LE CARACTÈRE ÉPISCOPAL D’EUGÈNE DE MAZENOD

Jour d’élection pour le président de la république. Je me suis rendu pour voter. Tout le bureau s’est levé pour recevoir mon vote. Cet acte de respect pour le caractère dont je suis revêtu m’a édifié.

Journal d’Eugène de Mazenod, 10 décembre 1848, EO XXI

RÉFLEXION

Eugène était convaincu qu’un évêque partageait la responsabilité donnée par Jésus-Christ aux apôtres et recevait l’Esprit Saint pour devenir le principal pasteur du diocèse. Dans son journal personnel, il utilise le mot « caractère » (par opposition à « position ») dans le sens théologique d’un homme transformé par le sacrement de l’ordre et qui reçoit le pouvoir de célébrer les sacrements.

C’est dans ce sens qu’il voulait que les gens reconnaissent l’évêque et non la personne, et qu’ils reconnaissent la fonction et le caractère du rôle dont il était investi.

“Suivez tous l’évêque, comme Jésus-Christ suit son Père, et le presbyterium comme les Apôtres ; quant aux diacres, respectez-les comme la loi de Dieu. Que personne ne fasse, en dehors de l’évêque, rien de ce qui regarde l’Église. Que cette eucharistie seule soit regardée comme légitime, qui se fait sous la présidence de l’évêque ou de celui qu’il en aura chargé. 2. Là où paraît l’évêque, que là soit la communauté, de même que là où est le Christ Jésus, là est l’Église catholique.” (Saint Ignace, martyr et évêque d’Antioche, Lettre aux Smyrniotes, 8).

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UN SOIN PARTICULIER DES FRÈRES

En 1816, au début de notre Congrégation, tous les membres étaient des prêtres diocésains parce que son but était la prédication en mission et la distribution des sacrements. En 1818, lorsque nous sommes devenus une congrégation religieuse, la situation a changé et la vocation oblate était d’abord la vie religieuse qui s’exprimait et se vivait dans le ministère sacerdotal des missions. Rapidement, certains se sont manifestés et ont fait l’expérience d’être appelés à la vie religieuse mais pas à la vie sacerdotale. C’est ainsi que sont nés les Frères Oblats. Chacun est venu avec ses dons particuliers, beaucoup avec une profession, qu’ils ont mis au service de la mission de la Congrégation. Il n’est pas exagéré de dire que les Frères étaient le pilier de la vie communautaire et qu’ils assuraient les structures de soutien de la vie religieuse et ce qui était nécessaire pour que la mission oblate puisse fonctionner pleinement. Dans les missions étrangères en particulier, ils étaient les garants de la vie communautaire religieuse pour les prêtres qui étaient toujours en déplacement pour la prédication et le ministère sacramentel. Dans ces cas, la contribution missionnaire des Frères était leur soutien par la prière en témoignant de leur foi, en enseignant la religion, en construisant des églises, en dirigeant des écoles et en partageant et en enseignant à la population locale leurs métiers et leurs compétences particulières.

Parce qu’ils étaient le moteur de la vie religieuse dans une communauté et qu’ils n’avaient pas étudié la théologie, Eugène insistait pour que les supérieurs des communautés aident les Frères, en particulier celui qui venait de terminer son noviciat, à approfondir leur connaissance et leur spiritualité de la vie religieuse.

Chargez un de nos Pères d’avoir un soin particulier des frères, en leur faisant au moins une instruction par semaine sur les devoirs généraux et sur leurs obligations comme religieux.

Lettre au Père Joseph Burfin à Limoges, France, 9 décembre 1848, EO X n 992

RÉFLEXION

Je suis toujours reconnaissant pour les frères que j’ai rencontrés dans ma vie d’Oblat et pour l’inspiration qu’ils ont été pour moi. Pendant les sept années où j’ai été scolastique à Cedara, en Afrique du Sud, deux Frères ont dirigé une ferme laitière pour nous permettre de vivre. (L’un d’eux était un noble britannique, qui avait le droit d’être appelé « Sir », mais qui était un modèle de simplicité et d’humilité et que nous connaissions sous le nom d' »Oncle Bob »). Eux et d’autres que j’ai eu le privilège de connaître ont donné leur vie au service et m’ont inspiré par leur dévouement à la prière et à une vie religieuse exemplaire. Aujourd’hui, nous trouvons des frères oblats dans de nombreux ministères importants à travers le monde, et nous remercions Dieu pour ce don.

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En raison d’un problème technique concernant les traductions, il n’y aura pas de « St Eugène parle » pendant deux ou trois jours.

A bientôt !

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LE PAPE A ÉTÉ INFINIMENT TOUCHÉ DES PROCÉDÉS DE LA FRANCE

Avec la situation tendue autour du bien-être du pape Pie IX, en exil à Gaète, la France a envoyé un émissaire du gouvernement pour l’inviter à se réfugier à Marseille. Eugène raconte :

Somme toute, le pape a été infiniment touché des procédés de la France et des sentiments personnels de m. de Corcelles , mais il n’a pas cédé pour le moment.

Journal d’Eugène de Mazenod, 11 décembre 1848, EO XXI

Deux semaines plus tard, Eugène écrit :

 Lettre du pape. Je n’avais pas lieu de m’attendre à cette nouvelle marque de sa bonté. Il avait déjà chargé le cardinal Antonelli de me répondre. Cette nouvelle réponse doit être regardée comme une faveur et une preuve toute particulière de bienveillance. Je l’apprécie comme telle:

Monseigneur, l’évêque,

Notre coeur est vraiment ému à la vue du filial amour que la France a manifesté au vicaire de Jésus-Christ et de l’intérêt qu’elle prend à sa situation présente. Dieu bénisse la fille aînée de l’Eglise et la préserve du souffle empoisonné qui agite une si grande partie de l’Europe. Qu’il la comble de ses grâces abondantes, afin qu’elle voie chez elle fleurir toujours plus belle la religion de ses pères. Nous sommes provisoirement à Gaète. La Providence nous y a conduit sans dessein prémédité de notre part. Nous avons l’espoir, néanmoins, que l’oppportunité se présentera de pouvoir manifester à la nation française, d’une manière plus consolante, les sentiments affectueux de notre coeur qui lui donne en ce moment avec affection la bénédiction apostolique.

Donné à Gaète, le 14 décembre 1848. Pie IX, pape.

Journal d’Eugène de Mazenod, 27 décembre 1848, EO XXI

RÉFLEXION

L’autorité du Chef de l’Eglise est un ministère qui lui a été confié pour le bien de tous, pour qu’il le remplisse comme un bon Pasteur qui veille au salut de tout le troupeau. Il incombe à Celui qui est investi de ce ministère de « confirmer ses frères dans la Foi » (Lc. 22,32), d’après le glorieux privilège qui lui en a été donné par Jésus-Christ. (Lettre pastorale de Mgr Eugène au diocèse de Marseille, 16 février 1860).

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J’AI ÉTÉ TRÈS SENSIBLE À CETTE PERTE COMME JE LE SUIS À LA PERTE DE TOUS CEUX DONT JE SUIS LE PÈRE EN JÉSUS-CHRIST

Monseigneur Eugène se considérait autant comme le père de son clergé diocésain que comme celui des Oblats. C’était particulièrement le cas s’il était l’évêque qui les avait ordonnés prêtres. Dans son journal, il note sa tristesse face à la mort soudaine d’un prêtre diocésain de 24 ans qu’il avait ordonné.

J’ai dit la sainte messe pour le jeune prêtre Chaillan, vicaire à Saint-Cannat qui vient de mourir de la petite vérole, prise auprès d’un malade qu’il avait administré. J’ai été très sensible à cette perte comme je le suis à la perte de tous ceux dont je suis le père en Jésus-Christ. Je sens vivement combien je leur suis attaché dans toutes les circonstances intéressantes pour eux, mais surtout quand la mort me les enlève. On dirait que je tiens à eux par les liens du sang.

Journal d’Eugène de Mazenod, 18 novembre 1848, EO XXI

RÉFLEXION

Le concept de la paternité spirituelle était très important pour Eugène. Il considérait son amour pour ses enfants spirituels comme un reflet du cœur parental  de Dieu.

Aujourd’hui, tous ceux d’entre nous qui sont touchés par le charisme d’Eugène peuvent le considérer comme un père spirituel qui reflète l’amour de Dieu pour nous dans notre vie quotidienne.

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SI C’EST DIEU QUI L’INSPIRE, IL BÉNIRA SON OEUVRE, SINON, ELLE S’ÉVANOUIRA COMME D’AUTRES QUI NE VIENNENT PAS DE LUI

Eugène a toujours été promoteur de la pastorale des jeunes et cela s’est poursuivi lorsqu’il était évêque de Marseille. Il a noté dans son journal un événement concernant trois de ses prêtres diocésains qui se sont consacrés à la pastorale des jeunes dans son diocèse.

Messe dans ma chapelle, MM. Brunello, Guiol et Timon , très bons prêtres, ont fait entre mes mains le voeu de vivre ensemble pour se dévouer à la sanctification de la jeunesse. Selon mon usage, je me prête volontiers à toutes les inspirations qui poussent à la perfection. Si c’est Dieu qui l’inspire, il bénira son oeuvre, sinon, elle s’évanouira comme d’autres qui ne viennent pas de Lui

Journal d’Eugène de Mazenod, 4 novembre 1848, EO XXI

Le père Timon-David était toujours lié à son évêque et il allait plus tard créer sa propre association pour la jeunesse et finalement devenir le fondateur d’une congrégation religieuse dédiée à la pastorale de la jeunesse, les Religieux du Sacré-Cœur de l’Enfant-Jésus.

RÉFLEXION

« Envoyez-moi n’importe où, mais accompagnez-moi. Pose-moi n’importe quel fardeau, mais soutiens-moi seulement. Coupez n’importe quel lien, sauf ceux qui me lient à votre service et à votre cœur. »  (David Livingstone)

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ÊTRE OBLAT EST UN CHEMIN DE DEVENIR

Les OMI renouvelaient habituellement leurs vœux le 1er novembre du vivant du Fondateur. Comme il y avait 30 séminaristes oblats au Grand Séminaire (étudiant et vivant avec les étudiants diocésains), la cérémonie s’est déroulée au Séminaire.

Assistance accoutumée à la messe matinale du grand séminaire, après laquelle nos pères et frères renouvellent leurs voeux. Jamais la réunion n’avait été si nombreuse; outre les pères, une trentaine d’oblats étaient présents. Après le discours d’usage, quatre prêtres ont fait individuellement leur renouvellement, puis les oblats par cinq à la fois, enfin les deux frères convers. Cette réunion a été des plus touchantes. Cela se conçoit.

Journal d’Eugène de Mazenod, 4 novembre 1848, EO XXI

RÉFLEXION

Quand Eugène parlait des scolastiques OMI en formation, il les appelait toujours « les Oblats » par opposition aux « Pères et Frères » qui étaient ceux qui avaient terminé leur formation. Cet usage a quelque chose de touchant parce qu’il donne l’impression d’une personne en plein devenir. Nous tous, dans la famille mazenodienne, sommes en train de devenir ce que Dieu veut que nous soyons chaque jour, accompagnés par l’exemple et l’intercession de Marie Immaculée et d’Eugène.

« Oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus Christ. « Philippiens 3:13-14

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LE PAPE ME DONNAIT SA BÉNÉDICTION PARTICULIÈRE, EN ME RECOMMANDANT DE PRIER ET DE FAIRE PRIER POUR LUI

En novembre 1848, la situation s’était détériorée et le pape avait été contraint de quitter Rome. Eugène et les Marseillais lui renouvelèrent leur invitation à s’abriter dans leur ville et beaucoup étaient convaincus de son arrivée imminente. Cela ne s’est jamais produit, mais Eugène a noté dans son journal :

Je ne dois pas pourtant passer sous silence le témoignage d’excessive bonté que j’ai reçu de Sa Sainteté qui a donné au p. Hugues, procureur des Rédemptoristes, l’ordre exprès de s’arrêter à Marseille pour me voir, me saluer de la part du pape et me dire qu’il me donnait sa bénédiction particulière, en me recommandant de prier et de faire prier pour lui. C’est ce qui me détermina à publier un petit mandement qui sera le premier publié en France, comme je fus le premier à ordonner des prières, lors de la crise où se trouva le pape, il y a quelques mois

Journal d’Eugène de Mazenod, 28 novembre 1848, EO XXI

RÉFLEXION

Toutefois, le Souverain Pontife possédant en sa personne sacrée la plénitude de la puissance apostolique et par là résumant en lui-même tous les droits de la mission confiée à Pierre et aux autres Apôtres, c’est vers lui qui doivent se diriger nos plus hauts sentiments de piété filiale. Il est le Père commun, le Chef de la grande famille des enfants de Dieu sur la terre. (Lettre pastorale de Monseigneur Eugène au diocèse de Marseille, 16 février 1860.)

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MA DEMEURE S’OUVRIRAIT DEVANT VOUS AVEC TOUS LES CŒURS

La suite de la révolution de 1848 a eu des conséquences dramatiques pour le pape Pie IX qui était menacé par de violents bouleversements. Eugène lui écrit:

Si je pouvais seulement, ajoutait-il, alléger un instant le poids des douleurs de l’Église qui pèsent si cruellement sur votre tête auguste!

Il a ensuite fait une proposition concrète au pape :

Oserai-je vous rappeler que la France fut souvent l’asile des Souverains Pontifes persécutés. Même captifs de l’impiété, maîtresse du pays, iis y rencontrèrent dans ces derniers temps des triomphes à tous leurs pas. Aujourd’hui, plus que jamais peut-être, et à Marseille surtout, les peuples entoureraient le Vicaire de Jésus-Christ des plus touchants témoignages de vénération et d’amour; il leur semblerait qu’en mettant le pied sur leur rivage, il va raffermir le sol ébranlé par les révolutions ; il serait au milieu d’eux comme le signe du salut, comme l’ange de la paix et de l’es­ pérance. Le Seigneur leur aurait pour ainsi dire apparu dans sa personne pour les consoler, les protéger et les fortifier contre les méchants. Je n’ai pas besoin de vous dire que ma demeure s’ouvrirait devant vous avec tous les cœurs

Lettre au pape Pie IX, 3 juillet 1848, citée dans Leflon III p. 258.

Le pape Pie n’était pas en mesure d’accepter cette invitation. Dans le même temps, Monseigneur Eugène a écrit une lettre pastorale à son diocèse, demandant de ferventes prières pour lui.

RÉFLEXION

Le premier [le Pape] en est le Chef visible et représente complètement Jésus-Christ dont il est le Vicaire, et les autres, également établis de Dieu, ont leur part, quoique à un degré inférieur, dans cette sublime représentation du Souverain Pasteur des âmes. Le même principe qui oblige les chrétiens à aimer leur Divin Sauveur dans son Eglise, les oblige à un at-tachement surnaturel envers le Souverain Pontife et envers les autres Pontifes qui, étant en communion avec lui, sont à la fois ses fils et ses frères dans l’apostolat. (Lettre pastorale de Monseigneur Eugène au diocèse de Marseille, 16 février 1860.)

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FAUT-IL BIEN ÊTRE COMPLAISANT POUR VENIR EN AIDE À CEUX QUI SOUFFRENT PERSÉCUTION POUR LA JUSTICE

Dans des entrées précédentes, nous avons réfléchi aux effets de la révolution de 1848 en France et à Marseille en particulier. Cette révolution a eu des conséquences considérables dans toute l’Europe et surtout pour l’Église, comme Eugène l’a noté dans son journal :

Confirmation et ordination dans ma chapelle. Ce sont encore des Jésuites que j’ai ordonnés. Faut-il bien les soustraire à la persécution atroce que l’on exerce sur eux en Piémont, à Gênes et en Sardaigne

Journal d’Eugène de Mazenod 20 octobre 1848, EO XX1.

Le biographe, Rey, explique :Il avait depuis le Samedi Saint comme un souvenir quotidien des épreuves subies par le Souverain Pontife et par l’Eglise. Les Jésuites chassés de Rome, traqués dans la Haute-Italie par les lois militaires qui soumettaient au service les séminaristes et les religieux non encore dans les Ordres sacrés, affluaient à Marseille où leurs Supérieurs les présentaient à l’Ordination. Presque tous les jours Mgr de Mazenod eut à exercer son haut ministère de Pontife.: « C’est une complaisance qu’il est juste d’avoir pour des religieux persécutés». Et il disait en souriant: « Maintenant les prières de l’Ordination font partie de ma prière du matin ». Le 22 mai, nous lisons dans son journal: « Ordination dans ma chapelle; c’est encore un jeune Jésuite à qui il faut rendre le service de le faire sous-diacre, diacre et prêtre dans la semaine. C’est un peu gênant, mais faut-il bien être complaisant pour venir en aide à ceux qui souffrent persécution pour la justice ».. (Rey II p.274)

RÉFLEXION

Parmi les fugitifs accueillis par l’évêque de Marseille se trouvaient le Supérieur général des Jésuites et ses collaborateurs. C’était une marque de la gratitude qu’Eugène avait pour la contribution dans sa vie de l’héritage de saint Ignace et des Jésuites.

« Les chrétiens ont toujours été dissidents au cours de l’histoire… et inévitablement, lorsque la persécution de la liberté d’expression arrive, elle vient toujours contre les gens qui ont les absolus religieux, parce que c’est ce qui menace la liberté des gens de pécher. Nous serons donc toujours les coupables. » (John MacArthur)

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