Le point central de la vie d’Eugène fut sans contredit sa relation passionnée à Jésus, le Sauveur, dont il avait expérimenté la présence libératrice un certain Vendredi Saint, et qui demeura avec lui durant toute sa vie. Sa vision était constamment “à travers les yeux du Sauveur crucifié,” l’invitant à ne jamais laisser de côté la présence de la Résurrection. C’est la vision qu’il nous a transmise quand il nous rassembla ensemble comme une communauté missionnaire, il y a 200 ans.
La communauté des Apôtres avec Jésus est le modèle de leur vie; il avait réuni les Douze autour de lui pour en faire ses compagnons et ses envoyés (cf. Mc 3, 14). L’appel et la présence du Seigneur au milieu des Oblats aujourd’hui les unissent dans la charité et l’obéissance pour leur faire revivre l’unité des Apôtres avec lui, ainsi que leur mission commune dans son Esprit.
CC&RR, Constitution 3
La vision de la fondation peut être résumée comme la garde d’une communauté avec le Sauveur Crucifié et Ressuscité et à inviter les autres à la même expérience. “Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là avec eux.” (Mt 18:20) C’est une expérience communautaire de la présence du Sauveur en tant que nous sommes des chrétiens baptisés, comme famille, comme membres d’un groupe d’associés, comme des Oblats avec vœux.
Notre vision de la fondation consiste à être ensemble AVEC Jésus comme ses COMPAGNONS, et de le GARDER parmi nous quand nous célébrons et invitons d’autres personnes à se joindre à nous dans la simple union avec Lui. Tel est ce qu’est une communauté apostolique MISSIONNAIRE.
“Les gens qui ont connu la joie de Dieu, projettent l’un à l’autre les reflets de la lumière ici et là. et rappellent les uns aux autres qu’ils stimulent l’esprit de communauté, célèbrent les dons qu’ils ont reçus, et vivent dans la constante anticipation de la pleine manifestation de la gloire de Dieu.” Henri Nouwen
Tout un défi de partager la joie dans un monde désabusé ! Impossible ? Pas du tout, il s`agit de comprendre quelle joie on veut communiquer.
Ne pas se faire d`illusion : la joie évangélique, celle « que personne ne peut nous enlever« , ne nous permet pas de surmonter sans douleur l`adversité qui nous touche à un moment ou l`autre de nos vies. Comme Jésus l`a été, nous sommes alors bouleversés, nous prions le Père « d`éloigner ce calice« … et pourtant les choses suivent leurs cours.
C`est là qu`intervient la vraie joie. Celle qui nous permet de vivre intensément et de ne pas nous refermer sur nous-mêmes. Une espérance qui nous dit que rien de ce que nous vivons n`est inutile et qui nous donne d`envisager des lendemains de paix.
Je sais qu`une telle attitude s`explique mal. Je sais aussi pour l`avoir expérimentée qu`elle invite à partager notre foi. Je sais que le Royaume est déjà de ce monde et qu`il nous est donné de le manifester. Que Dieu est aussi présent dans l`adversité que dans le bonheur, dans les rencontres fortuites que dans les liens solides. Et j`aime ces mots de Paul aux Corinthiens : « Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu. «