UNE TOUCHE DE REALISME

D’autres instructions à Fr. Tempier pour ses visites. Père Albini, un professeur au séminaire, fut envoyé prendre du repos à la campagne l’été. Autant pour lui procurer un délassement physique que pour l’éloigner de Père Mie, son collègue zélé incapable de se reposer.

Je pense que vous avez établi le p. Albini à la campagne, cela est utile non seulement à sa santé mais encore ce sera un moyen efficace de le tirer de la société du p. Mye qui le ferait devenir chèvre.

Une touche de réalisme, et d’humour, lorsqu’Eugène parle de la maison d’Aix.

Ne faites pas attention, pour le moment, si la clôture est violée par la cuisinière de maman; il y a une raison majeure pour la souffrir, c’est qu’il faut qu’elle apprenne au f. Gibert à faire la cuisine; recommandez à celui-ci d’avoir pour elle les égards convenables.

Lettre à Henri Tempier, 16 juillet 1829, EO VII n 333

La cuisinière de sa maman doit avoir été assez formidable et sa présence assez remarquée dans la maison! Pauvre Frère Gibert, à qui l’on demande de garder son calme et de se contenir!

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1 réponse à UNE TOUCHE DE REALISME

  1. Denyse Mostert dit :

    Ce matin, le souvenir de ma grand-mère me vient à l’esprit, vous savez, grand-maman qui est décédée en priant Marie… Sur l’image mortuaire, comme on disait en ce temps-là, il y avait la Mère au pied de la croix du Fils. À l’endos, une courte prière et quelques mots très simples mais décrivant si bien l’aïeule bonne et énergique que je connaissais : « Elle avait les yeux ouverts sur tout ce qui se passait dans sa maison… » Comme Eugène de Mazenod, autant au courant des questions administratives que de ce qui touchait personnellement chacun de ses fils !

    Le P. Tempier, chargé de transmettre les directives à qui de droit en sait quelque chose ! Et à l’occasion il prend lui-même les décisions qui s’imposent. Ainsi, après avoir envoyé le P. Albini se reposer, il reçoit des remerciements teintés de l’humour bien provençal du supérieur : «Cela est utile non seulement à sa santé mais encore ce sera un moyen efficace de le tirer de la société du p. Mye qui le ferait devenir chèvre. » Il est à penser que ce dernier se verra un jour intimer lui aussi l’ordre de ‘’mettre la pédale douce’’. (J’aime cette expression qui recommande, non pas d’arrêter mais d’y aller prudemment.)

    D’autres situations peuvent se présenter. Henri Tempier est-il préoccupé par la présence régulière d’une femme dans la clôture ? Eugène tient à le rassurer : – « Si la clôture est violée par la cuisinière de maman, c’est pour apprendre au fr. Gibert à faire la cuisine.» Eugène connaît bien sûr la dame en question… Et de plaindre le pauvre frère devant subir un tel apprentissage qui ne passe certes pas inaperçu dans la maison…

    Si fermeté et respect cohabitent, on peut leur adjoindre l’humour de bon aloi, qui ne blesse pas, fait relativiser les situations et les considérer avec un sourire dépourvu d’ironie.

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