NOUS NE DEVONS PAS CRAINDRE DE RECEVOIR LEURS AUMONES, CAR C’EST DE L’ARGENT QU’IL NOUS FAUT POUR NOURRIR NOTRE NOVICIAT

 

Un extrait de la lettre exprimant quelques conseils à Henri Tempier avant sa visite à Aix. Pas de contenu profond, mais une illustration de la tendance d’Eugène à s’occuper des petits détails. En tant que Supérieur des Oblats, rien ne lui échappait dans son souci d’assurer le bon fonctionnement de ses communautés.

J’ai causé avec le p. Courtès sur l’inconvénient du parloir. Il le sent tout comme moi, mais la difficulté est d’y apporter remède. Dans votre visite vous ne pouvez pas vous dispenser d’en parler. Je pense qu’on sauverait une partie des inconvénients en s’abstenant de paraître au parloir pendant les récréations.

Un autre sujet pratique fut toujours celui des finances. Les missionnaires oblats recevaient leurs moyens de subsistance à travers le ministère qu’ils exerçaient. Cependant, ceux qui se trouvaient en formation pour devenir Oblats n’apportaient aucun revenu mais devaient être nourris et soignés, ce qui revenait cher.

Dans votre visite d’Aix, n’oubliez pas de fixer le traitement de l’aumônier du pensionnat de Mlle Chaniac. Dans l’état présent de nos finances délabrées, il faut que nous sachions positivement sur quoi nous devons compter. Je voudrais qu’on détournât tout don de vases sacrés; cette maison est assez richement pourvue. S’il est des personnes bien intentionnées, nous ne devons pas craindre de recevoir leurs aumônes, car c’est de l’argent qu’il nous faut pour nourrir notre noviciat.

Lettre à Henri Tempier, 16 juillet 1829, EO VII n 333

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1 réponse à NOUS NE DEVONS PAS CRAINDRE DE RECEVOIR LEURS AUMONES, CAR C’EST DE L’ARGENT QU’IL NOUS FAUT POUR NOURRIR NOTRE NOVICIAT

  1. Denyse Mostert dit :

    Rien de ce qui se passe dans la Congrégation n’échappe à l’attention d’Eugène de Mazenod.

    On l’a vu pencher sur le cas du jeune Oblat qui passe trop de temps en conversations futiles avec sa mère. Il revient sur la question du parloir avec le P. Courtès. Pas question de le supprimer, mais de l’abréger, « en s’abstenant [d’y] paraître pendant les récréations ».

    Il a tenu à rassurer sur la présence régulière d’une femme dans la cuisine. « Ne faites pas attention, pour le moment, si la clôture est violée par la cuisinière de maman; il y a une raison majeure pour la souffrir, c’est qu’il faut qu’elle apprenne au f. Gibert à faire la cuisine. » Et d’ajouter avec un brin d’humour : recommandez à celui-ci d’avoir pour elle les égards convenables. »

    L’argent ne peut non plus échapper à ses préoccupations. J’ignore ce qu’il en est en 2017, mais j’apprends qu’en 1829 les futurs Oblats « n’apportaient aucun revenu mais devaient être nourris et soignés… » Constat des plus réalistes : les finances étant bien « délabrées », seuls les dons en argent seraient les bienvenus. Pas facile à faire comme message ! Eugène et ses Oblats n’ont pas le choix. Des vœux religieux n’empêchent ni la faim ni la soif. Il faut d’ailleurs reconnaître que toute peine mérite salaire. D’autant plus quand il s’agit de vies toutes consacrées au bonheur des pauvres !

    Je me souviens de ma vie laborieuse dans l’entreprise de mon mari. Il nous fallait scruter sans cesse les finances, et rappeler aux retardataires ce qu’on nommait « les comptes passé-dû ». Orgueil mal placé sans doute, mais que j’étais mal à l’aise d’avoir à faire de telles demandes !

    Expérience qui me donne de percevoir vraiment quel homme accompli était le fondateur. Qu’aucun détail ne lui était insignifiant et que tout devait être fait pour la gloire de Dieu.

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