Art. 2. C’est pour remplir ce devoir à leur égard que la Congrégation donnera à tous ses membres l’instruction la plus étendue sur tous les points de la religion, soit pour leur apprendre à la bien connaitre, soit pour les exciter à pratiquer toutes les vertus qu’elle recommande..
Statuts, Chapitre XIV – Devoirs de la Congrégation envers les congréganistes
Cette identité devait être mise en pratique dans tous les évènements et toutes les relations de leurs vies. Reflétant la situation sociale de ce temps, certains membres de la Congrégation des Jeunes venaient de maisons où ils étaient domestiques.
Ils commanderont avec beaucoup de douceur à ceux qui leur sont soumis, se souvenant que les domestiques, quelque abjects qu’ils paraissent ici bas, n’en sont pas moins appelés à partager un jour la couronne immortelle de gloire qui leur a été acquise aussi bien qu’à leurs maîtres, par le sang précieux de leur commun Sauveur et Maître.
Règlements et Statuts de la Congrégation de la Jeunesse, 1813, p. 24
Des échos de l’expérience du Vendredi Saint vécue par Eugène, et de sa prédication à la Madeleine, qui ressortent aujourd’hui dans la Règle Oblate.
A travers le regard du Sauveur crucifié nous voyons le monde racheté de son sang, dans le désir que les hommes en qui se poursuit sa passion connaissent eux aussi la puissance de sa résurrection (cf. Ph 3, 10).
CC&RR, Constitution 4
C’est une évidence. On ne parle pertinemment que de ce qu’on connaît.
Les Missionnaires de Provence le savent qui vont dispenser aux Congréganistes une instruction très poussée « sur tous les points de la religion, soit pour leur apprendre à la bien connaître, soit pour les exciter à pratiquer toutes les vertus qu’elle recommande ».
Cet enseignement va incontestablement plus loin qu’un cours dont le seul but serait de d’enseigner aux jeunes l’histoire de la religion vers laquelle ils se sentent attirés.
À travers l’Évangile, les jeunes gens vont bien sûr apprendre la vie du jeune Galiléen au franc parler et l’incroyable amour qui l’a conduit à la mort. Mais bien au-delà de la découverte intellectuelle, Jésus Christ va entrer dans leur existence désormais missionnaire. Et c’est à travers le Christ en croix qu’ils seront appelés à voir le monde qui les entoure.
Les Constitutions nous le rappellent également : « A travers le regard du Sauveur crucifié nous voyons le monde racheté de son sang, dans le désir que les hommes en qui se poursuit sa passion connaissent eux aussi la puissance de sa résurrection (cf. Ph 3, 10). »
Il faut bien l’avouer. Il est difficile de discerner les méandres de la nature humaine alors qu’il nous arrive parfois de ne pas nous comprendre nous-mêmes. Difficile de retenir des propos malveillants ! Difficile de regarder avec indulgence des attitudes extrêmes comme il en existe tant dans notre monde ! Difficile de ne pas condamner ! Difficile de pardonner !
Mais possible d’accepter la Vérité du regard du Christ. Celui qui nous fait voir nos propres limites, qui aide à retenir des paroles inconsidérées, et par lequel nous apprenons à faire la part de la souffrance souvent à la base d’actes incompréhensibles.
Faut-il pour autant nous transformer en pacifistes outranciers pour qui la prière dans l’immobilisme serait la seule solution ? Certainement pas.
Il suffit une fois encore de nous rapporter à notre Modèle, de suivre Jésus pendant ces trois ans où il a tout risqué pour dire aux puissants leur fait, prôné la justice pour tous les hommes, accueilli tous ceux qui s’avançaient vers lui. Et nous comprendrons que l’amour véritable dicte une action concrète tout en demeurant humaine et cohérente.
Oui, Jésus a été l’insoumis qui agit. Il a été le Fils de Dieu qui, du haut de la croix adressait à son Père l’incroyable prière. » Pardonne-leur; ils ne savent ce qu’ils font » (Lc 23 :34).
La foi ne nous dit-elle pas que justice et miséricorde se rencontrent lorsque cherchées dans le regard de Jésus ?