DEPUIS MA CONVERSION, IL Y A EU UN CERTAIN CHANGEMENT, MAIS JE N’AI POINT LIEU D’ÊTRE RASSURÉ

Eugène reconnait que sa conversion doit être un processus continu – il n’est pas encore «noyé en Dieu».

…j’ai rendu même l’effectuation de quelques-unes désormais impossibles. Si j’en crois les paroles de mes Maîtres, j’avais beaucoup de talents, et si j’avais voulu je serais devenu un sujet très distingué; je ne l’ai pas voulu, et je ne serai jamais que très médiocre. Dieu veuille me pardonner les suites de cette faute aussi prolongée que ma jeunesse et qui durera dans ses effets plus que ma vie.
Depuis ma conversion, il y a eu, il est vrai, un certain changement, mais je n’ai point lieu d’être rassuré sur mes actions; oh! que je suis loin d’y apporter la pureté d’intention que Dieu exige. Oh! Je ne suis pas encore, bien s’en faut, noyé en Dieu. Je me retrouve sans cesse là où je ne devrais être pour rien. Je dérobe mon Maître, mais hélas! mes larcins loin de m’enrichir m’appauvrissent, l’or en passant par mes mains se change en fumée, non c’est pire encore, il ne me reste que de la boue.

Notes de retraite, décembre 1814, E.O. XV n.130

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1 réponse à DEPUIS MA CONVERSION, IL Y A EU UN CERTAIN CHANGEMENT, MAIS JE N’AI POINT LIEU D’ÊTRE RASSURÉ

  1. Denyse Mostert dit :

    ‘ Ah, si jeunesse savait… ‘ s’exclament parfois des gens convaincus de n’avoir pas profité des opportunités qui s’offraient à eux.

    Ces mots peuvent aussi bien s’appliquer à Eugène de Mazenod alors qu’il déplore des attitudes de jeunesse qui l’ont empêché de donner la pleine mesure sur laquelle comptaient les « Maîtres [qui lui reconnaissaient] beaucoup de talents ». Sans indulgence aucune, il en envisage les conséquences possibles. « Je ne serai jamais que très médiocre… [dit-il] Dieu veuille me pardonner les suites de cette faute aussi prolongée que ma jeunesse et qui durera dans ses effets plus que ma vie. »

    Eugène « médiocre » ? Cette épithète ne peut certainement s’appliquer au prêtre au cœur de feu, à l’ami des plus démunis, au missionnaire audacieux qui deviendra le Fondateur des Oblats de Marie Immaculée.

    La nature humaine étant ce qu’elle est, rares sont ceux qui n’ont pas à regretter d’être passé ‘à côté de quelque chose’ qui aurait pu avoir une grande et belle influence dans leur vie.

    Pour Eugène comme pour nous, n’est-ce pas ici que les paroles de l’évangéliste Jean prennent tout leur sens lorsqu’il écrit : ‘Notre coeur aurait beau nous accuser, Dieu est plus grand que notre coeur, et il connaît toutes choses’ ?

    En prenant un certain recul, nous découvrons en effet que rien n’arrive pour rien dans nos vies. Et nous pouvons toujours retrouver le ‘fil conducteur’ qui nous a mené à devenir tels que nous sommes aujourd’hui.

    Cette ‘mémoire’ retrouvée ne devrait-elle pas nous faire vivre une belle confiance en ce ‘Dieu plus grand que notre cœur qui connaît toutes choses’ et ne veut que notre bonheur.

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