VENEZ MONTRER VOS PLAIES AUX SEULS MÉDECINS QUE DIEU AIT ÉTABLIS POUR LES GUÉRIR

Les sermons à la Madeleine étaient conçus dans l’esprit du Carême afin de préparer ses auditeurs à la résurrection de Pâques. Après le premier sermon dans lequel Eugène avait posé les bases de leur dignité, révélée par l’amour de Dieu, les thèmes qu’il a abordés lors des dimanches suivants ont été : le Carême et le jeûne, les vérités nécessaires au salut, le péché, la confession. Dans le passage ci-dessous, après avoir donné un enseignement sur la confession dans lequel il en parle à deux reprises comme d’un don de Dieu, « un radeau pour nous sauver du naufrage », il poursuit :

Non, mes frères, vous le voyez, il n’y a point d’autres moyens pour rentrer en grâce auprès de Dieu après qu’on l’a offensé, et encore devons-nous nous estimer bien heureux que le Seigneur nous ait laissé cette planche pour nous sauver du naufrage.

Alors, vient le but de tout son sermon – l’invitation à rencontrer le Sauveur dans  le sacrement de réconciliation :

Convertissez-vous donc, revenez à Dieu, et prenez pour cela le seul moyen que le Seigneur vous ait laissé. Franchissez ce premier pas, le seul qui doive vous coûter, arrivez jusqu’à nous. Venez montrer vos plaies aux seuls médecins que Dieu ait établis pour les guérir; vous le savez, il fut ordonné aux lépreux de l’Évangile d’aller se présenter aux prêtres, et le Seigneur qui avait écouté leur prière ne voulut les guérir que par le ministère de ceux à qui il en avait donné le pouvoir sur la terre. Il en est de même parmi nous, c’est le Sauveur qui guérit, car il n’appartient qu’à Dieu d’opérer ce prodige; mais il guérit par ses ministres, et il guérit en Dieu, car remarquez qu’un mot lui suffit pour cette résurrection, comme il ne lui fallut qu’un mot pour créer l’Univers

Instruction familière sur la confession, prêchée en pro­vençal, le quatrième dimanche de carême, [28 mars] de l’année 1813 E.O. XV n. 115

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1 réponse à VENEZ MONTRER VOS PLAIES AUX SEULS MÉDECINS QUE DIEU AIT ÉTABLIS POUR LES GUÉRIR

  1. Mostert Denyse dit :

    La confession ! Que voilà donc un sujet difficile à aborder en 2010 ! Dans la rubrique « Premier mot » de la Revue Notre-Dame-du-Cap, mars 2010, Paul Arsenault, o.m.i. nous entretient des « nombreuses vagues de changement qui ont déferlé sur les pénitents au cours des vingt siècles du christianisme. »

    Il cite successivement « l’ère d’une seule absolution depuis le baptême jusqu’à la mort… l’ère de la pénitence réitérable au 7ème siècle … l’ère du renouveau conciliaire qui nous offre une célébration communautaire avec absolution individuelle… [qui peut aussi être] collective »… pour terminant en exprimant sa « déception et tristesse » de se trouver aujourd’hui dans l’obligation de dire : « feu l’absolution collective !».

    Pas question de soulever une polémique. Eugène de Mazenod était l’homme de son temps, tout comme le P. Arsenault traduit très clairement le langage de notre époque ! Dans leurs propos on reconnaît très nettement la grande foi de l’un et l’autre.

    Et nous, le Peuple de Dieu ? Allons-nous nous arrêter sur un passé qui n’est plus ? Adopter une attitude de rébellion ? Ou encore nous enfermer dans une confort
    able passivité, gommer ce questionnement de nos préoccupations ?

    Une lecture attentive des écrits du jeune prêtre de 1813 et de ceux du P. Arsenault, me parle de deux Oblats éloignés dans le temps mais partageant une vision toute évangélique de ce sacrement, qu’on l’appelle « sacrement de pénitence » ou « sacrement de réconciliation »…

    « Convertissez-vous donc, revenez à Dieu », proclame saint Eugène. Nous savons qu’une démarche de pardon sans profond désir d’un changement d’attitude n’est qu’un geste sans signification.

    « Je te pardonne tes péchés… ». Tous, nous avons reçu un jour ou l’autre cette parole de libération donnée par le prêtre. Et nous croyons hors de tout doute que oui, « c’est le Sauveur qui guérit».

    Ne devrions-nous pas lui dire notre reconnaissance pour tous ces « ministres » eux aussi conscients de leur humanité et qui acceptent cependant de nous traduire la tendresse d’un Dieu qui régénère ?

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