C’EST LA PREMIÈRE FOIS DEPUIS L’ÉTABLISSEMENT DE LA CONGRÉGATION QUE J’AI ENTENDU UNE PAROLE SI MAL SONNANTE

Le père Lavigne, qui faisait partie de la communauté missionnaire du sanctuaire d’Osier, avait écrit à Eugène en refusant formellement d’obéir à son instruction. Eugène était horrifié car c’était la première fois qu’il était confronté à une telle situation de la part d’un Oblat ! Comme nous le verrons plus tard, ce ne sera pas la dernière fois que le père Lavigne agira de la sorte.

Il est pourtant un point sur lequel je puis donner une décision sans autre explication. Vous me parlez d’un refus formel pour la charge qui vous est confiée. C’est la première fois, mon cher ami, depuis l’établissement de la Congrégation, que j’ai entendu une parole si mal sonnante: refus formel. 

Cher fils, rétractez cette parole, elle n’est pas religieuse. Il est de principe dans notre Congrégation qu’on ne demande ni ne refuse jamais les charges. La volonté du supérieur est regardée comme la voix de Dieu. On doit être dans une indifférence parfaite, toujours disposé à donner l’exemple d’une soumission qui fait faire volontiers ce qui nous est prescrit. 

Lettre au Père Joseph Lavigne à ND de L’Osier, 27 octobre 1848, EO X n 991

RÉFLEXION

« Lorsque nous apprenons à dire un oui profond et passionné aux choses qui comptent vraiment… alors la paix commence à s’installer dans nos vies comme la lumière dorée du soleil qui tamise le sol d’une forêt. » (Thomas Kinkade)

À cet égard, notre règle de vie OMI prescrit : “En nos supérieurs, nous verrons un signe de notre unité dans le Christ et nous accepterons avec foi l’autorité qu’ils ont reçue. Nous appuierons loyalement les décisions prises et, avec esprit de coopération et d’initiative, nous consacrerons nos talents, nos activités, notre vie même, à notre mission apostolique dans l’Église” (Constitution 26)

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire

FONDEZ-VOUS AVEC VOTRE SUPERIEUR POUR N’AVOIR AVEC LUI QU’UN CŒUR, QU’UN ESPRIT, QU’UNE VOLONTE

Le père Lavigne s’était plaint de son supérieur, et Eugène lui a répondu :

Méfiez-vous d’un ennemi secret qui se glisse insensiblement, presque sans qu’on s’en aperçoive, pour troubler l’âme et tromper l’esprit: c’est l’amour-propre. Membre chéri de la famille, fondez-vous en quelque sorte avec votre père, votre supérieur, pour n’avoir avec lui qu’un cœur, qu’un esprit, qu’une volonté. Et vous éprouverez si Dieu ne vous bénira pas, si vous ne serez pas heureux de ce bonheur qui n’est accordé qu’à ce degré de charité.

Lettre au Père Joseph Lavigne à ND de L’Osier, 27 octobre 1848, EO X n 991

RÉFLEXION

Maintenant, tout le groupe de ceux qui croyaient était d’un seul cœur et d’une seule âme, et personne ne revendiquait la propriété privée de quelque bien que ce soit, mais tout ce qu’ils possédaient était détenu en commun. Avec une grande puissance, les apôtres rendaient leur témoignage à la résurrection du Seigneur Jésus, et une grande grâce était sur eux tous. (Actes des Apôtres 4 : 32-33)

 » Gardant en mémoire ces mots (magnifique résumé de toute notre Règle) «tous unis par les liens de la plus intime charité sous la direction des supérieurs» ,

qu’ils forment un seul coeur et une seule âme [ed. Actes 4 : 32] « . (Eugène de Mazenod 1850).

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire

MON CŒUR DE PÈRE ÉTAIT PLEIN D’AMOUR POUR VOUS QUI ÊTES DOUBLEMENT MON FILS

Le père Joseph Henri Lavigne était à Notre Dame de L’Osier depuis son ordination six ans plus tôt. Il était un prédicateur de mission accompli dans la région, mais avait des problèmes  de l’autorité. Il avait écrit à Eugène pour se plaindre de son supérieur actuel. La réponse d’Eugène :

Mon cher ami, votre lettre m’afflige vivement… elle me laisse entrevoir un mécontentement invétéré contre votre supérieur, le bon père Vincens, que tout le monde aime et estime comme il le mérite. Je vous pardonnais volontiers un peu d’humeur que vous aviez eu contre moi parce que j’avais contrarié quelques-unes de vos idées, mon cœur de père était plein d’amour pour vous qui êtes doublement mon fils. Votre lettre est pour moi une énigme.

Lettre au Père Joseph Lavigne à ND de L’Osier, 27 octobre 1848, EO X n 991

RÉFLEXION

Eugène se considérait comme un père pour chacun de ses Oblats, et doublement lorsqu’il avait été l’évêque ordonnateur qui avait conféré le sacerdoce à l’un de ses fils. Eugène a toujours considéré la congrégation comme une famille caractérisée par l’esprit d’oblation qui s’exprimait dans la charité et le zèle missionnaire. Ce même idéal perdure aujourd’hui dans la grande Famille réunie autour de son charisme et de sa spiritualité.

« En effet, dans le Christ Jésus, je vous ai engendrés par l’Évangile. » (1 Corinthiens 4:15)

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire

NOUS DEVONS TROUVER TOUS CES AVANTAGES DANS LA BENITE CONGREGATION QUI NOUS A ENFANTES

Les paroles d’Eugène, initialement adressées à sa famille oblate, s’appliquent aujourd’hui à sa famille charismatique mazenodienne.

Il faut inspirer un grand amour pour notre divin Sauveur Jésus-Christ qu’on doit surtout lui témoigner dans le sacrement de l’eucharistie dont on doit tâcher de devenir les parfaits adorateurs, une dévotion filiale pour la très sainte Mère de Dieu qui est aussi spécialement la nôtre, un dévouement à toute épreuve pour l’Église, ce qui renferme le zèle qui doit caractériser tous les membres de notre Société pour le salut des âmes qui est l’objet direct de notre vocation. Et puisque nous devons trouver tous ces avantages dans la bénite Congrégation qui nous a enfantés, je laisse à penser quelle doit être l’affection que chacun de nous doit lui porter.

Eugène a ensuite partagé un exemple de cette attitude exprimée par un Oblat.

Et à ce sujet je ne puis m’empêcher de vous citer le passage d’une lettre que je viens de recevoir de notre cher père Vincens:

«J’ai beau sonder tous les replis de mon cœur, je n’y trouve qu’une seule affection qui pour moi est une religion, l’amour pour notre Congrégation. Je n’ai qu’un seul désir celui de glorifier Dieu et tous les moyens de le glorifier se résument pour moi dans la Congrégation. C’est donc elle que j’aime, etc.»

Que ces sentiments sont touchants, mais qu’ils sont vrais! Oui, pour nous tous les moyens de glorifier Dieu se résument dans la Congrégation. Cette pensée d’un homme de Dieu doit être méditée par tous ceux que le Seigneur a appelé, par une grâce inappréciable, à se sanctifier dans la Congrégation.

Adieu, mon cher père Dorey, je suis forcé de vous quitter, je finis donc en vous bénissant de tout mon cœur, ainsi que tous nos chers novices.

Lettre au père Eugène Dorey, maître des novices à Nancy, 15 octobre 1848, EO X n 990

RÉFLEXION

« On ne choisit pas sa famille. Elle est un don de Dieu pour vous, comme vous l’êtes pour elle ». (Desmond Tutu)

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire

MAIS JE N’AI JAMAIS PERDU ESPOIR; J’AVAIS UNE CONFIANCE SANS BORNES EN LA BONTÉ DE DIEU ET EN LA PROTECTION DE LA SAINTE VIERGE

Le père Jean-Pierre Bernard (24 ans) avait été ordonné prêtre par Mgr de Mazenod en septembre 1847, et quelques jours plus tard, il était parti pour le Canada. Le même jour, le père Augustin Gaudet avait été ordonné et les deux avaient voyagé ensemble vers le Canada. Eugène écrit à Gaudet :

Le bon p. Bernard qui avait si bien soutenu la traversée, qui était si fort, si bien constitué, je le voyais aux prises avec la mort; quel chagrin j’éprouvais. Mais je n’ai jamais perdu espoir; j’avais une confiance sans bornes en la bonté de Dieu et en la protection de la sainte Vierge.

Lettre au père Gaudet à Montréal, 29 avril 1848, EO I n 94

Dieu a entendu ces prières et Jean-Pierre a recouvré la santé. Il a été un missionnaire zélé au Canada, aux États-Unis et en France pendant les 37 années qui ont suivi.

RÉFLEXION

Les circonstances que nous demandons à Dieu de CHANGER sont souvent celles que Dieu utilise pour NOUS CHANGER. (Mark Batterson)

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire

VOUS DEVEZ ÊTRE LE PÈRE DE VOS NOVICES, VOUS DEVEZ ENTRER DANS LEURS PEINES, LES ENCOURAGER

 Conseils paternels d’Eugène au père Dorey, le maître des novices âgé de 27 ans :

Tout jeune que vous êtes vous devez être le père de vos novices, vous devez entrer dans leurs peines, les encourager, mais ne pas les gâter. Il faut que l’on prenne des habitudes de mortification, que l’on se fasse à une vie un peu dure, que l’on ne cherche pas ses aises parce qu’on peut être appelé à un ministère qui ne les comporte pas. Insistez beaucoup sur la charité mutuelle, sur le support du prochain et surtout de ses frères.

Lettre au père Eugène Dorey, maître des novices à Nancy, 15 octobre 1848, EO X n 990

RÉFLEXION

Eugène avait appris cette approche de la proximité aux gens à partir de sa propre expérience de guides qui étaient proches de lui dans ses moments de besoin. Quand il était jeune, il avait Don Bartolo Zinelli, quand il était séminariste, il avait les pères Duclaux et Emery, puis son oncle Fortuné, pour n’en citer que quelques-uns. Il a vécu dans cet état d’esprit.

« Quiconque se souvient de sa propre éducation se souvient des enseignants, pas des méthodes et des techniques. L’enseignant est le cœur du système éducatif. »  (Sidney Hook)

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire

QUEL PLUS BEAU MINISTÈRE QUE CELUI DE FORMER À LA VERTU CES ÂMES D’ÉLITE APPELÉES DE DIEU POUR MARCHER SUR LES TRACES DES APÔTRES ET PROPAGER LA CONNAISSANCE ET L’AMOUR DE JÉSUS-CHRIST

Le jeune père Eugène Dorey avait été nommé maître des novices le lendemain de son ordination sacerdotale. Eugène a suivi de près ses progrès, l’a encouragé et l’a guidé.

Vous voilà installé dans vos belles fonctions! Quel plus beau ministère que celui de former à la vertu et surtout aux vertus religieuses ces âmes d’élite appelées de Dieu pour marcher sur les traces des Apôtres et propager la connaissance et l’amour de Jésus-Christ. Combien ne peut-on pas profiter soi-même en portant les autres à la perfection! C’est là ce qui vous est échu en partage. Félicitez-vous-en, mon cher fils, et comptez sur l’assistance de Dieu dans ce précieux ministère.

Le temps du noviciat était important car c’est là que les novices s’imprégnaient du charisme oblat et se préparaient à devenir missionnaires. C’est là qu’on évaluait leur aptitude et leur capacité.

Vous aurez à me rendre compte chaque mois de la conduite de vos novices, nominativement de chacun. Vous me donnerez en même temps votre avis sur leurs dispositions, leur caractère, les espérances qu’ils vous donnent, etc. Vous me consulterez sur ce qui vous semblera douteux… Vous recevrez ceux que vous jugerez, de concert avec le R. P. Supérieur local, donner l’espoir de devenir propres pour les services que la Congrégation a mission de remplir dans l’Église.

Lettre au père Eugène Dorey, maître des novices à Nancy, 15 octobre 1848, EO X n 990

RÉFLEXION

Quel que soit notre âge ou notre état de vie, nous avons tous besoin d’une formation spirituelle continue et de guides qui nous accompagnent pour marcher sur les traces des apôtres.

« Le rêve commence avec un professeur qui croit en vous, qui vous tire et vous pousse et vous conduit vers le prochain plateau, en vous piquant parfois avec un bâton pointu appelé ‘vérité’. » (Dan Rather)

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire

« UN MOIS SABBATIQUE »

 » Saint Eugène parle  » se fait silencieux jusqu’à la fin de mai. (Il y a cependant 2925 réflexions qui remontent à août 2010 et que vous pouvez consulter dans la section « Archives » de la page d’accueil).

C’est la fin de l’année académique à Oblate School of Theology, avec tout ce que cela implique. C’est aussi l’occasion de quelques « activités de sabbat » comme une retraite personnelle et du temps pour souffler un peu avant de commencer un été chargé de projets de publications pour la Congrégation en vue du bicentenaire de notre approbation par l’Église en 2026.

Le sabbat n’est pas une pause dans le travail ; c’est une redéfinition de la manière dont nous travaillons, de la raison pour laquelle nous travaillons. (Dan B. Allender)

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire

UNE COMMUNAUTÉ COMPOSÉE DE JEUNES PRÊTRES

À l’époque du Fondateur, le principe dans les communautés était que le supérieur avait un membre de la communauté connu sous le nom d’admoniteur qui l’aidait en lui donnant des conseils et en lui signalant ses erreurs. Dans la vie d’Eugène, le père Tempier était son admoniteur et ne se privait pas de faire remarquer des choses à Eugène. À Nancy, le père Dassy avait 40 ans et tous les membres de sa communauté avaient une vingtaine d’années et étaient inexpérimentés. Pour respecter la règle exigeant un admoniteur, il fallait nommer l’un de ces jeunes à ce rôle.

Eugène conclut que le père Dassy devrait remplir le rôle d’être son propre admoniteur, et qu’il devait donc être plus conscient et plus réfléchi sur son propre comportement lorsqu’il faisait son examen personnel quotidien.

Je dois vous parler franchement; je regarde comme une très fâcheuse nécessité d’avoir été obligé de retirer le p. S[antoni] de Nancy parce que vous allez vous trouvez à la tête d’une communauté composée de jeunes prêtres et que vous n’aurez personne pour vous faire la moindre observation et c’est un malheur. Vous aurez donc besoin de faire vos examens avec encore plus d’attention que par le passé. Je vous conseille d’en faire même un particulier de prévoyance; vous vous servirez ainsi d’admoniteur à vous-même et vous suppléerez à ce que ne fera pas celui que je suis obligé de nommer mais qui selon toute apparence ne sera que pour la forme.

Lettre au P Toussaint Dassy, 14 octobre 1848, EO X n 989

RÉFLEXION

Nous n’avons plus d’admoniteurs aujourd’hui, mais tous les chrétiens sont encouragés à apprendre des guides et des exemples sur notre chemin. L’examen  quotidien est également important et bénéfique. (Une recherche sur Internet permet de trouver de nombreux sites jésuites expliquant cette pratique.)

« Celui qui prend la vérité pour guide, et le devoir pour fin, peut se fier en toute sécurité à la providence de Dieu pour le conduire avec droiture. » (Blaise Pascal)

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire

JE VOUS RECOMMANDE LA DOUCEUR DANS VOTRE GOUVERNE

L’exigeant père Dassy était supérieur d’une communauté de jeunes prêtres. Le maître des novices, Eugène Dorey avait 27 ans et les membres de la communauté missionnaire étaient François Xavier Michelier qui avait 25 ans et César Depetro qui avait 24 ans. Tous les trois avaient été ordonnés prêtres depuis environ un an. Dassy devait être le mentor qui les initiait au ministère.

J’approuve très fort que vous soyez sévère pour les compositions du p. Depetro, et que vous ne l’exposiez pas à se compromettre dans les chaires de Nancy, mais avant qu’il soit arrivé à la perfection à laquelle vous visez je voudrais que vous l’essayassiez dans quelque communauté ou dans quelque village pour ne pas le décourager et pour éviter qu’il ne finisse par s’ennuyer. Je vous en dirai autant pour le p. Michelier que le p. Tempier a fait tout son possible pour retenir. Il va à Nancy très volontiers, persuadé qu’il n’aura d’abord qu’à s’édifier dans une communauté si bien réglée, mais aussi que vous l’aiderez dans son travail qu’il a le plus grand désir de bien faire.

Je vous recommande la douceur dans votre gouverne. Ne fatiguez pas vos sujets, soyez charitable et patient. De la fermeté quand il faut, mais jamais de la dureté

Lettre au p. Toussaint Dassy, 14 octobre 1848, EO X n 989

RÉFLEXION

« Un entraîneur est quelqu’un qui peut donner une correction sans provoquer de ressentiment ». (John Wooden)

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire