C’est le Sauveur qui devait parler par la bouche de son coopérateur, comme Eugène l’écrivait dans sa Règle :
Enfin, le missionnaire qui ne voudra pas prêcher en vain priera et fera prier le divin Maître des cœurs, pour qu’il daigne accompagner les paroles de son ministre de cette puissante grâce qui touche et qui convertit les âmes, et sans laquelle tout discours ne serait qu’un airain sonnant et une cymbale retentissante.
Règle de 1826, Part I, Chapitre 3, §1, Art. 24.
De nos jours, ayant à notre disposition autant d’outils pour prêcher et catéchiser, il est facile d’oublier la nécessité d’être le porte-voix de Jésus Christ et de préparer nos homélies « à genoux ».
Une homélie, tout le monde le sait, est réservée aux seuls ministres accrédités.
Ceci étant posé, je me questionnais sur la pertinence de ma réflexion de simple laïque à ce sujet. Pour en arriver à la conclusion qu’une homélie touchant indubitablement le spirituel, il est permis, voire obligatoire de savoir dépasser le sens littéral du mot.
Si l’homélie au sens propre, m’est inaccessible, il est par ailleurs certain que, comme tout chrétien, je me trouve un jour ou l’autre dans l’obligation de « rendre compte de l’Espérance qui est en [moi] » au sens où l’apôtre Pierre l’entend dans sa première épître.
Que ce soit donc avant une homélie, une rencontre, un service d’animation ou tout simplement dans la vie courante, n’est-il pas normal de s’imprégner de la présence de Celui-là dont on désire être le témoin ? De se ‘re-cueillir’, disait quelqu’un, signifiant par là que nous avions à cueillir à nouveau tous les morceaux de notre être éparpillés un peu partout et de les re-centrer sur Jésus Christ dont nous désirons témoigner.
À chacun appartient la manière de prier qui va lui permettre de cueillir au mieux les paroles et les gestes évangéliques de l’Espérance dont il va « rendre compte ».