PRENONS PATIENCE ET ATTENDONS QUE LE BON DIEU DONNE L’ORDRE

Le Père Telmon était un ouragan de missionnaire dont l’enthousiasme n’avait pas de limite. Nous reviendrons sur plusieurs de ses exemples plus tard dans d’autres feuillets. Son enthousiasme n’était pas toujours des plus pratique et Eugène nous en parle dans un résumé de son journal :

Lettre du père Telmon qui me presse d’accepter la proposition que monseigneur de Toronto nous fait de nous établir dans sa ville. “Par ce diocèse, nous nous trouverions chargés des missions des indigènes. Nous aurions le champ plus vaste pour le zèle de ceux qui y auraient travaillé et le plus brillant pour exciter le moral des novices d’Europe. Les Jésuites y iront.” Qu’y faire, mon bon père Telmon pour suffire à tout le travail, il faudrait être aussi nombreux que ces pères. Le temps n’est pas venu encore. Prenons patience et attendons que le bon Dieu donne l’ordre.

Journal d’Eugène de Mazenod, le 9 décembre 1842, EO XXI

Voilà un bon conseil pour nos préoccupations et notre vie de tous les jours.

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SANS DOUTE ILS DOIVENT TRAVAILLER, MAIS ILS DOIVENT AUSSI PRIER ET ILS DOIVENT S’INSTRUIRE

Ce qu’Eugène a écrit à propos des Frères demeure vrai, là où ça peut s’appliquer, pour toutes les vocations à l’intérieur de la famille Mazenodienne :

Je réponds que j’ai toujours regardé comme une injustice d’occuper au travail du matin au soir des hommes qui sont venus chez nous pour être religieux. Sans doute ils doivent travailler, mais ils doivent aussi prier et ils doivent s’instruire dans les devoirs de la vie religieuse. Ce ne sont pas des hommes de peine, ils ne peuvent pas être traités comme des domestiques à gage que l’on paye pour qu’ils travaillent toute la journée. Nos frères convers doivent assister à l’oraison…

Lettre au  Père Vincens, le 8 décembre 1842, EO IX n 783

Il donne ensuite la liste des prières communes, des exercices spirituels auxquels doivent participer tous les membres de la communauté.

Aujourd’hui, voici ce que prescrit la Règle Oblate :

Les Frères oblats participent à l’unique sacerdoce du Christ. Ils sont appelés à collaborer à leur manière à la réconciliation de toutes choses en Lui (cf. Col 1, 20). Par leur consécration religieuse, ils témoignent d’une vie tout inspirée de l’Évangile.

Partout les Frères participent à l’œuvre missionnaire de la construction de l’Église, spécialement dans les territoires où la Parole est proclamée pour la première fois. Étant envoyés par l’Église, leur service technique, professionnel et pastoral, tout comme le témoignage de leur vie constituent leur ministère d’évangélisation. (Règle 7 c)

Le Père Jetté, commente la Règle en disant :

Une évolution considérable s’est accomplie dans la vocation du Frère depuis les origines de la Congrégation. Très brièvement on pourrait la résumer ainsi: de coadjuteur temporel du prêtre, le Frère est devenu son associé dans le ministère apostolique…

Le Frère n’est plus considèré comme étant d’abord au service du prêtre, qu’il dégage des taches matérielles pour lui permettre d’être plus libre dans l’exercice de ses responsabilités pasto­rales, il est considèré comme étant lui-même un “homme apostolique”, associé du prêtre et engagé à sa manière dans l’œuvre d’évangélisation. En cette œuvre, il a un ministère propre qui lui est confié́ par l’Église à travers la Congrégation: celui du service technique, professionnel ou pastoral selon les besoins du milieu et les aptitudes, la préparation de chacun.

La règle 3 établit d’abord le fondement spirituel de la vocation apostolique du Frère: “Les Frères oblats — comme tout chrétien, du reste — partici­pent à l’unique sacerdoce du Christ. Ils sont appelés à collaborer à leur manière à la réconciliation de toutes choses en Lui (cf. Col 1, 20).

OMI Homme apostolique, pages 85-86

Je voudrais aller plus loin sur ce point et paraphraser le même questionnement en l’appliquant à toute la Famille Mazenodienne : «De tels services ne deviennent-ils pas un -ministère- du fait que les Associés ont reçu une mission qu’ils doivent accomplir en tant que laïcs dans l’Église?»

Ceci nous rappelle notre responsabilité de Famille Mazenodienne de tous nous inscrire comme missionnaires, de tous nous assurer de nous instruire dans le charisme, de tous vivre nos possibilités d’expression spirituelle et de croissance personnelle.

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ON NE DOIT POINT CONSIDÉRER NOS FRÈRES CONVERS COMME DES DOMESTIQUES …

Eugène de Mazenod fonda les Missionnaires en 1816 comme étant un groupe de prêtres destinés à un ministère de prédication et de dispense des sacrements pour les plus démunis en Provence – un ministère de prêtres. Très vite, des laïcs se sentirent appelés à la vie religieuse apostolique et à la mission de la communauté sans ressentir le désir d’être prêtres.

Donc, à partir de 1818, on permit à certains hommes de devenir des religieux Oblats sans être prêtres, et c’est ainsi que naquit la vocation de Frère Oblat. J’irais même plus loin en disant que c’est alors que naquit la vocation de la Famille Mazenodienne : des laïcs participant au charisme reçu par Eugène de Mazenod.

Dès le début, les Oblats ont vécu pour leur mission et tous y participaient selon leurs talents. Les Frères, initialement, accompagnaient la mission dans les prières communes et ils assuraient le fonctionnement des services communautaires que les prêtres leurs réservaient, jusqu’à la prédication et l’administration de sacrements. Plus tard, ils allèrent jusqu’à participer à l’évangélisation de différentes manières.

Un problème apparut lorsque certains prêtres les traitèrent comme de vulgaires domestiques. Eugène se donna beaucoup de mal pour redresser la situation, et il écrit ceci dans son Journal :

 Lettre du  p. Vincens sur son noviciat et ce qu’il doit accorder aux frères convers qu’on ne doit point considérer comme des domestiques à salaire. Ils ont droit à tout ce qui peut faire d’eux des hommes religieux. Ainsi leur travail doit être tempéré par des exercices pieux et tout ce que la règle prescrit.

Journal d’Eugène de Mazenod, le 8 décembre 1842, EO XXI

Le Père Jetté écrit aussi à ce sujet :

Un bref retour à l’histoire peut aider à mieux comprendre ces distinctions dans la vie oblate. A l’origine, Eugène de Mazenod a voulu établir une Société́ de prêtres qui consacreraient leur vie à l’évangélisation des pauvres, surtout par la prédication des missions et là célébration des sacrements (Pénitence et Eucharistie). Ces hommes étaient appelés “missionnaires ”ou “hommes apostoliques”.
À eux très tôt furent adjoints des laïcs, désireux de se consacrer à̀ Dieu dans la vie religieuse oblate et de coopérer, selon leur préparation et leurs talents, à l’activité́ missionnaire de ces “hommes apostoliques”…
Aujourd’hui le vocabulaire a évolué́, les noms de “missionnaires”, d’ “hommes apostoliques” sont donnes indifféremment aux Frères et aux prêtres. »
OMI Homme apostolique p 47 -48

Aujourd’hui, Les Frères participent à la mission Oblate de différentes manières. Cette unité missionnaire se trouve exprimée dans la première constitution de la Règle :

Elle groupe en communautés apostoliques des prêtres et des Frères qui se lient à Dieu par les vœux de religion; coopérant avec le Christ Sauveur et imitant son exemple, ils se consacrent principalement à l’évangélisation des pauvres.

et dans C 7 :
Les Oblats, prêtres et Frères, ont des responsabilités complémentaires dans l’œuvre de l’évangélisation.

En tant que prêtres et Frères, nous avons des responsabilités complémentaires dans l’évangélisation, de telle sorte que nous pouvons dire maintenant que tous les membres de la famille Mazenodienne sont, par complémentarité, responsables de l’évangélisation.

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PAS DE TÉMOIGNAGE APOSTOLIQUE PAR LA COMMUNAUTÉ, PAS DE VOCATIONS

Après une année de présence missionnaire des Oblats au Canada, ceux-ci avaient fait une telle impression que trois prêtres diocésains se sont proposés pour se joindre à eux. Chacun de ces prêtres, les Pères Dandurand, Léonard et Durocher allaient d’ailleurs jouer un rôle important dans la mission Oblate pendant de nombreuses années. Il était alors important d’envoyer d’autres Pères Oblats pour veiller à assurer le volet de la formation.

Quant au Père Perron, il est toujours destiné pour le Canada. Sa présence y devient d’autant plus nécessaire que voilà trois prêtres qui se sont associés à nous, et tu sais si nous avons besoin de leur présenter un type de régularité en présence des hommes que nous avons là-bas.

Lettre au Père Hippolyte Courtès, le 24 novembre 1842, EO IX n 780

Les raisons sous-jacentes étaient celles-ci: Le manque de missionnaires et la demande accrue en pastorale faisait que qu’il fallait accroitre la visibilité de la communauté et le témoignage du charisme Oblat comme communauté missionnaire apostolique et dynamique.

Aujourd’hui, malheureusement, dans bien des parties du monde, les missionnaires sont si occupés à donner un ministère généreux qu’ils en oublient de se rendre visibles par leur témoignage apostolique auprès de leurs communautés. C’est là, dans ce manque, que se trouve la raison du peu de vocations missionnaires.

C’est aussi vrai pour nos divers regroupements dans la famille Mazenodienne. Les groupes qui témoignent d’une communauté apostolique vivante et solidaire dans leur vie quotidienne font l’expérience d’un vécu en croissance.

Il faut que les gens VOIENT le charisme, la spiritualité d’Eugène dans une mission en action.

 

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LE 2 AOUT : ANNIVERSAIRE DE BAPTÊME

M. le Directeur a rappelé à MM. les congréganistes que c’était demain le jour anniversaire de sa naissance, mais que ce souvenir n’est pour lui d’aucun prix. Celui qui est pour lui infiniment plus précieux, c’est l’anniversaire de son baptême qui a eu lieu le 2 août 1782. Il a prié tous les congréganistes de l’aider à remercier Dieu d’une aussi grande grâce, qu’il avoue être absolument incapable de reconnaître et il les a conjurés d’unir leurs prières aux siennes qui ont besoin de cet appui pour qu’il puisse concevoir l’espérance de les voir agréées de Dieu.

Journal de la Congrégation de la Jeunesse, le 31 juillet 1814, E.O. XVI

L’enregistrement suivant de son journal renvoi à cet événement:

Plusieurs congréganistes n’ont pas cru pouvoir mieux entrer dans les vues de M. le Directeur qu’en venant assister et s’unir au saint Sacrifice qu’il a offert ce matin dans la chapelle de la Congrégation.

Journal de la Congrégation de la Jeunesse, le 2 août 1814, E.O. XVI

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LE 1 AOUT: ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE D’EUGENE

Le 1 aout 1841. Rien de particulier en ce jour si ce n’est que je termine mes 59 ans. C’est ainsi qu’on se rapproche du terme sans presque s’en douter. On ne vieillit que d’un jour à la fois, mais vient ensuite l’anniversaire qui vous rappelle que vous êtes plus vieux d’un an, et chaque année le chiffre grossit et finit par vous étonner…

Journal, le 1 aout 1841, EO XX

Dix ans plus tard:

Le 1er août. J’entre aujourd’hui dans ma 70e année. Que de grâces et quelles grâces depuis le jour de ma naissance, 1er août 1782 !

Journal, le 1 aout 1851, EO XXI

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UN VOYAGE EN AFRIQUE

Eugène écrit dans son Journal:

Hier, Mgr l’évêque d’Alger est inopinément entré dans mon cabinet. L’évêque m’a extraordinairement pressé pour que je l’accompagnasse à Alger à son retour de Pavie, où il va prendre une relique insigne de Saint-Augustin.

Avant d’être nommé Évêque de Marseille, Eugène avait reçu le titre d’Évêque d’Icosie, un ancien diocèse d’Algérie.

Eugène écrit dans son Journal :

Ma qualité de dernier évêque d’Icosie, le désir de donner plus d’éclat à la cérémonie, etc., lui ont inspiré cette pensée de m’inviter à y concourir. Il voudrait que je consacrasse une église sous le titre de saint Charles et que je bénisse la première pierre d’une autre que l’on va construire en l’honneur de saint Eugène. Le prélat a employé tous les moyens de séduction, et j’avoue que j’ai été tenté de me rendre à son invitation; il ne s’agit que d’une absence de quinze jours.

Journal d’Eugène de Mazenod, le 4 octobre 1842, EO XXI

Le Père Tempier l’accompagna dans sa visite, qui consistait à rapporter cette relique sur les lieux de l’ancienne ville d’Hippone où Saint-Augustin avait été évêque.

On peut trouver le récit de son voyage dans son Journal du 22 octobre 1842 et suivant:  https://www.omiworld.org/wp-content/uploads/21.-Journal-1842-1848.pdf

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LE BON ESPRIT, L’ESPRIT PRINCIPAL, EST CELUI QUE NOUS RECEVONS DE VOUS QUI NOUS CONDUISEZ À SERVIR L’ÉGLISE

Eugène cite une partie d’une lettre qu’il a reçue. Le père Courtès y fait une déclaration très importante sur « l’esprit » de la famille missionnaire qui a vu le jour grâce à Eugène de Mazenod, considéré comme « notre fondateur et notre père ».

[Extrait d’une lettre du p. Courtès]: Il est désirable que vous ayez auprès de vous le noviciat , parce que, quelqu’excellent qu’en soit le directeur, il est permis de penser que la localité n’est pas indifférente sur l’esprit qui peut animer la famille qu’on élève. Et le bon esprit, l’esprit principal  est celui que nous recevons de vous, qui fait que nous servons l’Eglise comme il est arrivé jusqu’ici, avec modestie et avec profit, nous entr’aidant comme des frères, sans distinction de pays ni de province et tirant notre force des lumières et de la direction de celui qui est notre fondateur et père..

Journal d’Eugène de Mazenod, 21 octobre 1842, EO XXI

La raison de l’importance de ce passage est qu’il met en évidence qu’Eugène de Mazenod nous a fondés à la suite d’une inspiration de l’Esprit Saint. Nous reconnaissons cela comme un charisme, un don de l’Esprit Saint pour le bien de l’Église. Aujourd’hui, nous avons le privilège de participer à ce charisme et d’être guidés par saint Eugène, notre fondateur et père, à travers la communion des saints.

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LE SOUVENIR ET LA GRATITUDE POUR NOS PROCHES DÉCÉDÉS

Anniversaire de la mort de mon père . Messe de Requiem malgré la confiance que le Seigneur lui ait accordé depuis longtemps l’entrée de son saint Paradis. Cette commémoration est de devoir, ce n’est pas que j’attends ce jour mémorable pour m’acquitter envers mon père du devoir de la prière. Je le fais tous les jours à la messe pour lui et pour tous ceux qui ont droit à mon souvenir et à ma reconnaissance.

Journal d’Eugène de Mazenod, 10 octobre 1842, EO XXI

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JE RECONNAIS MON IMPUISSANCE À CRÉER ET JE RESTE EN PAIX.

En 1842-1843, les dix scolastiques qui étaient étudiants en théologie et qui vivaient jusqu’alors au Séminaire de Marseille, furent envoyés à N.-D. de L’Osier. Le père Guigues, supérieur de la communauté, était très mécontent car il avait besoin de plus d’Oblats pour l’aider à s’occuper de l’afflux d’étudiants. Eugène a répondu :

Vous avez tort de vous mettre tant en peine sur ce qui arrivera par suite de ma décision sur votre maison. Votre conscience devait être parfaitement en repos après ce que je vous avais dit. Vous ne faites que me répéter ce que je savais aussi bien que vous. Je n’ai pas à changer de détermination. Je n’ai ni le temps, ni la volonté de réfuter vos raisons. Qu’il vous suffise de savoir qu’il n’en peut être autrement

Les engagements des Oblats en France, au Canada et en Angleterre n’ont pas permis à Eugène d’envoyer plus de personnel pour aider le P. Guigues.

Sachez une fois pour toutes prendre votre parti de bonne grâce, et ne pas aggraver mes ennuis par des réclamations auxquelles vous devriez comprendre que je suis dans l’impossibilité de faire droit…

Je vous prie tant les uns que les autres de cesser de vous plaindre et de murmurer. Votre devoir est de réprimer ce désordre qui fait tant de mal. Agissez comme il vous est prescrit de le faire sans tant de gémissements qui sont entendus dans la maison et au dehors. Faites de nécessité vertu et Dieu vous aidera.  

Eugène, avec son sens de l’humour typique, ajoute qu’il n’a pas le pouvoir de créer des gens à partir de rien :

Quant à moi, je reconnais mon impuissance à créer et je me tiens en paix.

Lettre au Père Eugène Guigues, 27 septembre 1842, EO IX n 777.

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