COMMENT LE CŒUR NE BATTRAIT-IL PAS AU SOUVENIR DE CES HOMME ADMIRABLES QUI CONSACRÈRENT LEURS LOISIRS À MON INSTRUCTION RELIGIEUSE, ET QUI ME FORMÈRENT À LA VERTU ?
Venise était un lieu qui rappelait à Eugène de douloureux souvenirs liés à l’exil, à la séparation d’avec ses parents, aux privations monétaires, à la peur inspirée par les armées révolutionnaires françaises.
Nous avions besoin de nous détourner de toutes ces émotions, qui réellement nous faisaient presque mal, tant elles nous faisaient éprouver à la fois de plaisir et de peine.
Dans ces moments sombres, une lumière brillante transforma la vie de l’adolescent : le Père Bartolo Zinelli.
Je laisse aux livres les descriptions de la beauté de cette ville; je n’exprime ici que mes impressions dans un autre ordre de choses. Comment ne pas tressaillir à l’aspect des lieux qui vous rappellent les premières années de votre adolescence, les secours que la divine Providence me prodigua à cette époque, où mon intelligence commençait à se développer? Comment le coeur ne battrait-il pas au souvenir de ces hommes admirables qui consacrèrent leurs loisirs à mon instruction religieuse, et qui me formèrent à la vertu? On s’étonnait de m’entendre nommer par leur nom chacun de ceux qui m’avaient accueilli dans mon enfance, de me voir citer toutes les particularités de leur vie, de montrer la place qu’ils occupaient dans les maisons que nous avons habitées ensemble, et d’énumérer en quelque sorte tout le bien que j’en avais reçu. C’est qu’on ne saurait comprendre quelles traces profondes ont laissées dans mon coeur des bienfaits auxquels je suis redevable du peu de bien qui est en moi, qui prend sa source dans cette première éducation et dans la direction que ces hommes de Dieu surent donner à mon esprit et à mon jeune coeur.
Le Père Bartolo Zinelli était un jeune prêtre qui vivait avec sa famille et qui avait espéré pouvoir se joindre aux jésuites en des temps meilleurs. La maison des Zinelli était devenue un refuge pour Eugène et la famille Zinelli était alors le point d’ancrage. On peut ressentit l’influence de Don Bartolo dans la spiritualité et le ministère d’Eugène pour le reste de sa vie. (Voir «HUMAIN, CHRÉTIEN, SAINT: DE L’EXPÉRIENCE À LA CONVICTION ET À UN CHEMIN DE VIE – http://www.eugenedemazenod.net/fra/?p=2411»)
O bienheureux Zinelli! Que serais-je devenu sans vous? Quelles actions de grâces ne dois-je pas à Dieu pour m’avoir ménagé la connaissance et l’affection d’un si saint personnage! Passer près de quatre ans, et précisément les années les plus dangereuses, sous la direction et dans l’intimité d’un saint véritable qui, inspiré par la charité la plus affectueuse, non seulement s’était imposé la tâche de m’instruire dans les belles-lettres, mais qui me façonna à la vertu, autant par ses exemples que par ses préceptes! J’étais le benjamin de toute sa famille; c’était à qui me témoignerait le plus d’affection.
Journal d’Eugène de Mazenod, le 26 mai 1842, EO XXI
Que ceci soit, pour nous, une invitation de nous rappeler, en prière et en gratitude, les personnes qui ont été d’une importance capitale dans nos vies.
Ce contenu a été publié dans
Uncategorized. Vous pouvez le mettre en favoris avec
ce permalien.