JE NE ME PRÉOCCUPE PAS DU TOUT DES OPINIONS DES AUTRES

Au milieu de ces critiques publiées contre lui, Eugène se confie au P. Tempier

Je me mets peu en peine de tout ce que les méchants font contre moi; je serais quelquefois tenté de me soustraire même à l’ennui de savoir ce qu’ils trament contre moi, en ne m’occupant plus du tous des hommes.

Pour lui-même, Eugène ne se préoccupait pas de ces attaques sur sa personne, mais ils étaient liés à son office comme évêque et avec toute l’administration diocésaine, et il décida qu’une réponse soit donnée.

Cependant je conçois qu’il n’est pas opportun de livrer la sainteté de mon caractère et l’honneur de mon ministère à la calomnie et à la méchanceté d’hommes qui veulent flétrir dans ma personne toute l’administration et l’évêque diocésain lui-même. Il me semble que mon oncle devrait protester publiquement… Mais, je livre, comme de coutume, mon opinion au jugement d’autrui et me tiens en repos, sans inquiétude comme sans efforts. Que l’on agisse donc en toute liberté: qu’on fasse beaucoup, peu ou rien, cela m’est indifférent, car je ne donnerais pas une pipe de tabac pour l’opinion des hommes.

Lettre au P.  Tempier, 13&14 Juil. 1835, EO VIII n 522

Ayant officiellement laissé le diocèse, la décision de répondre ou non revenait aux autres – et Eugène était bien à l’aise avec cela, mais humainement parlant, cela pesait encore sur lui comme il a confié à son ami de longue date, Forbin Janson.

Pour moi je suis si fatigué des hommes que toutes mes combinaisons aboutissent à me ménager une retraite dans la solitude pour y vaquer uniquement à l’affaire de mon salut dans la paix d’une vie régulière partagée entre la prière et les occupations de mon choix qui ne seront plus troublées par les exigeances de tous ceux dont on est le supérieur et qui dans le fait sont très réellement nos maîtres.

Lettre à Charles de Forbin Janson, 16 Juil. 1835 EO XV n 178

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1 réponse à JE NE ME PRÉOCCUPE PAS DU TOUT DES OPINIONS DES AUTRES

  1. Denyse Mostert dit :

    Lettre au P. Tempier, 13 et 14 Juil. 1835

    Comme il est déjà arrivé à d’autres, Eugène fait profession d’ignorer ses diffamateurs… «Je conçois qu’il n’est pas opportun de livrer la sainteté de mon caractère et l’honneur de mon ministère à la calomnie et à la méchanceté¨ »,» écrit-il au P. Tempier. Devrait-il en effet évoquer la sainteté de ces nominations ecclésiales qui pourraient le rendre si on peut dire intouchable ? Quoi qu’il en soit, une réponse s’impose, ne serait-ce que pour préserver « la sainteté de (son) caractère et empêché de flétrir en sa personne toute l’administration et l’évêque diocésain lui-même.»

    Le voici donc déchargé d’une grosse responsabilité. Avec Henri Tempier, nous pouvons nous demander si Eugène se trouvera vraiment dans le climat de repos dont il fait mention. Il est certain que cela serait un repos bien gagné… dont on peut se demander s’il ne sera dorénavant troublé que par ceux « dont on est le supérieur et qui dans le fait sont très réellement nos maîtres… »

    Il y a quelques temps, j’entrais dans un changement de vie comparable au désir du Fondateur. J’ai depuis pu constater que les choses importantes de ma vie active continuaient à occuper mes pensées. Pour mon bonheur d’ailleurs car le besoin d’aimer et de se dévouer ne meurt pas.

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