JUSQU’À PRÉSENT VOUS NE M’AVEZ PARLÉ D’AUCUNE CONVERSION
Après trois ans de présence oblate à Ceylan, Eugène a écrit
Je cherche en vain dans vos lettres quels sont vos travaux, jusqu’à présent vous ne m’avez parlé d’aucune conversion, et franchement je n’ai consenti à envoyer des missionnaires à Ceylan que dans l’espoir de les voir employés à la conversion des âmes
Lettre au père Étienne Semeria à Jaffna. 17 janvier 1850, EO IV n 14
Face au désir d’Eugène de voir des résultats rapides, le père Semeria répond en avril 1850 :
« Il faut que nous soyons décidés à être presque des martyrs de patience. Le bien que l’on réalisera ici, de longtemps ne sera pas très apparent; mais vouloir traiter les Indiens comme les Européens serait s’exposer à tout gâter… Néanmoins, le bien peut se faire et se fera. Jaffna en fournit une preuve. Quand les prêtres goanais y exerçaient le ministère, les chrétiens les plus fervents se confessaient à peine à Pâques, et ces fervents étaient rares, maintenant nous avons quotidiennement, dans notre église, une trentaine de communions. Auparavant, on n’y conservait même pas la sainte Réserve, actuellement, plusieurs personnes visitent régulièrement, chaque jour, le très saint Sacrement… Autrefois il était impossible de réunir les enfants pour le catéchisme, depuis deux ans, j’y réussis, et à ces réunions assistent spontanément de grandes personnes… En peu de temps, j’ai baptisé de soixante à soixante-dix adultes.»
Trois ans plus tard, il écrit:
«Je crois plus facile, quelquefois, de convertir un peuple idolâtre, qui souvent est soudainement touché des vérités inconnues qu’on lui annonce, que de régénérer des demi-chrétiens ayant abusé des lumières de la grâce. Cependant, si nous ne pouvons pas nous flatter d’avoir fait tout le bien que nous désirions, le changement opéré dans les idées et la conduite de beaucoup de nos chrétiens est, j’ose le dire, vraiment merveilleux. Quelqu’un qui eût connu, il y a cinq ou six ans, la ville de Jaffna, aurait certainement grandement raison de louer le Seigneur, s’il examinait l’énorme différence qui existe entre les chrétiens d’alors et ceux d’aujourd’hui…»
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