Eugène de Mazenod nous parle

(Le neuvième « panneau routier « pour le pèlerin)

Saint Eugène de Mazenod a communiqué son zèle pour le salut des âmes à sa famille missionnaire et l’a envoyée dans des situations de mission difficiles, là où d’autres ne voulaient pas aller.

Ce faisant, il les a toujours accompagnés avec l’amour d’un père et une protection remplie de prières.  Les sentiments qu’il exprime à Frère Charles, à l’occasion de son oblation, sont les mêmes que ceux qu’il exprime aujourd’hui à chaque membre de sa famille charismatique élargie lorsque nous prenons un engagement, quelle que soit la forme que notre état de vie nous permet d’adopter.

… vous voilà consacré à Dieu pour la vie et au-delà par votre oblation, je dois ajouter en toute humilité, mais avec grande consolation, que je suis aussi devenu par là votre père. Je ne vous connais pas personnellement, mais comme l’affection qui m’unit à mes enfants est essentiellement d’un ordre surnaturel, il me suffit de savoir que N. S. Jésus-Christ, notre commun maître, a reçu vos serments, qu’il vous a adopté et marqué du sceau qui nous constitue ce que nous sommes, pour que les liens de la plus intime charité nous unissent et que je sois à vous pour toujours comme vous êtes à moi.

Lettre à Frère Charles Baret, à Notre Dame de L’Osier, le 18 août 1843

PAROLE DE DIEU

Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu! Et nous le sommes. Si le monde ne nous connaît pas, c’est qu’il ne l’a pas connu.  Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté; mais nous savons que, lorsqu’il paraîtra, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est.

I Jean 3: 1-2

PRIÈRE

Dieu notre Père,
par la grâce de l’Esprit Saint,
tu as appelé saint Eugène de Mazenod
à rassembler une famille missionnaire
pour annoncer l’Évangile
en particulier parmi les pauvres et les plus abandonnés.

Puissions-nous nous-mêmes être encouragés par son amour paternel et ses prières pour nous,
et recevoir par son intercession
les grâces particulières que nous demandons en tant que pèlerins de l’espérance.

(Le huitième « panneau routier « pour le pèlerin)

Eugène, comme Jésus, avait un oeil aiguisé pour discerner où se trouvaient les plus abandonnés et pour y répondre du mieux qu’il pouvait.

Il me semble que notre devoir est d’accourir où le danger est le plus pressant.
Lettre à Monsieur le Curé de Barjols, le 20 aout 1818, E.O. XIII, n.14

“Ils auront des entrailles de charité pour la misère des pauvres et ils s’estimeront heureux de pouvoir soulager, dans leurs besoins, ces membres souffrants de J.-C. » 

Règle d’Eugène de Mazenod pour les membres de son association de jeunesse chrétienne EO XV, n. 135

Il a décrit sa famille missionnaire comme des personnes

qui sont toujours prêts à voler en tout temps et au moindre signe où l’obéissance leur montre quelque bien à faire

Lettre d’Eugène à l’archevêque d’Aix, 16 décembre 1819, EO XIII n 27.

PAROLE DE DIEU

Et que l’on apprenne à se consacrer aux bonnes œuvres pour répondre aux besoins urgents, afin de ne pas être improductif.

Tite 3:14

« Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »

Jésus leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles recouvrent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et l’on annonce aux pauvres une bonne nouvelle. » [« pauperibus evangelizantur » de l’écusson OMI)

Matthieu 11:3-4

PRIÈRE

Dieu notre Père,
par la grâce de l’Esprit Saint,
tu as appelé saint Eugène de Mazenod
à rassembler une famille missionnaire
pour répondre aux besoins les plus urgents.

Puissions-nous être tes yeux pour regarder le monde avec compassion
et être tes mains et tes cœurs pour y répondre.

Puissions-nous recevoir par l’intercession de Saint Eugène
les grâces particulières que nous demandons en tant que pèlerins de l’espérance.

(Le septième « panneau routier « pour le pèlerin)

Le chemin de vie de Saint Eugène a toujours été accompagné par Marie, qu’il aimait comme une mère. En regardant sa vie en rétrospective, il a écrit dans son testament :

J’invoque à cet effet l’intercession de la très sainte et immaculée vierge Marie, Mère de Dieu, osant lui rappeler en toute humilité, mais avec consolation, le dévouement filial de toute ma vie et le désir que j’ai toujours eu de la faire connaître et aimer et de propager son culte en tous lieux.

Extrait du testament d’Eugène de Mazenod, le 1 aout 1854, E.O. XV n. 191

RÉFLEXION

Le pape François a dit ceci à la Famille mazenodienne lors du récent chapitre général :

« Marie la pèlerine, Marie en voyage, Marie qui s’est levée en hâte pour aller servir. Après avoir dit son « oui » à Dieu par l’intermédiaire de l’archange Gabriel, elle est partie en hâte pour se rendre chez sa cousine Élisabeth, pour partager le don et se mettre à son service. En cela aussi, que Marie soit un exemple pour vous, pour votre vie et pour votre mission »

PRIÈRE COMPOSÉE PAR NOTRE SUPÉRIEUR GÉNÉRAL, P. CHICHO ROIS

(Il s’applique à toutes les catégories de membres de la nombreuse famille oblate mazenodienne).

Vien marcher avec nous, Marie, pèlerine d’espérance en communion. Donne-nous ta main et ton sourire.

Apprends-nous à regarder avec le cœur, pour découvrir le pas miséricordieux de Dieu. Apprends- nous à regarder ceux que personne ne regarde et à découvrir qu’ils sont les choisis de Jésus comme signe de sa présence : les petits et les pauvres, les humbles et les vulnérables.
Fais que nous soyons dignes de marcher avec eux chaque jour.

Prends soin, Mère, de notre maison commune et de notre maison oblate. Aide-nous à découvrir ce que nous devons faire pour que la planète et nos communautés soient un lieu où Jésus puisse naître. Que notre communion soit semence et levain de fraternité universelle pour le monde.

Aux pieds de la croix et des crucifiés, apprends-nous, Marie, à regarder le monde avec les yeux du Sauveur crucifié. Qu’en te contemplant, Marie, nous nous engagions à collaborer avec Celui qui aura la victoire définitive de Dieu sur le mal.

Nous sommes tes Oblats : fais-nous cadeau de ton sourire, comme tu l’as fait à nos débuts. Intercède pour nous, avec saint Eugène et tous les saints Oblats qui nous ont précédés, et fais-nous engager en des chemins audacieux pour nous tourner en des pèlerins authentiques d’espérance en communion, qui vivent et annoncent l’Évangile. Amen.

***

Prière de la neuvaine :

Puissions-nous recevoir par l’intercession de Marie et de saint Eugène les grâces particulières que nous demandons en tant que pèlerins de l’espérance.

(Le sixième “panneau routier”pour le pèlerin)

En regardant la Croix le Vendredi saint, Eugène a été comblé par l’amour de Dieu qui a tout donné pour lui. La réponse de ce jeune homme a été l’oblation : tout donner à Dieu en réponse.

Quelle plus glorieuse occupation que de n’agir en tout et pour tout que pour Dieu, que de l’aimer par-dessus tout, que de l’aimer d’autant plus qu’on l’a aimé trop tard.

Notes de retraite, décembre 1814, E.O. XV n.130

L’oblation est devenue la caractéristique centrale de sa vie en tant que personne, prêtre, fondateur, supérieur général et évêque. C’est cet esprit que les membres de la famille mazenodienne sont appelés à absorber et à assimiler.

Notre Seigneur Jésus-Christ nous a laissé le soin de continuer le grand œuvre de la rédemption des hommes. C’est uniquement vers ce but que doivent tendre tous nos efforts; tant que nous n’aurons pas employé toute notre vie et donné tout notre sang pour y réussir, nous n’avons rien à dire; à plus forte raison quand nous n’avons encore donné que quelques gouttes de sueur et quelques minces fatigues.

Lettre à Henri Tempier, le 22 août 1817, E.O. VI n. 21

PAROLE DE DIEU

J’entendis la voix du Seigneur qui disait : « Qui enverrai-je et qui ira pour nous ? » Et j’ai dit : « Me voici, envoie-moi ! »

Isaïe 6:8

Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors :

« Voici la servante du Seigneur ;
que tout m’advienne selon ta parole. »

Luc 1:37-38

PRIÈRE

Dieu notre Père,
par la grâce de l’Esprit Saint,
tu as appelé saint Eugène de Mazenod
à rassembler une famille missionnaire
pour annoncer l’Évangile
en particulier parmi les pauvres et les plus abandonnés.

Puissions-nous vivre de l’esprit de son oblation
agir en tout et pour tout uniquement pour toi pour t’aimer par-dessus tout.

Par l’intercession de St Eugène, puissions-nous recevoir
les grâces particulières que nous demandons en tant que pèlerins de l’espérance.

(Le cinquième “panneau routier”pour le pèlerin)

Les caractéristiques du pèlerin mazenodien se retrouvent dans le dernier testament de saint Eugène à sa famille missionnaire :

 « Entre vous, pratiquez la charité, la charité, la charité – et, à l’extérieur, le zèle pour le salut des âmes. »

C’était notre signe distinctif dès le début. Après deux semaines d’intensité à vivre l’expérience de faire une mission paroissiale ensemble pour la première fois – où ils ont travaillé jour et nuit pratiquement sans arrêt, Eugène s’exclame :

Entre nous, missionnaires, nous sommes ce que nous devons être, c’est-à-dire que nous n’avons qu’un cœur, qu’une âme, qu’une pensée ; c’est admirable ! Nos consolations sont comme nos fatigues, sans égales.

Lettre à Henri Tempier, le 24 février 1816, E.O. VI n. 10

La communauté n’est pas une réalité géographique, mais un mode de vie pratiqué comprenant même la distance et la séparation physique :

 C’est le seul moyen de rapprocher les distances, se trouver au même instant en la présence de notre Seigneur, c’est se rencontrer pour ainsi dire côte à côte. On ne se voit pas, mais on se sent, on s’entend, on se confond dans un même centre.

Lettre au Père de l’Hermite, 10 janvier 1852, EO XI n 1096

PAROLE DE DIEU

 » Car là où deux ou trois sont ensemble en mon nom, je suis présent au milieu d’eux… »

Mt 18:20

Paul remercie Dieu au sujet des Corinthiens

Je ne cesse d’exprimer ma reconnaissance à mon Dieu[b] à votre sujet pour la grâce qu’il vous a accordée dans l’union avec Jésus-Christ. En effet, vous avez été comblés en lui dans tous les domaines, en particulier celui de la parole et celui de la connaissance, 6 dans la mesure même où la vérité dont Christ est le témoin a été fermement établie chez vous.

… Il faut cependant, frères et sœurs, que je vous adresse une recommandation instante, et c’est au nom de notre Seigneur Jésus-Christ que je le fais. Vivez tous ensemble en pleine harmonie ! Ne laissez pas de division s’introduire entre vous ! Soyez parfaitement unis en ayant une même conviction, une même façon de penser !

I Corinthiens 1:2-6;10

PRIÈRE

Dieu notre Père,
par la grâce de l’Esprit Saint,
tu as appelé saint Eugène de Mazenod
à rassembler une famille missionnaire
pour devenir une communauté de cœur et d’esprit.

Puissions-nous nous-mêmes grandir dans l’unité et témoigner devant le monde
que Jésus vit parmi nous
et nous unit pour nous envoyer proclamer le règne de Dieu.

Puissions-nous recevoir par l’intercession de saint Eugène
les grâces particulières que nous demandons en tant que pèlerins de l’espérance.

(Quatrième « panneau de chemin » pour le pèlerin)

Voici la vocation de tous ceux qui sont liés au charisme et à la spiritualité de saint Eugène : être des pèlerins de l’espérance au service des plus abandonnés.

En aurons-nous jamais une juste idée de cette sublime vocation ! Il faudrait pour cela comprendre l’excellence de la fin de notre Institut, incontestablement la plus parfaite que l’on puisse se proposer ici-bas, puisque la fin de notre Institut est la même que la fin qu’a eue en vue le Fils de Dieu en venant sur la terre : la gloire de son Père céleste et le salut des âmes. « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19,10). Il a particulièrement été envoyé pour évangéliser les pauvres  » Il m’a envoyé évangéliser les pauvres  » (Luc 4, 18). Et nous sommes établis précisément pour travailler à la conversion des âmes, et spécialement pour évangéliser les pauvres.

Notes de retraite, 1831 octobre, EO XV n. 163

Écrivant aux missionnaires. quittant la France pour s’occuper des peuples indigènes en 1855, Eugène ne laisse aucun doute quant à l’identité des pauvres :

Vous sortez de mon sein pour voler à la conquête des âmes et certes on peut bien le dire des âmes les plus abandonnées, car peut-il s’en trouver de plus délaissées que celles de ces pauvres indigènes que Dieu par un privilège inappréciable nous a appelés à évangéliser ?

lorsque fidèles à votre vocation vous devenez les instruments de ses miséricordes sur ces pauvres infidèles que vous arrachez au démon qui en avait fait sa proie, et que vous étendez ainsi le Royaume de Jésus-Christ jusqu’aux extrémités de la terre.

Lettre aux missionnaires de Rivière Rouge, 28 juin 1855, EO II n 211

PAROLE DE DIEU

L’Esprit du Seigneur est sur moi
car il m’a oint
pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres.
Il m’a envoyé |pour annoncer aux captifs la délivrance,
aux aveugles le recouvrement de la vue, 
pour apporter la liberté aux opprimés 
et proclamer une année de faveur accordée par le Seigneur[a] .

Luc 4:17-19

Plus tard. pour prouver à Jean-Baptiste qu’il était le Messie, Jésus a dit :

« Et Jésus leur répondit : Retournez auprès de Jean et racontez-lui ce que vous entendez et ce que vous voyez : les aveugles voient, les paralysés marchent normalement, les lépreux sont purifiés, les aigris entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. »

Matthieu 11:4-5

PRIÈRE

Dieu notre Père,
par la grâce de l’Esprit Saint,
tu as appelé saint Eugène de Mazenod
à rassembler une famille missionnaire
pour annoncer l’Évangile
en particulier parmi les pauvres et les plus abandonnés.

Puissions-nous nous-mêmes répondre au Dieu d’amour qui nous sauve,
et nous appelle à être des pèlerins qui témoignent auprès des plus abandonnés de notre société actuelle.

Convaincus de l’amour de Dieu pour nous, puissions-nous recevoir par l’intercession de saint Eugène
les grâces particulières que nous demandons en tant que pèlerins de l’espérance.

(Le troisième “panneau routier” pour le pèlerin)

C’est le Sauveur qui devait parler à travers son coopérateur, comme Eugène l’a écrit dans sa Règle :

Enfin, le missionnaire qui ne voudra pas prêcher en vain priera et fera prier le divin Maître des cœurs, pour qu’il daigne accompagner les paroles de son ministre de cette puissante grâce qui touche et qui convertit les âmes, et sans laquelle tout discours ne serait qu’un airain sonnant et une cymbale retentissante.

Règle de 1826, Part I, Chapitre 3, §1, Art. 24.

Eugène attire certainement les foules par son style de prédication. Marius Suzanne, qui était novice en 1820 pendant la mission d’Aix, a décrit la technique d’Eugène pour communiquer le Sauveur, et la réaction de ses auditeurs :

J’assistai le mardi d’après, au sermon du matin dans la Métropole de St Sauveur. Si je fus étonné du concours prodigieux de personnes de tout âge et de tout sexe, qui s’y trouvaient réunies depuis quatre heures et demi, je le fus bien davantage encore du Discours que M. de Mazenod nous donna. Vous ne pouvez, mon cher ami, vous faire une juste idée de l’éloquence douce et coulante de cet homme de Dieu ; il ne cherche pas à exciter de violentes secousses, à faire trembler les pécheurs et à les jeter dans l’épouvanté. II s’insinue sans efforts dans l’âme, et y réveille les plus tendres affections ; quelque chose de pur et de doux qui s’épanche de son cœur , vous dilate et vous rafraîchit de cette rosée céleste dont parle le Prophète ; on l’oublia entièrement lui-même, Il expliquait en provençal les premiers mots de l’Oraison Dominicale : il les développa avec tant de facilité, il s’exprima avec une abondance de sentiments si naturels et si touchants, que nous étions émus jusqu’aux larmes ; elles coulaient en effet de tous les yeux, avec douceur, mais sans efforts et sans éclats ; un grand nombre de pécheurs se convertirent ; trois courtisanes, entr’autres, qui se confessèrent le soir du même jour.

SUZANNE M., Quelques lettres sur la mission d’Aix

PAROLE DE DIEU

Tous ceux qui invoqueront le Seigneur seront sauvés.
Mais comment feront-ils appel à lui s’ils n’ont pas cru en lui ?
Et comment croiront-ils en lui s’ils ne l’ont pas entendu ?
Et comment entendront-ils s’il n’y a personne pour le leur annoncer ?
Et comment y aura-t-il des gens pour l’annoncer s’ils ne sont pas envoyés ? Aussi est-il dit dans l’Ecriture :

Qu’ils sont beaux les pas de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles 

Romains 10:13-15

PRIÈRE

Dieu notre Père,
par la grâce de l’Esprit Saint,
tu as appelé saint Eugène de Mazenod
à rassembler une famille missionnaire
pour annoncer l’Évangile
surtout parmi les pauvres et les plus abandonnés.

Puissions-nous nous enflammer de son zèle pour annoncer et témoigner de l’Évangile de Jésus-Christ notre Sauveur
pour annoncer et témoigner de l’Évangile de Jésus-Christ notre Sauveur
et recevoir par son intercession
les grâces particulières que nous demandons en tant que pèlerins de l’espérance.

(Deuxième “panneau routier”pour le pèlerin)

C’est l’amour d’Eugène pour l’Église qui l’a conduit à lui consacrer sa vie, le Corps du Christ, en tant que prêtre :

N’enviez donc pas, ma chère bonne maman, n’enviez pas à cette pauvre Église, si horriblement délaissée, méprisée, foulée aux pieds, et qui pourtant nous a tous enfantés à J[ésus]-Christ], l’hommage que deux ou trois individus dans toute la France (du petit nombre desquels je m’estime si heureux d’être) veulent lui faire de leur liberté et de leur vie. Et pourquoi voudriez-vous que je tarde davantage à m’engager, à me dévouer à l’Épouse de J[ésus]-C[hrist] ?

 Et pourquoi voudriez-vous que je tarde davantage à m’engager, à dévouer à l’Épouse de Jésus-Christ, que ce divin Maître a formée par l’effusion de tout son sang, tous les instants d’une vie que je n’ai reçue que pour l’employer à la plus grande gloire de Dieu.

Lettre à sa mère, le 11 octobre 1809, EO XIV n.61

L’amour de l’Église a été le phare constant qui l’a conduit à rassembler une famille missionnaire :

Notre Seigneur Jésus-Christ nous a laissé le soin de continuer le grand œuvre de la rédemption des hommes…

. Cet esprit de dévouement total pour la gloire de Dieu, le service de l’Église et le salut des âmes, est l’esprit propre de notre Congrégation, petite, il est vrai, mais qui sera toujours puissante tant qu’elle sera sainte.

Lettre à Henri Tempier, 22 août 1817, EO VI n 21

Un an avant sa mort, Eugène le pèlerin continue d’exprimer sa fidélité à ces importants poteaux indicateurs :

Comment serait-il possible de séparer notre amour pour Jésus-Christ de celui que nous devons à son Église ? Ces deux amours se confondent : aimer l’Église c’est aimer Jésus-Christ et réciproquement.

On aime Jésus-Christ dans son Église parce qu’elle est son épouse immaculée qui est sortie de son côté ouvert sur la croix …

Mandement – diocèse de Marseille, pour le Carême, 16 février 1860.

LA PAROLE DE DIEU

… comme Christ a aimé l’Eglise : il a donné sa vie pour elle afin de la rendre digne de se tenir devant Dieu après l’avoir purifiée par sa Parole, comme par le bain nuptia. Il a ainsi voulu se présenter cette Eglise à lui-même, rayonnante de beauté, sans tache, ni ride, ni aucun défaut, mais digne de se tenir devant Dieu et irréprochable.

Éphésiens 5, 25-27

PRIÈRE

Dieu notre Père,
par la grâce du Saint-Esprit,
tu as donné à saint Eugène de Mazenod
un amour inconditionnel pour l’Église.

Puissions-nous nous enflammer de son amour pour l’Église, le corps du Christ
et recevoir par son intercession
les grâces particulières que nous demandons en tant que pèlerins de l’espérance.

(Premier “panneau routier”pour le pèlerin)

Eugène a exprimé le but du pèlerinage de sa vie, et le point de repère pour chaque jour, de cette façon :

Vous, vous seul serez l’unique objet auquel tendront toutes mes affections et toutes mes actions. Vous plaire, agir pour votre gloire, sera mon occupation journalière, l’occupation de tous les instants de ma vie. Je ne veux vivre que pour vous, je ne veux aimer que vous et tout le reste en vous et par vous. Je méprise les richesses, je foule aux pieds les honneurs ; vous m’êtes tout, vous me tenez lieu de tout. Mon Dieu, mon amour et mon tout : « Deus meus et Omnia ».

Notes de retraite avant son ordination sacerdotale, le 21 décembre 1811, E.O. XIV n.95

Vingt ans plus tard, il montre que l’amour de Dieu continue d’être le pointeur en citant librement la première lettre de Jean dans cette réflexion :

Aimons Dieu à cause de ses infinies perfections, aimons-le aussi parce qu’il nous a aimés le premier, « puisqu’il nous a aimés lui-même le premier », mais  » mais « très chers, si Dieu nous a tant aimés, nous devons nous aimer les uns les autres, », et remarquez bien : « Enfants, n’aimons pas en paroles ou en discours, mais en œuvres et en vérité » comme tous ceux qui aiment par la tête, « mais en œuvres et en vérité »…. Oh non ! « Celui qui n’aime pas ne connaît pas Dieu, puisque Dieu est amour ! ».

Journal d’Eugène de Mazenod, 4 septembre 1837

PRIÈRE

Dieu notre Père,
par la grâce du Saint-Esprit,
tu as permis à saint Eugène de Mazenod
d’exprimer son amour pour toi en ces mots :

 » Mon Dieu, redoublez, triplez, centuplez mes forces, que je vous aime, non seulement autant que je puis vous aimer, ce n’est rien, mais que je vous aime autant que vous avez aimé les saints, autant que[p. 9] vous aimiez et que vous aimez votre très sainte Mère. « 

Puissions-nous nous-mêmes être capables de t’aimer comme Eugène l’a fait,
et recevoir par son intercession
les grâces particulières que nous demandons en tant que pèlerins de l’espérance.

Un pèlerin est  » quelqu’un qui fait un voyage, souvent long et difficile, vers un lieu particulier pour des raisons religieuses.  » Cette définition du dictionnaire correspond certainement à saint Eugène de Mazenod en tant que « pèlerin d’espérance en communion ». Toute sa vie peut être décrite comme un pèlerinage long et exigeant, non pas vers un lieu physique (comme Jérusalem ou Compostelle par exemple) mais vers le « lieu particulier » de sa rencontre et de son dévouement continus à son Sauveur.

Eugène était toujours en chemin, dirigeant et accompagnant les membres de sa famille apostolique mazenodienne à être des témoins de l’espoir pour les plus abandonnés. Ce parcours est parfaitement exprimé dans la Règle des Oblats :  » À travers les yeux de notre Sauveur crucifié, nous voyons le monde qu’il a racheté par son sang, désirant que ceux en qui il continue de souffrir connaissent aussi la puissance de sa résurrection. « (C4)

En préparation à la célébration de la fête d’Eugène le 21 mai, je vous invite à participer à des jours de réflexion dans la prière sur neuf des « panneaux routiers » de son parcours personnel que nous faisons nôtres en tant que membres de sa Famille missionnaire. À travers « les yeux du Sauveur crucifié », ces signes deviennent les panneaux indicateurs ou les tremplins qu’il nous tend au cours de notre pèlerinage.

PAROLE DE DIEU

Saint Paul a écrit:

« Non, frères et sœurs, pour moi je n’estime pas avoir saisi le prix. Mais je fais une seule chose : oubliant ce qui est derrière moi, et tendant de toute mon énergie vers ce qui est devant moi,  je poursuis ma course vers le but pour remporter le prix attaché à l’appel que Dieu nous a adressé du haut du ciel dans l’union avec Jésus-Christ.

Philippiens 3:13-14

En compagnie de saint Eugène, soyons consciemment des pèlerins de l’espoir et courons avec lui vers la puissance de la Croix et de la Résurrection du Sauveur.

PRIÈRE

Dieu notre Père,
par la grâce de l’Esprit Saint,
tu as appelé saint Eugène de Mazenod
à rassembler une famille missionnaire
pour annoncer l’Évangile
surtout parmi les pauvres et les plus abandonnés.

Puissions-nous nous enflammer de son zèle pour annoncer et témoigner de l’Évangile de Jésus-Christ notre Sauveur,
et recevoir par son intercession
les grâces particulières que nous demandons en tant que pèlerins de l’espérance.