JE CONNAIS PLUS CLAIREMENT MES DEVOIRS ET IL ME SEMBLE AVOIR OBTENU, AVEC LE SAINT-ESPRIT, UNE VOLONTE EFFICACE DE M’EN ACQUITTER AVEC FIDELITE

Écrivant à son confident, le père Tempier, Eugène décrit son état spirituel après son ordination épiscopale.

Le Saint-Esprit, invoqué par tant de saintes âmes, fit acte de présence dans ce grand jour, et je vous assure qu’il n’est pas de jour depuis lors, et je pourrais dire qu’il n’y a pas d’heure, qu’il ne fasse éprouver des ineffables impressions dans l’âme de celui qu’il a daigné choisir et sanctifier.
Je n’avais pas compté en vain sur son puissant secours, car ma retraite a été toute de confiance. Je me sens comme renouvelé et dans une disposition habituelle que je ne puis exprimer.

Il avait toujours eu un grand respect pour le statut des évêques en tant que successeurs des apôtres, et maintenant il se retrouve un des leurs.

J’avais été toute ma vie pénétré de respect pour l’épiscopat, je l’avais toujours considéré dans un grand esprit de foi; c’était, pour ainsi dire, un instinct de mon âme. Si je ne m’étais retenu, maintes fois il me serait arrivé de me prosterner aux pieds d’un bon évêque, comme on le fait devant le Pape. J’aurais voulu que tout le monde pensât comme moi, pour rendre à ces successeurs des apôtres de grands hommages. J’étais porté à leur servir de marchepied pour les exalter davantage, et voilà que le Seigneur m’élève moi-même au faîte de cette grandeur et, qui plus est, voilà qu’il me fait comprendre que j’étais encore au-dessous de ce qu’il faut penser de cette plénitude du sacerdoce de Jésus-Christ.

Conscient de sa faiblesse personnelle et de son péché, le don du Saint-Esprit lui donne la confiance nécessaire pour s’acquitter de ses responsabilités.

Cette conviction très intime de mon âme s’allie fort bien avec le sentiment de ma propre bassesse, de ma misère personnelle et de mon indignité; mais je n’ai pas moins la confiance d’être devenu, par la miséricorde de Dieu, tout autre que je n’étais. Je connais plus clairement mes devoirs et il me semble avoir obtenu, avec le Saint-Esprit, une volonté efficace de m’en acquitter avec fidélité.

Lettre à Henri Tempier, 20 octobre 1832, EO VIII n 437

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1 réponse à JE CONNAIS PLUS CLAIREMENT MES DEVOIRS ET IL ME SEMBLE AVOIR OBTENU, AVEC LE SAINT-ESPRIT, UNE VOLONTE EFFICACE DE M’EN ACQUITTER AVEC FIDELITE

  1. Denyse Mostert dit :

    1832, Que comprendre du style solennel du nouvel évêque d’Icosie dans une lettre au P. Tempier ?

    Il écrit : « Le Saint-Esprit, invoqué par tant de saintes âmes, fit acte de présence dans ce grand jour… Je n’avais pas compté en vain sur son puissant secours, car ma retraite a été toute de confiance… » Belle façon de reconnaître sa foi en la communion des Saints à laquelle il invite les siens à participer !

    Voici que l’épiscopat pour lequel il éprouvait tant de respect vient de lui être conféré. On sait combien la vie est difficile dans la France du 19ième siècle. Le sentiment d’indignité du nouvel évêque lui demeurera bien présent en même temps que la confiance de recevoir du Seigneur « une volonté efficace » pour s’acquitter de cette nouvelle tâche qui est maintenant sienne.

    Les Oblats, reconnus par d’aucuns comme « spécialistes des Missions difficiles » ont continué à inspirer ceux qui désirent vivre selon le charisme de leur fondateur.

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