JE NE VEUX PAS DEVENIR LE PASTEUR DE MARSEILLE, AU GRAND JAMAIS

Trois semaines plus tôt, le découragement et les souffrances d’Eugène, victime des sévices qu’il avait subis de la part des autorités locales et de quelques-uns des prêtres marseillais (que nous avons vus précédemment), l’avaient conduit à cet éclat de colère :

Quant à ma position relativement à Marseille, elle est bien prononcée, mes liens ont été rompus par ma renonciation et la nomination à la charge de vicaire général de mon successeur .
Je ne suis pas le pasteur des Marseillais, je ne veux pas le devenir; qu’ai-je à faire de leur opinion? L’injustice des hommes m’a appris à mépriser les jugements iniques qui donnent toujours gain de cause au mensonge sur la vérité. Vis-à-vis de Marseille, j’en suis pour tous mes frais depuis 12 ans; sacrifices de tous genres; dévouement entier, sans aucun retour de la part des habitants que la plus détestable ingratitude.
Ma résolution est prise depuis longtemps, après la mort de mon bien-aimé et vénérable oncle, de conserver mon indépendance, en me délivrant de tous les soucis qui ont miné mon existence depuis tant d’années que j’étais le serviteur de tout le monde, même de mes plus acharnés ennemis. Je ne veux pas devenir le pasteur de Marseille, au grand jamais.

Lettre à Henri Tempier, 31 juillet 1835, EO VIII n ° 528

Maintenant, seulement quelques semaines plus tard, ils le pressaient de changer d’avis et d’accepter un diocèse!

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1 réponse à JE NE VEUX PAS DEVENIR LE PASTEUR DE MARSEILLE, AU GRAND JAMAIS

  1. Denyse Mostert dit :

    Lettre à Henri Tempier, 31 juillet 1835

    C’en est trop pour Eugène de Mazenod, la victime des sévices « de la part de l’autorité et de quelques prêtres marseillais », sa décision est bien réelle de n’accepter aucun diocèse.

    Il n’est et ne veut en aucun cas devenir le pasteur des Marseillais qui reçoivent dans cette lettre une bonne part des rancœurs d’Eugène. Quelques termes blessants donnent ici bonne mesure de la souffrance qu’il a dû endurer. « Je ne suis pas le pasteur des Marseillais, je ne veux pas le devenir… » « Qu’ai-je à faire de leur opinion ? », continue-t-il. Je vois dans ces mots l’homme intègre blessé dans le plus intime de lui-même qui a «appris à mépriser les jugements iniques qui donnent toujours gain de cause au mensonge sur la vérité. » Il tient à rappeler les 12 ans passés à Marseille en sacrifices de tous genres; dévouement entier… » à quoi on a répondu par la « plus noire ingratitude ». Et il affirme sa résolution de conserver une indépendance qui le délivrera « de tous les soucis qui ont miné (son) existence.

    Oui, la lettre d’Eugène, pleine de rancœur qu’elle soit, met à jour ces choses qui habitent son cœur. La vérité exprimée lui permettra de passer à une phase nouvelle de son existence. C’est du moins mon opinion et j’oserais avancer qu’elle n’est probablement pas loin de celle du P. Henri Tempier.

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