JE NE SUIS PLUS UN ENFANT

Les hommes de la famille Mazenod furent forcés d’abandonner Venise en novembre 1897 et s’enfuirent à Naples. Tout ce qu’Eugène avait appris des Zinellis allait être mis de côté pendant quelques années alors qu’il découvrait d’autres attractions et façons de vivre à Naples et Palerme. La fondation façonnée par Don Bartolo était solide, cependant et formera de nouveau la base de la vie d’Eugène quand il reviendra à son bon sens environ dix ans après à Aix.

Le Père Pielorz (La Vie Spirituelle… p.64) nous dit qu’à Venise “par leurs exemples, les professeurs pénétrèrent leur étudiant avec le désir de les suivre dans la vocation au Sacerdoce… Malheureusement, cette vocation bourgeonnante ne fut pas capable de surmonter cette crise de jeunesse. Elle commença à dépérir à Naples et disparut durant les années 1800-1805 pour laisser sa place à l’ambition et à la recherche de la gloire mondaine. Don Bartolo essaya d’arrêter la crise par ses lettres, rappelant à Eugène sa “disponibilité” quand il est à Venise et lui suggérant de le suivre en entrant dans la Société de la Foi. Mais, ce fut en vain! Eugène dans sa dernière lettre à Don Bartolo, datée du 4 novembre 1801. répondit d’un air de défi à son ancien maître:

“Je ne suis plus un enfant; j’ai grandi et suis devenu un homme! ”

Quand cet homme aura vraiment grandi, il changera et reconnaîtra et redécouvrira le trésor de cette vie que Bartolo Zinelli lui a donné. Ce fut la grâce de l’expérience de sa conversion.

J’ai donc cherché le bonheur hors de Dieu, et je n’ai trouvé hors de lui qu’affliction et chagrin.

Journal de Retraite, décembre 1814, O.W. XV n.130

Sûrement l’histoire de chacun de nous dans le combat acharné de notre conversion.

FRENCH

“Quand j’étais un jeune de 14 ans, mon père était tellement ignorant que j’avais peine à supporter sa présence. Mais quand j’ai atteint mes 21 ans, j’étais étonné de voir comment le vieil homme avait tellement appris en sept ans.”           -Mark Twain

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1 réponse à JE NE SUIS PLUS UN ENFANT

  1. Denyse Mostert dit :

    Il était normal que l’atmosphère spirituelle et intellectuelle dans laquelle baignait le jeune Eugène dans la famille Zinelli fasse éclore chez lui de grands rêves en même temps que certaines attentes chez son entourage.

    Nous savons que le jeune garçon vénère Don Bartolo, ce maître qui l’arrache à l’inaction et lui découvre la profondeur d’une relation à Dieu sur laquelle la vie de bohème des émigrants ne lui avait jamais donné l’occasion de s’arrêter. De là, le pas est vite fait vers le désir du Sacerdoce.

    On peut aussi tenir pour certain que Don Bartolo, ce prêtre zélé, dont Eugène mentionne dans ses Mémoires qu’il est mort en odeur de sainteté, a éveillé chez son élève les plus hautes aspirations. Pour ce qui est de M. de Mazenod, sans doute a-t-il été soulagé de la tournure des événements.

    Voici pourtant une vocation en herbe qui ne résistera pas aux nécessités d’une nouvelle fuite en avant. La vie monotone de Naples et par après les plaisirs de Palerme auront raison des rêves enflammés de l’adolescent. Don Bartolo aura beau essayer par ses lettres d’enrayer la crise en rappelant à Eugène ses sentiments de Venise et en lui suggérant de le suivre dans la Société de la Foi. Dans sa dernière lettre à don Bartolo, datée du 4 novembre 1801, le jeune homme répondra fraîchement à son ancien maître: «Je ne suis plus enfant, je suis devenu homme!» Et il passera sous silence la suggestion de le suivre dans sa vocation sacerdotale et religieuse.

    Ceci termine fraîchement la relation d’Eugène avec un Maître qu’il avait tant admiré. Ainsi va la vie. Nous savons cependant que rien n’est jamais définitif ! Et que Dieu attend souvent au détour d’un chemin. Les années qui passent viennent corroborer la connaissance qu’il a de ses enfants et combien ses décisions sont les meilleures.

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