POUR UNE FOIS, LAISSEZ VOS YEUX VOIR LES HAILLONS SOUS LESQUELS VOUS VOUS COUVREZ

La rencontre de conversion d’Eugène avec le Dieu d’amour l’a amené à commencer à voir sa propre dignité et celle des autres à travers les yeux du Sauveur crucifié. En continuant à réfléchir sur le premier sermon de la Madeleine, on voit comment son expérience de conversion avait pénétré sa prédication et son ministère.

Elevez-vous vers le ciel où doit être votre entretien le plus habituel,  notre cité se trouve dans les cieux (Ph 3,20), que vos yeux percent une fois les haillons qui vous couvrent, il est au-dedans de vous une âme immortelle faite à l’image de Dieu qu’elle est destinée de posséder un jour, une âme rachetée au prix du sang de Jésus-Christ, plus précieuse aux yeux de Dieu que toutes les richesses de la terre, que tous les royaumes du monde, une âme dont il est plus jaloux que du gouvernement de l’univers entier.

Instructions familières en provençal, données à la Magdeleine en 1813.
[Notes pour l’instruction préliminaire], E.O. XV n. 114

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1 réponse à POUR UNE FOIS, LAISSEZ VOS YEUX VOIR LES HAILLONS SOUS LESQUELS VOUS VOUS COUVREZ

  1. Denyse Mostert dit :

    « Laissez vos yeux voir les haillons sous lesquels vous vous couvrez ! »

    Ces mots me ramènent curieusement à une récente homélie. Le prêtre avait employé une image bien moderne pour décrire une situation quotidienne complètement différente de celle dont parlait Eugène, mais à l’enseignement relativement similaire.

    « Pour beaucoup d’entre nous, disait-il, le réveil matinal est souvent pénible. Le miroir nous renvoie l’image d’un visage tout chiffonné, des yeux encore pleins des brumes du sommeil, un visage qu’on n’aime pas vraiment faire voir à quelqu’un… Mais, ajoutait-il, faites-vous un sourire, regardez-vous bien en face et vous allez constater combien subitement vous êtes devenu sympathique. »

    Un rapport avec les haillons qu’Eugène invite ses pauvres à regarder ?

    Dans les deux cas on parle de voir les apparences bien en face. Nous savons combien ces dernières sont importantes dans le monde des relations, combien nous sommes prêts à cataloguer selon le rapport des personnes avec la mode, combien nous applaudissons à tout rompre un orateur au langage policé alors que le discours du pauvre essayant de nous partager son chagrin nous paraît parfois dénué d’intérêt et peut même aller jusqu’à susciter un mouvement d’impatience de notre part.

    Dans l’une ou l’autre de ces situations il y a lieu de « s’arrêter pour mieux sauter ». S’arrêter pour découvrir qu’un sourire venu du coeur peut changer l’atmosphère d’une journée. S’arrêter pour comprendre, combien une vie, qui par instants peut nous sembler bien vide, vient de prendre un sens lorsque nous nous arrêtons à contempler cette filiation divine révélée par Jésus.

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