VENEZ ÉCOUTER LA PAROLE DE DIEU MISE À LA PORTÉE DES PLUS SIMPLES

Eugène continue d’exprimer sa joie: « Je ne peux pas m’empêcher d’être touché quand je vois l’empressement des pauvres d’entendre ma voix » et explique son approche de la prédication. Il imite Saint-Paul et souhaite prêcher l’Evangile le plus simplement possible afin de mettre son message à la portée de tous :

Mais ce qui met le comble à ma joie, c’est que cette affluence prouve manifestement qu’il est encore dans notre ville un nombre considérable de vrais Israélites qui n’ont pas ployé le genou devant Baal, des chrétiens qui aiment encore leur religion, qui se plaisent à s’en instruire, qui ont le désir de la pratiquer, car il est bien évident que l’amour seul de votre sainte Loi vous  amène auprès de nous, puisque à l’imitation de l’Apôtre nous ne sommes pas venu vous annoncer l’Évangile de Jésus-Christ avec les discours élevés d’une éloquence et d’une sagesse humaine, non, nous n’avons point employé en vous parlant et en vous prêchant les discours persuasifs de la sagesse humaine, mais la simple parole de Dieu dénuée de tout ornement, mise autant que nous l’avons pu à la portée des plus simples
Continuez, mes frères, de l’écouter avec foi et attention.

Instruction familière sur la confession, prêchée en pro­vençal, le quatrième dimanche de carême, [28 mars] de l’année 1813 E.O. XV n. 115

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1 réponse à VENEZ ÉCOUTER LA PAROLE DE DIEU MISE À LA PORTÉE DES PLUS SIMPLES

  1. Mostert Denyse dit :

    On peut dire du fameux sermon à la Madeleine qu’il a fait couler beaucoup d’encre. C’est en tout cas l’un des faits qui m’ont frappée lors de ma formation initiale d’Associée aux Oblats de Marie Immaculée.

    Pour commencer, il me faut dire que le sensationnel n’a jamais eu grande prise sur moi. Et voici que la très célèbre homélie du Carême 1813 vient aujourd’hui me parler de miracle !

    On connaît les étapes de l’existence mouvementée d’Eugène de Mazenod : naissance dans ce qu’il est convenu d’appeler la haute société, exil, vie mondaine effrénée à son retour en France, et enfin quête spirituelle lui donnant le goût du Sacerdoce qu’il recevra en 1811.

    Nous savons aussi qu’Eugène de Mazenod va conserver durant toute sa vie la marque du milieu aristocratique dans lequel il est né. N’est-il pas dès lors assez étonnant que ces traits de son caractère ne l’empêchent nullement d’avoir recours au provençal pour véhiculer« la simple Parole de Dieu dénuée de tout ornement » en lieu et place des « discours élevés d’une éloquence et d’une sagesse humaine » employés par le clergé ? Le désir profond d’Eugène de livrer une Parole de Dieu audible pour tous sans exception, va l’emporter sur les multiples réflexions qui lui ont certainement permis d’envisager des réactions très mitigées devant une « dévaluation » apparente du beau langage entendu dans les églises.

    Un miracle ? Je ne peux m’empêcher de voir dans ce fait hors du commun une suite hors de l’ordinaire à l’expérience du Vendredi-Saint de 1807. Et admirer chez Eugène de Mazenod l’adhésion totale qui a fait qu’un appel intérieur est devenu réalité.

    Ceci m’amène à établir un parallèle avec notre façon de dire Dieu. Nous réclamons-nous de lui par de belles paroles, des attitudes ostentatoires ? Ou avons-nous compris que c’est en « esprit… en vérité » et dans une simplicité lumineuse qu’il nous faut vivre et proclamer le message évangélique ?

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