UNE EXPULSION POSSIBLE PAR LA POLICE

Yvon Beaudoin nous rappelle le contexte de la lettre d’Eugène :“Le Fondateur avait revu le Pape, le 2 octobre, et devait quitter Rome le 11. Il reçut cependant la lettre du 28 septembre dans laquelle le P. Tempier lui envoyait une lettre de M. Barthe, ministre des Cultes, qui déclarait l’Évêque d’Icosie dans l’impossibilité d’exercer aucune fonction ecclésiastique dans le Royaume et qu’il n’était plus vicaire général de Marseille. Le P. Tempier invitait donc son supérieur à rester encore à Rome pour ne pas s’exposer à être ramené hors des frontières de France par les gendarmes. »

Je ne vous dissimulerai pas que j’ai été contrarié au dernier point de son contenu, plutôt parce qu’elle retardait mon retour auprès de ma famille que par le chagrin qu’on mette des obstacles à l’exercice de mon ministère. Si on ne portait pas atteinte par là aux principes de la foi catholique ou à la discipline de l’Église, je me réjouirais au contraire de cet événement, le plus heureux qui pût arriver pour moi et qui me procurerait ce repos après lequel je soupire depuis si longtemps, mais infiniment davantage depuis que je vois l’impuissance de faire quelque bien, même en se sacrifiant…
J’ai reçu la plénitude du sacerdoce, ce qui est pour moi et pour toute l’Église le plus beau témoignage que je l’ai bien servie; il me reste maintenant à employer, pour ma sanctification personnelle, les dons du Saint-Esprit que j’ai reçus avec tant d’abondance et dont je n’ai pas encore profité autant que je l’aurais voulu.
Les hommes auraient pu penser que j’étais encore à un âge où l’on peut faire quelque chose pour eux. Dieu en décidant autrement, par la permission qu’il accorde aux méchants de prévaloir, j’en profiterai pour mon bien, du moins je l’espère de sa miséricorde; français ou romain, il me sera loisible de choisir une retraite.

Lettre à Henri Tempier, le 8 octobre 1833, EO VIII n 465

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1 réponse à UNE EXPULSION POSSIBLE PAR LA POLICE

  1. Denyse Mostert dit :

    Alors qu’Eugène de Mazenod est prêt à s’en retourner à Marseille, il reçoit d’Henri Tempier « une lettre de M. Barthe, ministre des Cultes, qui déclarait l’Évêque d’Icosie dans l’impossibilité d’exercer aucune fonction ecclésiastique dans le Royaume et qu’il n’était plus vicaire général de Marseille. »

    La nouvelle est rude. Non seulement son retour auprès des siens s’en trouve retardé mais cette mesure « porte atteinte par là aux principes de la foi catholique. ». Eugène en est outré mais n’en baisse pas les bras pour autant. Il lui reste, écrit-il, « à employer, pour ma sanctification personnelle, les dons du Saint-Esprit que j’ai reçus avec tant d’abondance ».

    Dans l’impossibilité de faire ce qu’on pourrait attendre d’un évêque de son âge, il pense à la nouvelle vie qui deviendra la sienne. Des horaires moins surchargés l’attendent probablement desquels il dira à Henri Tempier : « J’en profiterai pour mon bien, du moins je l’espère de sa miséricorde » et d’évoquer le loisir de se choisir une nouvelle résidence.

    Réactions d’un homme qui ne se berce pas d’illusions et d’un baptisé désireux de continuer à suivre la volonté de Dieu.

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