L’IMMACULÉE CONCEPTION : LA MADONE OBLATE

Au milieu de tous ses soucis, Eugène a célébré la fête de l’Assomption. Ce jour a laissé une impression durable dans l’histoire de notre famille Mazenodienne – et c’est pourquoi il est important d’examiner ce qui s’est passé. Achille Rey, qui connaissait très bien Eugène, écrit dans sa biographie :

Le 15 août 1822 fut témoin d’une fête solennelle dans l’église de la mission d’Aix. Le P. de Mazenod bénit en présence d’une nombreuse assistance composée de ses congréganistes et de pieux fidèles une statue de la Très Ste-Vierge, sous le vocable de l’Immaculée Conception. C’est devant cette même statue qu’il s’est livré à de si longues et si fréquentes oraisons: elle est devenue un des plus précieux souvenirs des origines de la famille. (Rey I, p. 280)

Les lettres d’Eugène datées de 1822 montrent les nombreux soucis et difficultés dont il a fait l’expérience. Parmi ceux-ci, son inquiétude au sujet de la survie de son petit groupe de Missionnaire n’était pas la moindre. C’est dans cet esprit qu’il a béni la nouvelle statue dans la chapelle et la perception qu’il a eue de ce moment-là est devenue comme une fructueuse source de vie. Il écrit immédiatement à Henri Tempier, qui était à Laus.

Je crois lui devoir aussi un sentiment particulier que j’ai éprouvé aujourd’hui, je ne dis pas précisément plus que jamais, mais certainement plus qu’à l’ordinaire.

Eugène était habituellement très réticent à décrire ses expériences spirituelles profondes. Son sentiment particulier, éprouvé « plus qu’à l’ordinaire », était en rapport avec la vie des Missionnaires de Provence, qui vivaient des difficultés extérieures et dont l’existence future était incertaine.

Je ne le définirai pas bien parce qu’il renferme plusieurs choses qui se rapportent pourtant toutes à un seul objet, notre chère Société.

Il décrit alors la confirmation qu’il a reçu que la fondation des Missionnaires venait de Dieu et que Dieu l’assurait d’un avenir solide pour ce groupe.

Il me semblait voir, toucher du doigt,
qu’elle renfermait le germe de très grandes vertus,
qu’elle pourrait opérer un bien infini;
je la trouvais bonne,
tout me plaisait en elle,
je chérissais ses règles, ses statuts;
son ministère me semblait sublime, comme il l’est en effet.
Je trouvais dans son sein des moyens de salut assurés, infaillibles même.

Lettre à Henri Tempier, 15 août 1822, EO VI n 86

C’était la grâce que la Madone Oblate avait obtenue pour Eugène : une assurance donnée par Dieu qu’il était sur le bon chemin et qu’il devait persévérer malgré tous les vents contraires qui soufflaient autour de lui, et qui semblaient menacer l’existence des Missionnaires.

Deux cents ans plus tard, nous continuons à récolter les fruits de cet élan de confiance qui nous a été donné lorsque notre Madone oblate nous a « souri »

Ce contenu a été publié dans Uncategorized. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *