LIBREMENT VOUS AVEZ REÇU, LIBREMENT VOUS DONNEREZ

Jean-Baptiste Mille avait 22 ans quand il devint supérieur des jeunes apprentis oblats en formation au scolasticat de Billens. Eugène n’avait d’autre choix que de le nommer car la crise en France les avaient tous forcés à se réfugier en Suisse. Comme il était encore jeune et inexpérimenté, Eugène gardait un contact étroit avec lui pour le guider.

Il venait juste d’être ordonné prêtre et il s’enflammait pour exprimer son zèle pastoral en prêchant et en célébrant les sacrements autant qu’il le pouvait dans les paroisses environnantes. Le problème était qu’il avait aussi la responsabilité de prendre soin de ses étudiants et il devait aussi rester sur place un peu plus avec eux.

Je vois que vous traitez assez bien la ville de Romont. Sachez pourtant vous ménager, ni trop, ni trop peu.

Quant à la question de recevoir quelque émolument pour ses prêches :

…Je pense que vous avez toujours refusé toute rétribution pour les sermons que vous avez été dans le cas de leur donner. C’est ainsi qu’il faut faire toutes les fois que vous aurez le bonheur de leur annoncer la parole de Dieu

Lettre à Jean-Baptiste Mille, le 15 avril 1831, EO VIII n 389

“Librement vous avez reçu, librement vous donnerez” (Mattieu 10:8)

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1 réponse à LIBREMENT VOUS AVEZ REÇU, LIBREMENT VOUS DONNEREZ

  1. Denyse Mostert dit :

    Quelques détails sur le P. Mille, supérieur de la communauté de Billens.
    « Après la révolution de juillet 1830, d’abord très anticléricale, le père de Mazenod, qui se trouvait en repos en Suisse, achète une propriété à Billens et y appelle les novices et les scolastiques. À son départ, en novembre, il nomme le père Mille supérieur de cette communauté. Il lui écrit alors souvent et lui fait beaucoup de recommandations au sujet de la formation des novices, de la vie religieuse et des études des scolastiques. » (*)

    Maladresse du débutant, zèle du néophyte c’est ce à quoi Eugène doit veiller chez Jean-Baptiste Mille pendant la tourmente de la Monarchie de Juillet. « Sachez pourtant vous ménager, ni trop, ni trop peu » conseille-il. Il sait aussi lui faire prendre conscience de la beauté de sa mission tout en insistant sur une gratuité qui lui semble évidente : « Je pense que vous avez toujours refusé toute rétribution pour les sermons que vous avez été dans le cas de leur donner. »

    Nous voici dans le domaine des émoluments chez les ecclésiastiques qui m’a toujours semblé délicat. Réaction première : comment associer une question pécuniaire à une fonction hautement spirituelle ? Et je me référais à ce passage de Mathieu (6.24) : « Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre ». Par ailleurs, Luc (10.7) a influencé mon opinion sur la rémunération des personnes attachées au service de l’Église. « Demeurez dans cette maison-là, écrivait-il, mangeant et buvant ce qu’on vous donnera; car l’ouvrier mérite son salaire. »

    Comment avais-je pu penser que Jésus, vrai Dieu vrai homme, puisse oublier les besoins matériels de ses contemporains ? Comment aussi négliger le conseil tellement évangélique de Mathieu (10.8) ? “Librement vous avez reçu, librement vous donnerez”. Voici bien une loi qui garantit à chacun son dû. Avec l’obligation de pratiquer soi-même une justice souvent refusée à celui qui travaille.

    (*) https://www.omiworld.org/fr/lemma/mille-jean-baptiste-vincent-fr/

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