J’AI UNE GRANDE CONFIANCE EN LA BONTÉ DE DIEU

En revoyant le déroulé de son cheminement spirituel, Eugène prend conscience d’une évolution importante qui s’est produite dans sa vie. Alors qu’au cours de ses retraites précédentes, il était concentré sur son état de pécheur et avait principalement des préoccupations morbides à propos de ses faiblesses et de ses manquements, il a maintenant une perspective différente. Conscient que ses fautes et ses péchés persistent, il est maintenant capable de dire : « je ne suis pas troublé pour tout cela », parce qu’il a pleinement compris que c’est l’amour de Dieu qui le pousse à continuer.

Je remarque d’abord qu’au milieu de mon extrême détresse, car je me vois bien tel que je suis, c.à.d. absolument dépourvu de vertus, n’en ayant que le désir et la volonté de travailler à en acquérir, je remarque, non sans étonnement, que je ne suis pas pour cela troublé. J’ai une grande confiance en la bonté de Dieu, toi seul, ô Éternel ! tu me donnes la sécurité dans ma demeure Ps. 4, et j’espère avec une sorte de sécurité qu’il me fera la grâce de devenir meilleur, car il est sûr que je ne vaux pas grand-chose. Et l’examen, dont je laisserai quelques traits par écrit pour mon instruction, m’en convaincra toutes les fois que je jetterai les yeux sur ce papier.

Notes de retraite, Juillet-Août 1816, E.O. XV n 139

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1 réponse à J’AI UNE GRANDE CONFIANCE EN LA BONTÉ DE DIEU

  1. Denyse Mostert dit :

    Incroyable saint Eugène ! Incroyable et bienheureux, alors que la relecture de notes de retraites antérieures va lui faire prendre conscience que ses « préoccupations morbides » d’homme pécheur se sont transformées, comme à son insu, en une immense confiance en la miséricorde divine.

    Beaucoup d’entre nous ont connu cette image du Dieu, comptable rigoureux de nos fautes, à qui il fallait rendre des comptes pour éviter un jugement sans appel. Nous vivions en quelque sorte sous l’emprise de la peur.

    Je garde le souvenir des samedis après-midi où les enfants de l’école « libre » (sous juridiction directe du curé) se rendaient au « tribunal de la pénitence ».

    Que de péchés à avouer ! Et que de craintes par après d’en avoir oublié quelques-uns ! J’étais passée maître en la matière, au point de m’attirer un jour cette remarque de notre bon curé à qui je voulais me confesser une fois de plus au milieu de la semaine. « Mais Denyse, le bon Dieu vous a déjà pardonné samedi dernier… Croyez-vous qu’il l’a déjà oublié ? » Mon bon curé me disait ce jour-là que Dieu nous aime une fois pour toutes.

    Au fil des années, j’ai compris que « le tribunal de la pénitence » était en fait une rencontre d’amour avec le Père. Un moment de grâce où nous découvrons, non seulement le chemin qui nous reste à faire avant d’atteindre une perfection qui nous paraît tellement lointaine, mais aussi le désir divin de faire de nous ses collaborateurs.

    Une mission propre à chacun de nous, à vivre sur les pas de Jésus Christ. Tout en nous reconnaissant pécheurs… mais pécheurs pardonnés à qui l’appui de Dieu ne peut manquer.

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