IL NOUS IMPORTE DE NOUS ÉTENDRE POUR NE PAS MOURIR DE NOTRE BELLE MORT.

Le Fondateur, en tant que Supérieur général, tenait régulièrement des réunions de conseil oblat décisionnel. Le procès-verbal de janvier 1845 commence par une longue déclaration sur la pauvreté de la Congrégation, qui n’avait presque pas de fonds mais dépensait de grosses sommes pour nourrir et habiller « une soixantaine de jeunes gens ». Il s’agissait des juniors de Lumières, des novices de L’Osier et des scolastiques de Marseille. Malgré cette énorme dépense, il a été décidé d’accepter le ministère et l’administration du sanctuaire de Notre-Dame de Bon Secours dans le diocèse de Viviers.

Eugène a décrit ce déménagement au Père Courtès à Aix :

C’est au point qu’hier dans le Conseil nous étions sur le point de renoncer au précieux établissement de la Blachère. Tempier surtout opinait fortement pour l’abandon de ce projet non seulement parce que nous manquons de sujets, mais aussi parce que nous n’avons point d’argent, et qu’il nous est impossible de nous jeter dans les dépenses d’une construction très coûteuse.

J’ai fortement combattu cette opinion qui allait non seulement à empêcher la Congrégation de faire un grand bien conformément à son institut, mais qui nous privait tout à coup d’une ressource sur laquelle nous devions compter pour nous alimenter de sujets.

L’expérience nous prouve que partout où nous nous sommes établis, nous avons d’abord amené à nous un grand nombre d’excellents sujets, mais ces mines s’épuisent et ne fournissent plus rien. Voyez à Aix, combien de bons sujets en sont sortis? Mais depuis combien d’années n’en vient-il plus? A Gap cela a été de même; Marseille a payé son contingent, et si encore il nous est donné de glaner, c’est le séminaire qui nous le vaut. Ainsi il nous importe de nous étendre pour ne pas mourir de notre belle mort.

Lettre au Père Hippolyte Courtès à Aix en Provence, 4 janvier 1845, EO X n 864

Yvon Beaudoin remarque dans la note de bas de page de cette lettre : « II est intéressant de noter comment le p. Tempier, procureur général, est soucieux de ne pas trop endetter la Congrégation et par conséquent de ne pas faire le pas plus long que la jambe en acceptant une œuvre où il faudrait tout de suite construire une maison d’habitation. Le Fondateur démontre cependant qu’il a des vues plus larges, plus d’audace et plus de zèle en permettant à ses fils d’exercer leur ministère dans une nouvelle région maigre le peu de ressources de la Congrégation en homme et en argent. »

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