LA ATTENUACION D’ACCENT EN TANT QUE RESPONSABILITÉ MISSIONNAIRE

Je prends occasion de ce dont je vous parle pour vous recommander d’insister beaucoup auprès de nos Pères Canadiens pour qu’ils corrigent leur accent en se modelant sur la prononciation des Anglais avec lesquels ils vivent. Ils sont assez jeunes pour y parvenir s’ils veulent y faire attention. Combien de nos provinciaux ont corrigé leur accent en habitant Paris.

Lettre à Mgr Bruno Guigues, 15 septembre 1848. EO I n 102.

Le zèle des Missionnaires Oblats ne connaît pas de limites. Pourtant, il ne suffit pas de plonger tête baissée dans une situation missionnaire – il faut être préparé et l’apprentissage de la langue du peuple est essentiel. Eugène ajoute ici un élément important : il ne suffit pas de connaître la grammaire et le vocabulaire d’une langue, mais les missionnaires doivent apprendre la prononciation de la langue telle qu’elle est utilisée par la population locale.

RÉFLEXION

Nous, les Oblats, sommes fiers de nous sentir « proches des gens ». En ces jours de communautés internationales multiculturelles, nous démontrons que nous avons un amour et un souci sincères pour les gens que nous servons lorsque nous prenons la peine de nous immerger dans leurs expressions culturelles au mieux de nos capacités. Les gens nous jugent selon notre bonne volonté lorsque nous montrons que nous faisons de notre mieux.

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NON POINT, DISENT-ILS, POUR BÂTIR DE BELLES ÉGLISES MAIS POUR CONSTRUIRE DES BARAQUES OÙ ILS PUISSENT SE METTRE À L’ABRI

Les Missionnaires Oblats de l’Oregon faisaient de la première évangélisation et n’avaient donc pas de revenus. Ils comptaient sur les subventions de la Société de la propagation de la foi, à qui Eugène a écrit :

Je vous parlerai plus tard des besoins de l’Orégon. Ces missionnaires ont recours à vous non point, disent-ils, pour bâtir de belles églises comme dans les États-Unis, mais pour construire des baraques où ils puissent se mettre à l’abri de l’intempérie des saisons, et se procurer les grossiers aliments qui soutiennent leurs forces pour ne pas mourir de faim. Déjà ils avaient pénétré chez les Sauvages et étaient parvenus à les réunir autour d’eux lorsque la malheureuse guerre des Américains est venue détruire leurs espérances. Ils se pro­posaient, lorsqu’ils m’ont écrit, d’aller plus avant dans les terres, hors de la portée des combattants, pour exercer leur grand ministère avec moins d’obstacles. Dieu veuille les préserver d’un[e] autre sorte de dangers!

Lettre aux membres du Conseil central de la Propagation de la Foi, 24 octobre 1848, EO V n 115

RÉFLEXION

« Sans l’assurance d’être nourri, vêtu et logé, à moins d’être prêt à mourir, il n’y a pas d’autre moyen que de travailler. » (Tatsuhiko Takimoto)

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RIEN N’EST COMPARABLE À LA JOIE QUE ME FONT ÉPROUVER VOS LETTRES

Au lieu de décourager les jeunes Oblats de se porter volontaires pour les missions à l’étranger, les récits des Oblats, et tous les défis qu’ils ont dû relever pour faire connaître Jésus le Sauveur, les incitent à vouloir être eux-mêmes des missionnaires courageux.

Rien n’est comparable à la joie que me font éprouver vos lettres. On bondit d’abord en les recevant, puis on les lit et on les relit, et on les lit encore et c’est toujours avec un nouveau plaisir, puis on les fait lire à d’autres et chacun de s’extasier; car ne croyez pas que le récit que vous faites de vos fatigues et de vos privations effarouchent ceux qui soupirent après les missions sauvages; au contraire, ils envient votre sort et ne me demandent qu’avec plus d’instance d’aller les partager. Certes, ne croyez pas que je pense de les détourner d’une si sainte vocation, ni d’amortir leur zèle. Bien loin de là.

Lettre au Père Pascal Ricard en Oregon, août 1848, EO I n 100

RÉFLEXION

Lorsque nous écoutons nos Oblats âgés raconter les aventures de leur vie missionnaire, nous sommes inspirés à vouloir les imiter et à appliquer leur esprit aux défis d’aujourd’hui. De même, lorsque nous écoutons nos chrétiens âgés raconter l’histoire de leur vie en tant que disciples de Jésus, nous sommes inspirés à vouloir vivre dans le même esprit aujourd’hui. Quelle chance nous avons d’avoir nos aînés !

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CEUX QUI S’AVANCENT VERS LA BAIE D’HUDSON VOUS ÉGAIENT PAR LE RÉCIT DE LEURS AVENTURES

Que dirai-je de ceux des nôtres qui sont dans l’Orégon et sur les bords de la Rivière-Rouge? Leur nourriture est un peu de lard, et ils n’ont pour couche que la terre et avec cela ils sont contents et heureux comme des hommes qui font la volonté de Dieu. Le p. Ricard qui était mourant quand il partit a recouvré la santé et il m’écrivait dernièrement qu’il n’avait pas seulement été enrhumé 24 heures en passant les nuits à la belle étoile et souvent couchant dans la boue. Ceux qui s’avancent vers la Baie d’Hudson, avec des froids de 30 degrés, traînés sur la glace par des chiens, obligés de faire un trou dans la neige pour passer la nuit dans cette couche, vous égaient par le récit de leurs aventures.

Lettre au père Étienne Semeria, 17 août 1848, EO IV (Ceylan) n 4

RÉFLEXION

Lorsque l’on est captivé par la puissance de la Croix, il est possible de tout supporter.

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VOUS ÊTES TROP À DIEU, MES CHERS ENFANTS, POUR NE PAS LUI OFFRIR CETTE PEINE

Eugène encourage ses oblats de l’Oregon dans leur déception d’avoir été si froidement reçus par l’évêque. Il les invite à se concentrer sur l’idéal immuable de leur vocation : l’oblation pour le salut des âmes, comme l’exprime leur règle de vie.

Établissez dès le commencement d’abord le principe invariable de votre Institut et une règle de conduite sage, exacte et uniforme, à laquelle chacun doit se conformer. Dans vos missions, plus que partout ailleurs, l’obéissance au supérieur et la fidélité aux Règles doivent être observées.

Votre lettre m’annonce une épreuve. Je veux parler des procédés de votre Prélat peu reconnaissant de l’empressement que nous avons mis à lui envoyer des sujets… Du reste, je vois dans cette mission le doigt de la Providence et je ne m’inquiète pas de ce contretemps; vous êtes trop à Dieu, mes chers enfants, pour ne pas lui offrir cette peine, avec tant d’autres sacrifices. Vous remplirez votre grande mission indépendamment de la satisfaction qu’aurait pu vous procurer plus de cordialité de la part de celui qui doit vous alléger la solitude. J’ai vu sur la carte l’espace que vous avez à évangéliser… avec quel intérêt je vous suis dans vos courses apostoliques.

Lettre au Père Pascal Ricard en Oregon, août 1848, EO I n 100

RÉFLEXION

Voir les situations à travers les yeux du Sauveur crucifié est la façon mazenodienne de lire les situations. C’est ainsi que nous reconnaissons le doigt de la Providence dans tout ce que nous vivons – et la force de pouvoir persévérer.

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CES BONS MISSIONNAIRES, ILS AURONT BEAUCOUP À SOUFFRIR

En 1847, Eugène avait répondu à l’invitation des évêques locaux d’envoyer des Oblats travailler dans les États actuels de l’Oregon et de Washington. Il avait choisi le père Pascal Ricard, un frère oblat et trois scolastiques pour cette nouvelle mission. Il leur a fallu sept mois de voyage pour atteindre Walla Walla. Quatre mois plus tard, deux des scolastiques ont été ordonnés prêtres tandis que le troisième a choisi la mission en tant que Frère.

Après les difficultés du voyage, la réception de l’évêque n’a pas été très accueillante. Eugène se plaint auprès de Monseigneur Bourget, évêque de Montréal :

J’allais vous dire en confidence combien M. l’Évêque de Walla Walla avait peu correspondu à l’empressement que j’avais mis, sur sa demande pressante, à lui fournir des missionnaires dévoués. S’étant pourvu dans l’intervalle du voyage de nos bons pères, de ce qu’il croyait lui suffire, je crois qu’il fut contrarié de les voir venir. Il les reçut d’abord plus que froidement, et il ne paraît pas qu’il ait été depuis beaucoup plus aimable pour eux. Ce qui me désole c’est qu’à la distance où nous sommes de ces bons missionnaires, ils auront beaucoup à souffrir avant que je puisse leur faire parvenir les secours pour lesquels j’avais dû me reposer sur le prélat, qui me les avait demandés comme une faveur insigne, sa lettre en fait foi.

Lettre à Mgr Bourget, évêque de Montréal, 12 février 1848, EO I n 93

Mgr Bourget a tenté de calmer le jeu en répondant : « Je crois que le p. Ricard et ses confrères ont pu être un peu surpris de l’air froid de Mgr de Walla Walla. Mais j’espère que quand ils auront vécu avec lui, ils pourront mieux juger de la bonté de son cœur. Il est naturellement sérieux et son air est froid et même glaçant pour quiconque en approche pour la première fois. D’ailleurs vous comprenez que dans la peine que l’on ressent à quitter sa patrie et au milieu des fatigues d’un long et pénible voyage l’on n’est pas naturellement porté à rire » (Note de bas de page dans EO I n 93).

RÉFLEXION

Parfois, nous pouvons être très superficiels dans la façon dont nous parlons de porter la Croix. Ces quatre Oblats avaient répondu à l’appel du Sauveur crucifié par leur oblation et s’étaient sacrifiés pour apporter le message du salut par la Croix et la Résurrection à des gens qui n’avaient jamais entendu l’Évangile. Leurs souffrances étaient rédemptrices. Lorsque nous rencontrons des situations de souffrance, n’oublions jamais que la Croix est la porte de la résurrection – nous ne comprenons peut-être pas, mais Dieu nous utilise comme instruments dans ces situations.

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ÊTRE PROCHE DES GENS, IMPLIQUE D’APPRENDRE LEUR LANGUE

Le père Telmon était envoyé à Pittsburgh, aux États-Unis, et hésitait à cause de sa faible connaissance de l’anglais. La réaction d’Eugène devait être la même à l’égard de tous les Oblats envoyés en mission : apprenez la langue locale des gens !

Je suis étonné que vous soyez embarrassé pour donner au p. Telmon des compagnons parlant anglais; comment tous nos Pères qui sont au Canada ne se sont-ils pas fait un devoir et un plaisir d’apprendre l’anglais. Nous avons 30 Oblats au séminaire, il n’y en a pas un qui n’apprenne cette langue. Il faut entendre jaser tous nos jeunes gens, on ne parle plus qu’anglais dans les récréations. Que signifie cette protestation du p. Telmon sous prétexte d’ignorer l’anglais.

C’est un nouveau système qui tient de l’esprit républicain de notre temps. Autrefois on envoyait des missionnaires par toute la terre; pas un ne savait la langue des peuples qu’ils allaient évangéliser, ils s’y mettaient avec courage et ils réussissaient… Mettez donc votre monde à l’anglais.

Lettre à Mgr Guigues à Bytown, 25 juillet 1848, EO 1 n. 99

RÉFLEXION

Nous, Oblats, sommes fiers que les gens nous reconnaissent toujours comme étant « proches du peuple » – le fondement de cela est d’apprendre leur langue. Mais il ne s’agit pas seulement de linguistique. C’est une invitation, qui se réfère également à notre propre langue maternelle, à apprendre le « langage » vécu des gens : leurs valeurs, leurs espoirs et leurs rêves, leurs souffrances, tout ce qui est important pour eux, afin de pouvoir cheminer avec eux dans le Christ Jésus, et eux avec nous.

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IL FAUT TOUJOURS QU’ILS METTENT LEUR SENTIMENT À LA PLACE DES ORDRES DES SUPÉRIEURS

J’ai reçu une lettre du p. … [ndlr : le nom n’est pas indiqué dans le texte].  dont je n’ai pas été content. L’obéissance est peu ou bien mal connue parmi nos Pères du Canada. Ils ne savent pas se soumettre sans murmurer, et il faut toujours qu’ils mettent leur sentiment à la place des ordres des supérieurs; c’est un bien mauvais genre, diamétralement opposé à l’esprit et à la lettre de nos Constitutions comme à l’essence même de l’esprit religieux.

Lettre à Mgr Bruno Guigues, 26 septembre 1848, EO I n 103

RÉFLEXION

Nos Constitutions et Règles OMI nous rappellent

 “En nos supérieurs, nous verrons un signe de notre unité dans le Christ et nous accepterons avec foi l’autorité qu’ils ont reçue. Nous appuierons loyalement les décisions prises et, avec esprit de coopération et d’initiative, nous consacrerons nos talents, nos activités, notre vie même, à notre mission apostolique dans l’Église.” (C 26)

Les Oblats ne sont pas les seuls à avoir un supérieur. Dans l’Église, nous sommes tous appelés à écouter ceux qui représentent notre unité dans le Christ Jésus.

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METTANT TOUTE CONFIANCE EN DIEU ET DANS LA BÉNÉDICTION PATERNELLE DE CELUI QUI A GRÂCE POUR DISTRIBUER LE TRAVAIL À CHACUN

Et je remercie doublement le Seigneur parce que je suis plus que jamais convaincu qu’en cela la divine Providence n’a pas eu seulement en. vue votre bien, mais celui de la Congrégation que vous êtes appelé’ à diriger dans l’accomplissement de ses devoirs en cette partie du monde…

Lettre à Mgr Bruno Guigues, 25 août 1848, EO 1, n. 101

Bruno Guigues est bien devenu évêque de  Bytown, mais il est aussi resté le supérieur de tous les Oblats d’Amérique du Nord. Après l’avoir félicité, Eugène passe maintenant aux affaires.

Le père Telmon avait été nommé supérieur d’une nouvelle entreprise missionnaire aux États-Unis, à Pittsburgh, et il soulevait des objections. Eugène avait besoin qu’on lui rappelle son vœu d’obéissance et la confiance qu’il devait avoir dans la personne du Supérieur général qui comprenait la vue d’ensemble du personnel et de la mission de toute la Congrégation et qui avait « la grâce d’assigner le travail à chacun. »

Quelle que soit la protestation du père Telmon vous lui renouvellerez de ma part ce que je lui ai écrit directement que je le charge expressément de cette mission, et s’il le faut, en vertu de la sainte obéissance, quoiqu’il m’en coûte beaucoup d’employer ce moyen tandis que tous les sujets de notre Institut comme ceux de tant d’autres devraient se faire un devoir de marcher au premier mot du père de famille, mettant toute confiance en Dieu et dans la bénédiction paternelle de celui qui a grâce pour distribuer le travail à chacun…

Lettre à Mgr Guigues à Bytown, 25 juillet 1848, EO 1 n. 99

RÉFLEXION

L’autorité n’est pas un mot populaire dans notre société relativiste. En tant que chrétiens, nous acceptons l’autorité de Dieu dans ses nombreuses manifestations : Les Saintes Écritures, le magistère de l’Église avec ses enseignements et ses directives, ceux qui ont été nommés nos dirigeants ecclésiastiques, la foi de nos coreligionnaires – toutes ces expressions de l’autorité contribuent à la formation d’une conscience mûre et bien informée. Les religieux et les prêtres, par leur vœu d’obéissance librement choisi, ont la responsabilité de montrer la voie.

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QU’EST-CE QUI FAIT D’UNE PAROISSE UNE PAROISSE OBLATE ?

Au sujet du service des catholiques de Bytown, nous savons que nos Pères répugnent beaucoup à faire un service qui ressemble trop au ministère curial; ils ont su dire dans d’autres occasions qu’ils s’étaient faits missionnaires pour n’être pas curés.

Il faudrait pouvoir organiser ce service en genre de missions, mais en sorte que nos Pères ne fussent jamais moins de deux avec un frère pour faire leur cuisine; s’ils pouvaient être trois et plus ce serait encore mieux; ne perdons pas de vue que les sujets de notre Société veulent et doivent vivre en communauté… les sujets ne nous manquent pas, mais il faut que nous ayons soin de les employer selon leur vocation.

Lettre à Mgr Bruno Guigues, 26 septembre 1848, EO I n 103

RÉFLEXION

Bytown a été le premier endroit où les Oblats ont réellement créé un diocèse et ont dû pourvoir ses paroisses en personnel.

Ils se sont plaints que la vocation des Oblats était d’être des missionnaires et non des pasteurs diocésains. La réponse d’Eugène reste pertinente aujourd’hui : Les Oblats dans les paroisses diocésaines l’abordent comme des missionnaires, avec la saveur que le charisme leur donne.

Comme il est triste de rencontrer dans les paroisses dirigées par les Oblats de nombreuses personnes qui ne savent même pas qu’il y a une différence entre leur pasteur et les autres pasteurs – où OMI ne signifie pas grand-chose pour eux, si ce n’est qu’il apparaît toujours après le nom de leur pasteur et rien d’autre. En tant que membres de la famille mazenodienne, nous avons une identité dont nous pouvons être fiers, à laquelle nous pouvons inviter les autres à participer et qui donne une saveur missionnaire à tout ce que nous faisons dans nos paroisses.

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