SYMBOLES QUE JE PORTE POUR PARTIR ET PRÊCHER LA BONNE NOUVELLES DU SALUT AU PEUPLE DONT JE SUIS CHARGÉ

Eugène continue sa retraite en méditant sur les symboles qu’il va recevoir lors de sa consécration. 

Cette crosse, ce bâton pastoral m’est donné comme le signe de la puissance spirituelle afin que je poursuive le vice avec une sévérité mêlée de douceur, pour que je juge avec équité, excitant les vertus des uns et réprimant les écarts des autres.
Cet anneau est placé à mon doigt comme un sceau de la foi que je dois professer et de la fidélité que je dois garder à l’Église, sainte Épouse de Jésus-Christ.
Ce livre du saint Évangile m’est confié pour que conformément à ma vocation ou pour mieux dire à la mission qui m’est donnée, je parte et je prêche la bonne nouvelle du salut au peuple dont je suis chargé.
On place sur ma tête cette mitre comme un casque de salut, afin que ma face décorée de cet ornement, et ma tête armée de la puissance des deux Testaments, je devienne terrible et formidable pour les adversaires de la vérité, et que par le secours de la grâce je les combatte toujours avec autant de force que de succès.
Enfin mes mains sont enveloppées de ces gants, image de la pureté de l’homme nouveau qui est descendu du ciel afin que les présents, les oblations et les sacrifices qui seront offerts par moi, soient favorablement acceptés et agréés de Dieu et que je puisse attirer sur moi et sur l’Église les bénédictions les plus abondantes par la vertu de Notre Seigneur Jésus-Christ qui ayant pris la forme du péché s’offrit pour nous à son Père céleste.
Comment ai-je pu tracer ces lignes jusqu’au bout, comment la plume ne m’est-elle pas tombée des mains mille fois. Mon Dieu, qui est-ce qui pourra jamais atteindre seulement les vertus qu’il faudrait posséder pour répondre dignement aux vues de l’Église?

Journal de Retraite avant la consécration épiscopale, du 7-14 Octobre 1832, EO XV n 166

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1 réponse à SYMBOLES QUE JE PORTE POUR PARTIR ET PRÊCHER LA BONNE NOUVELLES DU SALUT AU PEUPLE DONT JE SUIS CHARGÉ

  1. Denyse Mostert dit :

    Crosse : puissance spirituelle. Anneau : fidélité à l’Église. Mitre : casque de salut. Gants : image de la pureté de l’homme nouveau. Tous signes de la puissance qui va être conférée au nouvel évêque mais aussi de la tâche surhumaine qu’il devra accomplir. De quoi effrayer celui qui va devoir réaliser un tel programme.

    De quoi effrayer Eugène à la veille de recevoir tous ces symboles. Des vertus hors du commun à première vue hors de la portée d’un être humain. « Mon Dieu, qui est-ce qui pourra jamais atteindre seulement les vertus qu’il faudrait posséder pour répondre dignement aux vues de l’Église? », note le futur évêque dans son Journal de Retraite. C’est en effet l’homme parfait qu’elles décrivent et on peut s’y briser les dents en tentant d’atteindre un idéal si loin de la faiblesse humaine.

    Fort de ses expériences de vie, Eugène sait reconnaître aujourd’hui combien il en coûte de poursuivre opiniâtrement la perfection, il doit comprendre que cette course peut miner le moral, empêcher de voir les actions à poser et s’en remettre à la Miséricorde d’un Dieu qui ne charge aucun de ses enfants d’un impossible fardeau.

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