SON RÔLE D’ANGE CONSOLATEUR

Pendant deux mois, Eugène habita dans la maison de sa soeur, en convalescence. Il joua aussi le ‘rôle d’ange consolateur’ (Rey I p. 478) auprès de sa nièce Nathalie de Boisgelin, âgée de 19 ans, à la veille de mourir.

Voici la description de cet épisode au Fr Tempier, auquel il partage son angoisse :

‘Elle m’a avoué que si d’un côté elle la désirait, de l’autre elle la redoutait extrêmement, parce que le purgatoire lui faisait une peur horrible et qu’elle tremblait de tous ses membres à la seule pensée qu’en quittant ce monde elle serait séparée de Dieu, puisque dans le purgatoire on ne voit point Dieu et on expie cruellement ses péchés; elle pleurait en me parlant ainsi. Jugez de ma position. Obligé, par devoir de conscience, de ne la point détourner de la pensée de cette mort, qu’elle me disait devoir être très prochaine, et d’étouffer dans mon cœur tout ce que ce tableau me donnait d’angoisses et de déchirements!  ‘

Lettre à Henri Tempier, le 28 octobre 1829, EO VII n 339

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1 réponse à SON RÔLE D’ANGE CONSOLATEUR

  1. Denyse Mostert dit :

    Nathalie de Boisgelin n’a que 19 ans. Devant la mort qui approche, «elle tremblait de tous ses membres à la seule pensée qu’en quittant ce monde elle serait séparée de Dieu, puisque dans le purgatoire on ne voit point Dieu et on expie cruellement ses péchés… », écrit Eugène.

    Quel déchirement dans le cœur de l’oncle, qui aime tendrement sa jeune nièce, de se savoir « obligé, par devoir de conscience, de ne la point détourner de la pensée de cette mort, qu’elle me disait devoir être très prochaine… » ! Et comment doit réagir le prêtre devant celle qui craint tellement le «purgatoire où on ne voit point Dieu et on expie cruellement ses péchés » ?

    Je ne m’avancerai qu’avec précaution sur le terrain du jansénisme qui se développe aux XVII e et XVIII e siècles. Eugène et ses contemporains n’ont pas échappé à ce courant d’idées dont il subsiste encore quelques traces de nos jours. Avant de poursuivre ma réflexion, j’ai donc cherché dans « Écrits oblats » la suite de la lettre au P. Henri Tempier. « Vous sentez que je n’ai rien négligé pour inspirer à cette belle âme les motifs si justes de confiance dont elle doit être remplie. », continue le fondateur. Bien éloignée de la rigueur janséniste, on retrouve ici la foi en la miséricorde divine si chère aux missionnaires Oblats.

    Confiance qui n’enlève nullement la souffrance humaine de l’oncle et permet d’ être totalement soi-même devant un ami sûr comme l’a toujours été Henri Tempier.

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