L’OBLATION : LA VOLONTÉ D’ÊTRE UN MARTYR DE LA CHARITÉ.

J’ai toute ma vie désiré mourir victime de la charité. Vous savez que cette couronne me fût enlevée des les premières années de mon ministère. Dieu avait ses desseins puisqu’il voulait me charger de donner une nouvelle famille à son Église, mais pour moi il eut mieux valu qu’on me laissa mourir de ce bienheureux typhus que j’avais pris au service des prisonniers.

Lettre au Père Henri Tempier, 12 septembre 1849, EO X n 1018

RÉFLEXION

Dès son ordination sacerdotale, Eugène avait souhaité donner sa vie totalement dans le martyre au service des autres. Cela a failli se produire en 1814, lorsqu’il a failli mourir du typhus alors qu’il s’occupait de prisonniers de guerre autrichiens. Mais Dieu avait d’autres plans : il devait être l’instrument de Dieu pour fonder les Missionnaires Oblats.

Combien de martyrs de la charité avons-nous connus dans notre vie ? Non pas des personnes qui versent leur sang dans le martyre, mais plutôt qui se sacrifient pour le bien des autres dans leur vie quotidienne. Ma vie est inspirée et enrichie par ma rencontre avec beaucoup d’entre eux chaque jour.

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JE SUIS ALLÉ CONFIRMER SUR LEUR LIT DE MORT PLUSIEURS DE CES PAUVRES VICTIMES

Nous sommes ici sous la fatale influence du choléra qui nous enlève tous les jours tantôt 40 tantôt 30 tantôt 20 ou 25 personnes. Ceux qui rentrent sont en danger. Hier une famille composée de cinq personnes a péri tout entière en rentrant dans la ville après en être sortie au commencement de l’épidémie. Vous sentez que je n’ai pas dû calculer ce danger quand mon devoir m’a rappelé au milieu de mes ouailles, mais je n’ai jusqu’à présent ressenti aucune atteinte du mal. Aucun des nôtres n’en a été non plus atteint.

Lettre au père Ferdinand Grenier, à Nancy, 30 septembre 1849, EO X, n 1023

Mgr Eugène et le clergé diocésain et oblat ont courageusement exercé leur ministère auprès des personnes affligées par l’épidémie de choléra.

Le choléra persiste dans son même degré d’intensité; les cas foudroyants sont rares pourtant. Depuis que je suis de retour, je suis allé confirmer sur leur lit de mort plusieurs de ces pauvres victimes, et je n’en ai ressenti d’autre mal que ce déchirement de cœur dont il m’est impossible de me défendre à la vue de tels désastres.

Lettre au Père Ambroise Vincens à N. D. de L’Osier, 12 octobre 1849, EO X n 1024

RÉFLEXION

« La fin de la vie mérite autant de beauté, de soin et de respect que le début ». (Auteur inconnu)

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J’AI TOUTE MA VIE DÉSIRÉ MOURIR VICTIME DE LA CHARITÉ

Eugène avait visité les communautés oblates du centre de la France et en avait profité pour baptiser l’enfant de sa nièce, qui était sur le point d’accoucher. Il apprend qu’une épidémie de choléra s’est répandue à Marseille.

Mon inquiétude est si grande que je crains d’en tomber malade. La pensée de ce qui se passe à Marseille remplit mon âme d’amertume, je n’éprouve aucune jouissance de me trouver au sein de ma famille, mon devoir m’appelle ailleurs.

Eugène rappelle à Tempier que son absence n’est pas due à la peur, ce dont il n’a jamais fait preuve.

Vous me connaissez assez pour être persuadé que la moindre pensée de crainte ne s’est seulement pas présentée à mon esprit. J’ai toute ma vie désiré mourir victime de la charité.

Lettre au Père Henri Tempier, 12 septembre 1849, EO X n 1018

RÉFLEXION

L’amour d’Eugène pour Dieu était si grand qu’il voulait que toute sa vie soit une oblation à Dieu. Ceci non pas en théorie, mais dans un service aimant et auto-sacrificiel.« Vraiment, je vous l’assure : chaque fois que vous avez fait cela à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi-même que vous l’avez fait. » Matthieu 25: 40

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CETTE MESSE EST DE FONDATION À PAREIL JOUR

Deux août, anniversaire de mon baptême. Messe aux Capucines. Cette messe est de fondation à pareil jour. Je ne saurais réclamer un plus puissant secours que les prières de ces saintes filles pour remercier Dieu d’un bienfait comme celui de ma régénération

Journal d’Eugène de Mazenod, 1er août 1849, EO XXII

RÉFLEXION

Pour Eugène, l’anniversaire de son baptême était plus important que son anniversaire de naissance. C’était l’anniversaire de sa naissance à la vie de Jésus-Christ.

« L’Église de Dieu t’accueille avec une grande joie. En son nom, je te marque de la croix qui est le signe du Christ, notre Sauveur. » (Rituel de baptême)

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POINT D’INFIRMITÉ ET DE SE PORTER COMME SI L’ON N’AVAIT QUE TRENTE ANS

Fin de ma 67e année. Entrée dans ma 68e. Anniversaire de ma naissance. C’est ainsi que les années s’accumulent sans qu’on s’en aperçoive. On avance vers le tombeau un an après l’autre. On peut pourtant mesurer la distance le jour où l’attention est fixée par la célébration de l’anniversaire de son entrée dans le monde. Qu’importe de n’avoir point d’infirmité et de se porter comme si l’on n’avait que trente ans. On est forcé de compter le jour qui rappelle celui de la naissance.

Journal d’Eugène de Mazenod, 1er août 1849, EO XXII

RÉFLEXION

Eugène avait eu de graves complications de santé plus tôt dans sa vie, ce qui avait nécessité de longues périodes de récupération. Une fois devenu évêque de Marseille, en plus d’être Supérieur général des Oblats, il a eu un calendrier chargé d’engagements qui semblent l’avoir rajeuni – lui donnant l’impression d’avoir encore 30 ans !

Nous appelons cela la « grâce d’état » où Dieu nous donne les grâces et la force nécessaires pour accomplir son œuvre. Saint Paul y fait référence lorsqu’il s’exclame :

Le Seigneur m’a répondu : « Ma grâce te suffit, c’est dans la faiblesse que ma puissance se manifeste pleinement. » C’est pourquoi je me vanterai plutôt de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. ( 2 Corinthiens 12:9)

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LA MORT DE CE BON SUJET EST UNE GRANDE PERTE POUR LA CONGRÉGATION

Aujourd’hui, anniversaire de la mort de notre bon père Mie, j’apprends celle du p. Frédéric Michel; c’était un de nos meilleurs sujets, plein de vertus, mais de vertus peu communes, rempli de talents et d’instruction, c’était un sujet tout formé. Il partit du séminaire de Grenoble pour le noviciat le jour même de son ordination pour le sacerdoce, sans vouloir seulement passer chez ses parents. Il était le 200me de nos Oblats; il n’avait fait sa profession que depuis quelques mois; c’est une grande perte.

Lettre au P. Telmon, 10 mars 1849, EO I n 113

Le P. Frédéric Michel est mort subitement juste après avoir prêché sa première mission paroissiale, comme Eugène l’a noté dans son journal :

Désolante nouvelle de la mort du p. Michel . Il venait de terminer la mission de Saint-Bonnet où il avait donné des preuves d’un grand zèle et d’une grande générosité. Le p. Lavigne qui avait fait cette mission avec lui, m’écrivait qu’il s’était conduit en saint. Je crains bien que le p. Lavigne n’ait pas su modérer ce zèle ni exiger assez qu’il prît plus de soin de sa personne. Je crains fort que ce que le p. Lavigne appelle une coqueluche ne fut une toux d’irritation et peut-être un commencement de fluxion de poitrine que le pauvre défunt n’a pas voulu ménager. Dieu l’aura récompensé, mais la mort de ce bon sujet est une grande perte pour la congrégation.

Journal d’Eugène, 10 mars 1849, EO XXII

RÉFLEXION

« En mourant jeune, un homme reste jeune pour toujours dans la mémoire des gens. S’il brûle avant de mourir, sa lumière brille pour toujours ». (Alexandre Soljenitsyne)

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CES QUELQUES LIGNES, TÉMOIGNAGE DE MON SOUVENIR ET DE MA TENDRE AFFECTION POUR VOUS

Les jeunes pères Charles Gondrand et Charles Baret étaient dans la communauté oblate de Limoges et avaient écrit une lettre très appréciée à Eugène. Celui-ci, submergé de travail, avait tardé à répondre.

Si par l’instigation du malin esprit, il vous était arrivé, mes chers fils Gondrand et Baret, de mal juger votre père, quel regret ne devriez-vous pas en avoir en voyant arriver ces quelques lignes, témoignage de mon souvenir et de ma tendre affection pour vous…

Ne voyez-vous pas votre lettre sur mon bureau, enfouie dans un tas d’autres papiers. Il n’est pas de jour qu’elle ne me passe plusieurs fois entre les mains lorsque je fouille et refouille pour chercher ce qu’il y a de plus urgent à faire. Eh bien! chaque fois que je la touche ou que je jette les yeux sur elle, sa vue excite en mon âme un sentiment affectueux que j’exprime même extérieurement avec amour. Chers enfants, me dis-je, vous attendez ma réponse. Une autre fois: voilà encore cette lettre! S’ils savaient combien je les aime! Qu’est-il besoin de le leur dire?

Et encore: que ne puis-je leur parler au lieu de leur écrire et comme je les presserais contre mon cœur! Que vous dirais-je? C’est un monologue perpétuel, ou plutôt un dialogue, car je vous tiens toujours présents, tant votre souvenir est personnifié dans mon cœur. Je ne vous demande pas s’il en est ainsi de vous, ce serait trop exiger; je veux seulement que vous n’ayez rien perdu pour avoir attendu.

Lettre au Père Charles Gondrand et Baret, 25 février 1849, EO X n 998

RÉFLEXION

« L’écriture d’une lettre peut être considérée comme un cadeau parce que quelqu’un a pris le temps d’écrire, de penser et d’exprimer son amour. (S. Coffelt)

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C’EST UNE CONSOLATION POUR MOI DE VEILLER DEVANT LE TABERNACLE DU SEIGNEUR TANDIS QUE TOUS MES ENFANTS REPOSENT DANS LE PAISIBLE SOMMEIL

Le souci du père de la famille oblate pour ses enfants :

Le jour me manque et aussi le temps pour prolonger mon doux entretien avec vous. Je vous embrasse donc à la hâte et je vous bénis ainsi que toute la famille qui vous est confiée. Je n’ai pas besoin de me recommander aux prières de tous mes enfants, mais dites-leur bien que tous les jours à la sainte messe ils sont présents à ma pensée et le soir aussi quand je me recueille devant le T. S. Sacrement. Il arrive souvent que c’est de 10h. ½ à 11 h. J’y suis forcé à cause de mes occupations de la journée, mais c’est aussi une consolation pour moi de veiller devant le tabernacle du Seigneur tandis que tous mes enfants reposent dans le paisible sommeil.

Lettre au Père Louis Dassy à Nancy, 13 février 1849, EO X n 997

RÉFLEXION

Cette pratique de l’oraison, de la prière en communion devant le Saint Sacrement, est l’un des dons de saint Eugène pour nous. En tant que fondateur et père, il rendait quotidiennement présents tous les gens qu’il aimait en communiant avec eux en présence de Jésus. En tant que saint, il continue à le faire pour nous, mais il nous encourage aussi à faire de même avec les personnes que nous aimons.

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NOTRE GRANDE PLAIE EST L’IGNORANCE. IL FAUDRAIT TOUT FAIRE POUR LA DISSIPER

Dès le commencement de notre existence, le but de la prédication oblate a été de catéchiser : faire connaître aux gens qui est le Sauveur et les éduquer dans le contenu de leur foi. Le père Hippolyte Courtès avait commencé un cours de catéchisme à Aix. Eugène l’encourage :

Je ne vois aucun inconvénient au parti que tu as pris. Il eut été difficile de se refuser à cette proposition qui rentre assez d’ailleurs dans les attributions de notre Congrégation. Pour l’exécution vous aurez à surveiller cet enseignement laïque qui ne saurait être que très imparfait et insuffisant. Il faudra savoir rendre intéressant ce catéchisme qui devra être quelque chose de plus qu’un catéchisme ordinaire. Il faut pour cela se faire un plan d’instructions, qui tienne sans doute de l’élémentaire, mais qui pénètre un peu plus avant dans la science de la religion. Notre grande plaie est l’ignorance. Il faudrait tout faire pour la dissiper.

Lettre au Père Hippolyte Courtès à Aix, 10 janvier 1849, EO X n 995.

RÉFLEXION

« Être catéchiste n’est pas un titre, c’est une attitude de demeurer avec lui, et cela dure toute la vie ! Cela signifie demeurer en présence du Seigneur et se laisser conduire par lui ». (Pape François)

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ENCOURAGEZ LEURS EFFORTS, MONTREZ-VOUS CONTENT DU PEU QU’ILS FONT, CELA IRA MIEUX PLUS TARD

Le père François-Xavier Michelier, nouvellement ordonné, avait été envoyé à Nancy pour être formé à la prédication et à l’économat de la communauté. Le supérieur, Louis Dassy, s’était plaint à Eugène : Le P. François-Xavier Michelier « ne semble pas du tout décidé à écrire des sermons. Il lit toutes sortes d’écrits, mais lui-même n’a pas le goût d’écrire ». Eugène répond :

Ce jeune homme peut-il s’aveugler à ce point sur ses devoirs ? Il ne peut ignorer que je ne l’ai envoyé à Nancy que pour se former à la prédication et c’est précisément ce travail auquel il se refusera? Cela est à peine croyable.

D’autre part, le père Dassy était connu pour être très exigeant dans ses relations avec les gens, alors Eugène l’a conseillé :

Prenez garde de ne l’avoir pas découragé. Vous allez, mon cher ami, quelquefois un peu vite en besogne. Vous ne savez pas toujours faire la part de la misère humaine. Il y a tant de ménagements à garder, surtout avec les jeunes gens! Ne vous lassez donc pas si facilement. Vous voyez que vous êtes beaucoup plus satisfait du travail du p. Depetro, il en sera de même du père [Michelier], mais je vous en conjure, ne jetez pas le manche après la cognée et surtout n’effarouchez pas les pauvres commençants. Tenez à ce qu’ils travaillent, mais encouragez leurs efforts, montrez-vous content du peu qu’ils font, cela ira mieux plus tard.

Lettre au Père Louis Dassy à Nancy, 7 janvier 1849, EO X n 994

RÉFLEXION

« Un mot d’encouragement d’un enseignant à un enfant peut changer une vie. Un mot d’encouragement d’un conjoint peut sauver un mariage. Un mot d’encouragement de la part d’un leader peut inspirer une personne à atteindre son potentiel ». (John C. Maxwell)

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