Eugène de Mazenod nous parle

Eugène a écrit à l’un des Oblats au sujet de la réaction de la mère de Jean Charles Pandosy, qui avait 23 ans, à l’envoi de son fils au Canada depuis la France.

Ils sont tous partis avec la joie dans l’âme et ont grandement édifié ici tout le monde. Il n’y a pas jusqu’à la mère de l’un d’entre eux, de Pandosy, qui ne nous ait donné l’exemple d’une héroïque chrétienne. Tout en versant des larmes elle s’écriait: comment pourrai-je remercier Dieu de la grâce qu’il me fait de choisir mon fils pour faire connaître Jésus-Christ aux infidèles. Les voilà en route sur l’océan depuis les premiers jours de ce mois.

Lettre au Père Pierre Aubert, au Canada, 3 février 1847, EO I n 81

RÉFLEXION

Peut-être un moment pour s’arrêter et prier pour nos mères et les autres figures maternelles dans nos vies, à qui nous devons beaucoup.

Eugène a noté avec fierté dans son journal personnel le départ des premiers missionnaires oblats aux USA : le P. Pascal Ricard (41 ans) et le Frère G. Blanchet, 28 ans, et les scolastiques Eugène Casimir Chirouse, 26 ans, et Jean Charles Pandosy, 23 ans. Chirouse et Pandosy étaient encore au séminaire et seront ordonnés prêtres à Walla Walla un an plus tard.

Départ de nos apôtres de l’Orégon . Ah que c’était touchant! Que c’était beau! Tout en les bénissant, je me serais volontiers prosterné à leurs pieds pour baiser ces « pieds de ceux qui annoncent les bonnes nouvelle »s [ed. Is. 52, 7]. Ils sont partis contents, heureux d’avoir été choisis pour cette grande mission..

Journal d’Eugène de Mazenod, 22 janvier 1847, EO XXI

RÉFLEXION

Prenons le temps de prier pour tous les missionnaires : laïcs, religieux et prêtres. Que leur courage et leur joie à proclamer l’Evangile dans tous les pays puissent construire de puissantes communautés de disciples qui témoignent dans le monde entier.

Notre Fondateur s’est toujours considéré comme le père de sa famille religieuse. Dans les mots de clôture de l’envoi officiel des Oblats en Oregon, nous voyons sa préoccupation paternelle :

Allez, fils aimés, vous et vos compagnons choisis par nous, à l’œuvre qui vous est confiée, afin que dans ces régions lointaines de la terre qui vous échoient vous travailliez toujours à promouvoir la gloire de Dieu et le salut des âmes. Que la Très Sainte et Immaculée Vierge Marie, notre Mère très aimante, vous garde assidûment sous sa protection. Que les anges de Dieu vous assistent. De notre part nous ne cesserons jamais d’implorer pour vous une pluie abondante de grâces.

Mandat du Supérieur Général envoyant les Oblats à la nouvelle mission de l’Oregon, 22 janvier 1847, EO I n 78

RÉFLEXION

Prions pour que nous puissions être des témoins du Christ par la parole et l’action, où que nous nous trouvions. Que l’Esprit inspire chacun de nous pour offrir la parole et le geste nécessaire, au bon moment et de la meilleure façon possible.

Le père Ricard a été choisi pour être le responsable de la première mission oblate aux USA parce qu’il avait toutes les qualités nécessaires et partageait la vision missionnaire et la spiritualité d’Eugène.

Pour fonder la mission de l’Orégon, mission si lointaine et si difficile, il me fallait un alter ego. Il fallait vertu, bon sens, amour de la régularité, attachement vrai à la Congrégation et conformité de vues et de pensées avec le chef de la famille dont il fallait être séparé par 3000 lieues de distance, un homme dévoué et expérimenté, plein de l’esprit de Dieu, imbu de mon esprit, qui agit de lui-même comme j’aurais agi moi-même. Le seul père Ricard réunissait toutes ces qualités.

Il a cependant souffert d’une mauvaise santé.

Mais quoiqu’il l’eût demandé dans le temps, j’avais bien des raisons pour craindre qu’il lui répugnât d’accepter cette mission; mais, ma lettre reçue, il descendit à l’église souterraine de N.-D. de Lumières et fit à Dieu le sacrifice de sa vie. Après quoi il prit congé de tout le monde et arriva auprès de moi tout disposé à accomplir sa mission. Le courage et la joie de ses compagnons le raffermirent encore en sa résolution.

Lettre au Père Bruno Guigues, au Canada, 24 janvier 1847, EO I n 80

RÉFLEXION

Aujourd’hui, permettons à nos actions de parler plus fort que nos paroles.

Le père Ricard avait souffert d’une mauvaise santé en France, et ceux qui le connaissaient étaient surpris du choix de cet homme pour une mission physiquement difficile. Eugène, cependant, ne pouvait pas imaginer une meilleure personne à envoyer pour fonder la mission aux États-Unis. Il en parle dans son journal personnel :

Lettre du p. Chauvet. Il me rend compte de la santé du p. Ricard. Le médecin assure qu’il n’y a qu’à lui relever son moral et que le voyage lui fera plutôt du bien. Voilà pour nous rassurer sur la santé de ce cher père dans la nécessité où je suis de lui confier la grande mission de l’Orégon .

A cette distance immense, il faut un homme sur lequel je puisse compter pour la régularité, le maintien des règles et la bonne direction des sujets que je suis dans le cas de lui confier. De cette trempe je n’ai que le p. Ricard de disponible. Ce sera mon excuse auprès de ceux qui pourraient s’étonner du choix que j’ai fait de lui.

Journal d’Eugène de Mazenod, 13 janvier 1847, EO XXI

Le caractère et le zèle missionnaire de Pascal Ricard l’ont conduit à surmonter sa mauvaise santé et à être un missionnaire dévoué et courageux.

RÉFLEXION

Mon Dieu, enseigne-moi à être capable de me fixer sur ce qui est important et éternel dans ma vie aujourd’hui.

Eugène rappelle aux Missionnaires Oblats, qu’il envoie en Oregon, de poursuivre le mandat que Jésus a confié aux apôtres..

Je ne vous dis rien de ce qu’a de magnifique aux yeux de la foi le ministère que vous allez remplir. Il faut remonter jusqu’au berceau du Christianisme pour trouver q[ue]lque chose de comparable. C’est un apôtre auquel vous êtes associé et les mêmes merveilles qui furent opérées par les premiers disciples de Jésus-Christ se renouvelleront de nos jours par vous, mes chers enfants, que la Providence a choisis parmi tant d’autres pour annoncer la bonne nouvelle à tant d’esclaves du démon qui croupissent dans les ténèbres de l’idolâtrie, et qui ne connaissent pas Dieu. C’est là le véritable apostolat qui se renouvelle de notre temps. Remercions le Seigneur d’avoir été jugés dignes d’y concourir d’une manière si active.

Lettre au Père Pascal Ricard, 8 janvier 1847, EO I n 74

POUR RÉFLÉCHIR

Comment puis-je présenter le Christ par le témoignage de mes actions et de mes paroles aujourd’hui ?

Eugène a discerné dans la prière le choix des Oblats pour répondre à l’invitation d’établir la première communauté missionnaire aux Etats-Unis. Il avait compris qu’il s’agissait d’un appel de Dieu, et il a écrit :

Répondez avec joie à l’appel, soyez fidèle à votre vocation, et comptez sur les bénédictions les plus abondantes de Dieu, et sur une récompense proportionnée à l’excellence de la grande mission que vous allez remplir.

Lettre au Père Pascal Ricard, 8 janvier 1847, EO I n 74

POUR RÉFLÉCHIR

Mon appel quotidien est de vivre pleinement chaque moment en présence de Dieu. Aujourd’hui, comment puis-je me focaliser sur la qualité de ma vie plutôt que sur la quantité de mes accomplissements ?

L’Oblat choisi pour inaugurer la mission aux Etats-Unis était le P. Pascal Ricard, 41 ans. Eugène lui a écrit pour lui annoncer ce choix :

Le nouveau diocèse de Walla Walla est dans un très beau pays où surtout la récolte des âmes sera très abondante. Il me faut pour mettre à la tête de cette mission un homme mûr et d’expérience que je puisse offrir au nouvel Évêque, déjà de nos amis, comme un Religieux sûr et de bon conseil puisque nos Pères formeront pour le moment à peu près tout son clergé. J’ai besoin de mon côté de ne confier la direction des nôtres qu’à un ancien de la famille sur lequel je puisse me reposer entièrement, devant être placé à cette grande distance de moi avec des membres choisis de notre Société. Ainsi, mon cher Père, voilà à quoi la divine Providence vous appelle.

Lettre au Père Pascal Ricard, 8 janvier 1847, EO I n 74

POUR RÉFLÉCHIR

Dans quelle mesure suis-je conscient de ma mission spécifique dans toutes mes actions aujourd’hui ?

Kusenberger Chair of Oblate Studies 2023 Public Lecture

Wednesday February 15  7:00PM – 8:30PM Central US Time at Oblate School of Theology IN-PERSON AND ONLINE OPTIONS AVAILABLE

Les Missionnaires Oblats sont arrivés dans l’est du Canada en 1841. Maintenant, cinq ans plus tard, ils sont invités à s’établir sur la côte ouest de l’Amérique du Nord. Eugène de Mazenod écrivait à un Oblat de France:

Monseigneur Blanchet, évêque de Walla Walla, frère de Mgr l’Archevêque de l’Orégon , veut confier son intéressante mission à notre Congrégation; il désire que les Pères de notre Société concourent avec lui à étendre le Royaume de Jésus-Christ dans les régions confiées à sa sollicitude. Par ce choix de prédilection les travaux de la Congrégation s’étendront d’une mer à l’autre, et en nous échelonnant nous communiquerons par là du Canada aux États-Unis.

Lettre au Père Pascal Ricard, 8 janvier 1847, EO I n 74

POUR RÉFLÉCHIR

Comment puis-je être un témoin aujourd’hui dans ma vie quotidienne habituelle ?