par la charité la plus affectueuse, non seulement s’était imposé la tâche de m’instruire dans les belles-lettres, mais qui me façonna à la vertu, autant par ses exemples que par ses préceptes! J’étais le benjamin de toute sa famille; c’était à qui me témoignerait le plus d’affection.

Journal d’Eugène de Mazenod, le 26 mai 1842, EO XXI

Que ceci soit, pour nous, une invitation de nous rappeler, en prière et en gratitude, les personnes qui ont été d’une importance capitale dans nos vies.

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OH! OUI, SON ÂME EST AU CIEL, ME SEMBLAIT-IL ENTENDRE CHACUN ME RÉPONDRE

Lors de son séjour en Italie avec sa sœur, Eugène revisite Venise. Il y avait passé trois ans, quelques cinquante ans auparavant, alors qu’il était adolescent.

Arrivée à Venise. La journée ne s’est pas écoulée sans que nous allassions visiter le quartier de Saint-Sylvestre, que ma soeur et moi avions habité dans notre enfance. Entré d’abord à l’église que je fréquentais habituellement, à peine m’y suis-je reconnu, tant on y a fait de changement. J’y ai cherché en vain la tombe où on avait déposé mon grand-oncle  de sainte mémoire; il n’en reste plus trace sur le pavé renouvelé.

Il faisait référence au Père Auguste-André de Mazenod, décédé en 1795 durant l’exil de la famille Mazenod à Venise. Il avait été Vicaire Général du diocèse de Marseille de 1755 à 1801. Avec beaucoup d’émotion, il se remémore le Père Francesco Milesi, curé de la paroisse où, étant jeune, Eugène avait vécu. Le Père Milesi devint, par la suite, Patriache de Venise.

Et mon vénérable ami, l’ancien curé Milesi, qui m’avait confessé dans ma première jeunesse, qui me caressait si paternellement, qui si souvent avait pourvu à mes petits besoins enfantins pour soulager mes parents émigrés, dont il ménageait ainsi la délicatesse, qui m’aimait, en un mot, comme son enfant. C’est lui qui, dans sa touchante sollicitude, me procura la connaissance du bienheureux Barthélemy Zinelli  et lui insinua ce qu’il avait à faire pour m’instruire dans la piété et dans les belles-lettres. Où était-il ce bon curé Milesi?

Hélas! Je le demandais à la chaire d’où il nous instruisait tous les dimanches; je le demandais à l’autel où je lui avais servi la messe si fréquemment; je le demandais à tous ceux qui l’avaient connu. Son âme est au ciel. Oh! oui, son âme est au ciel, me semblait-il entendre chacun me répondre; mais son corps, ses restes mortels reposent loin d’ici.

… J’ai dit la messe à Saint-Sylvestre sur le même autel d’où j’avais reçu si souvent le corps de Jésus-Christ dans mon enfance; car on me faisait communier tous les huit jours. Je ne pourrais exprimer tout ce que j’ai éprouvé pendant le saint sacrifice, en liant ces deux bouts de mon existence: mon enfance et mon état actuel de pontife.

Journal d’Eugène de Mazenod, le 26 mai 1842, EO XXI

Souvent, nous nous rappelons les endroits visités dans notre jeunesse en les associant, dans notre mémoire, aux personnes qui nous ont marquées et qui nous influencent encore de nos jours.

Pouvons-nous percevoir, en chaque endroit, ce qui nous rappelle telle personne aujourd’hui disparue mais qui continue à vivre dans notre cœur et dans notre vie par le lien de la communion avec les saints ?

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IL S’AGIT DU BIEN DE CEUX QUI ONT DES DROITS À MON AFFECTION ET À MON DÉVOUEMENT

Nathalie, la sœur d’Eugène eût 5 enfants. Un premier mourut en 1825 à l’âge de 12 ans, un autre en 1829 à l’âge de 19 ans et voilà qu’un troisième, Louis de Boisgelin, vient juste de mourir à l’âge de 27 ans. La famille est dévastée et elle pria d’urgence leur oncle Eugène de les emmener prendre du repos dans le nord de l’Italie. Il y alla, accompagné par le Père Jeancard (un ancien Oblat devenu prêtre de paroisse au diocèse de Marseille) etil passa deux mois en Italie avec sa famille.

Le coup qui vient de nous frapper a jeté, hélas! avec trop de raison, ma soeur et ma nièce dans une profonde mélancolie; cet état serait dangereux pour ma nièce s’il se prolongeait; il a donc été nécessaire de les tirer d’ici pour les distraire de leur douleur. Ma soeur se serait difficilement décidée à entreprendre un voyage dont elle se dissimule le besoin pour elle-même, quoiqu’elle sente que sa fille ne peut guère s’en passer. Cette dernière considération lui fait surmonter sa répugnance, mais il a fallu que je fusse de la partie. J’aurais voulu, pour tout au monde, n’être pas réduit à cette nécessité; mais je ne suis pas accoutumé à écouter mes répugnances quand il s’agit du bien de ceux qui ont des droits à mon affection et à mon dévouement.

Journal d’Eugène de Mazenod, le 25 avril 1842, EO XXI

Ce qui suit se trouve être un commentaire personnel dans son journal. Au Père Tempier, il écrit:

Je n’ai entrepris ce voyage que dans une pensée de charité et de juste affection pour ma sœur et ma nièce, bien loin de m’en promettre le moindre agrément, j’ai dû me faire violence pour l’entreprendre; ainsi l’ennui que j’en puis éprouver était calculé d’avance, et ne me contrarie pas le moins du monde. C’est tout au plus d’ailleurs si je puis m’en faire un sujet de mérite. Rien n’est plus naturel que le sacrifice que j’ai fait. L’espoir de rétablir la santé d’une si charmante enfant qui est toujours bien maigre et bien faible, joint au désir de distraire ma sœur de sa profonde douleur, sont des motifs plus que suffisants pour imposer à un frère et à un oncle tel que je suis de plus grands sacrifices que celui que je fais bien volontiers quoiqu’il m’en coûte.

Lettre à Henri Tempier, le 30 avril 1842, EO IX no 762

Eugène insistait souvent pour que les Oblats réduisent des liens trop étroits avec leurs familles, et c’était à son tour de ressentir un tel attachement. Peut-être, était-ce parce qu’il avait profondément souffert de son manque de vie familiale pendant toutes les années de son adolescence où il avait vécu en exil?

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PAUSE JUSQU’AU 5 JUILLET

Ce service est disponible en français, anglais, espagnol, polonais et tchèque. Nous avons rencontré un petit souci dans la synchronisation de nos traductions. Le service reprendra donc dans toutes les langues le 5 juillet.

Rappelons que toutes les 2380 entrées précédentes peuvent être consultées sur ce site: http://www.eugenedemazenod.net/fra/

En utilisant le moteur de recherche sur la page d’accueil, vous pouvez trouver des entrées portant sur des thèmes spécifiques.

Merci de votre soutien quotidien.

Frank Santucci OMI

Chaire Kusenberger d’études oblates
Oblate School of Theology, San Antonio, Texas

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AU BONHEUR QUE L’ON SENTAIT DE FAIRE PARTIE DE CETTE ÉGLISE CATHOLIQUE QUI A DIEU POUR PÈRE ET TOUS LES HOMMES RÉGÉNÉRÉS POUR FRÈRES

En communion avec les catholiques d’Espagne souffrants, comme nous l’avons vu précédemment, Eugène écrit une lettre pastorale au diocèse.

Oui, N.T.C.F. [Nos Très Chers Frères], il ne vous est pas permis de voir, sans y prendre un douloureux intérêt, une portion, autrefois des plus florissantes de la Chrétienté, sur le point d’être arrachée violemment, dans l’ordre spirituel, à ses bases antiques, pour avoir désormais une existence séparée de l’Église de Dieu. Comment ne pas être saisi d’effroi à cette scission qui s’opérerait au nom de la puissance temporelle, s’arrogeant le droit de se placer, comme un mur de séparation, entre les Évêques et le Vicaire de Jésus-Christ, entre les fidèles et celui qui est leur père commun?

… il n’y a pas de loi contre la loi de Dieu, il n’y a point de puissance constituée contre la constitution divine de l’Église.

Évêque Eugène de Mazenod, Lettre pastorale au Diocèse of Marseille, 1842 (Rey)

À cet effet, il organisait des séances de prière à Marseille:

Première station pour le jubilé [en faveur de l’Église d’Espagne] à la cathédrale. L’église s’est trouvée beaucoup trop petite: deux heures avant l’heure indiquée, les trois nefs et toutes les chapelles étaient remplies. On arrivait en foule pour assister à ce saint exercice. Il a fallu fermer les portes. C’était un magnifique spectacle que cette belle réunion, composée du premier pasteur, entouré de tout son clergé et d’une multitude de fidèles, pour invoquer solennellement le Seigneur en faveur d’une portion de la grande famille chrétienne menacée dans sa foi. J’ai entonné le Veni Creator, qui a été chanté par des milliers de voix, inspirées, comme je l’étais moi-même, par un vif sentiment de charité fraternelle, de confiance filiale, et par une certaine jubilation intérieure, inexprimable. Cette joie tenait à la grande communion des saints dont il était impossible de ne pas éprouver la sensible impression, au bonheur que l’on sentait de faire partie de cette Église catholique, qui a Dieu pour père et tous les hommes régénérés pour frères.

Journal d’Eugène de Mazenod, le 19 Avril 1842, EO XXI

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ILS VIENNENT CHERCHER PARMI NOUS UN ASILE ET LES SECOURS QUE RÉCLAMENT LEURS SOUFFRANCES

Lorsqu’il écrivit, en 1840, aux prêtres de son diocèse sur la guerre civile en Espagne, l’évêque Eugène de Mazenod les mis au courant des souffrances de leurs confrères-prêtres en exil suite aux persécutions :

Depuis plusieurs années les troubles dont l’Espagne est le théâtre amènent dans nos murs un grand nombre de prêtres de cette nation. Obligés de fuir une persécution anticatholique qui s’attache à leur fidélité aux vrais principes de l’Église, ils viennent chercher parmi nous un asile et les secours que réclament leurs souffrances. Vous avez pu reconnaitre que ce sont le plus souvent des hommes qui, outre leur position et leur caractère sacré, sont encore recommandés par leurs titres personnels à l’intérêt que nous leur devons.

Ni vous, ni moi nous n’avons négligé jusqu’aujourd’hui de leur montrer cette sollicitude qui satisfait efficacement aux devoirs d’une charitable hospitalité. Mais ils deviennent tous les jours trop nombreux dans notre ville pour que nos seules ressources puissent suffire à leurs besoins. Le moment est venu où il faut que nous fassions un appel à la charité des fidèles, au nom de la foi, persécutée dans la personne de ces vénérables proscrits.

(Extraits d’Études Oblates, vol. 19 – 1960)

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JE N’EN EXPRIMERAI PAS MOINS MON HORREUR POUR LE SCHISME DANS LEQUEL ON VEUT ENTRAÎNER LA PAUVRE ÉGLISE D’ESPAGNE

L’évêque De Mazenod, ‘ayant le cœur aussi grand que le monde’, ne limitait pas le zèle missionnaire Oblat au seul cadre de ses envoyés hors de France. Il participait en communion avec l’Église, partout dans le monde, spécialement dans des régions où se manifestait la souffrance. En tant qu’évêque de Marseille, il avait sensibilisé son diocèse à ces problèmes et il faisait participer ses ouailles par la collecte de différents biens essentiels. Nous voyons ici un exemple concernant l’Église d’Espagne.

Eugène écrit dans son journal:

Lettre de Mgr l’archevêque de Paris. Il me prévient que le ministre s’est formalisé de la publication qu’il a faite du jubilé par sa lettre pastorale.

M. Lamirande nous renseigne à ce sujet:

“Les épreuves que connut l’Église d’Espagne autour de 1840 attirent naturellement l’attention de Mgr de Mazenod. Ces difficultés prenaient leur origine dans le conflit politique qui opposait la régente Marie-Christine au prétendant au trône, Don Carlos. Rome, tout en maintenant des relations diplomatiques avec Madrid, refusait de reconnaitre la régente. D’où des embarras inextricables à propos de la nomination des évêques, etc. Les partisans de Christine usèrent largement de représailles contre les carlistes: arrestations d’évêques, de prêtres, de moines, suppression des traitements ecclésiastiques, nominations d’administrateurs aux sièges vacants contrairement au droit canonique, etc. Grégoire XVI dénonça ces attentats dans une allocution consistoriale du premier février 1840. Le gouvernement espagnol riposta et le Saint-Père répondit en mars 1842 par une encyclique ordonnant la célébration d’un jubile solennel en faveur de l’Église d’Espagne…” (Études Oblates choisies et autres Textes,  p. 313)

Le gouvernement français supporta le Schisme de la Régente Christine et s’en prit aux évêques français qui étaient en faveur du Jubilé. La réaction d’Eugène ne fit preuve d’aucune crainte et il envoya une lettre circulaire dans son diocèse:

N’importe, je n’hésiterai pas pour cela à me montrer uni de pensée et de volonté avec le chef de l’Église. Je n’en exprimerai pas moins mon horreur pour le schisme dans lequel on veut entraîner la pauvre Église d’Espagne.

Journal d’Eugène de Mazenod, le 26 Mars 1842, EO XXI

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