LES MISSIONS PAROISSIALES : DE LA NÉCESSITÉ D’AVOIR LE SENS DU RÉALISME DANS LE ZÈLE MISSIONNAIRE DES MISSIONNAIRES

Le rythme imposé dans les missions ainsi que le zèle et la générosité des missionnaires affectaient leur santé. Au fil des ans, Eugène a insisté pour qu’ils soient plus réalistes dans l’utilisation de leur énergie. En 1850, par exemple, il a donné des conseils qui sont aussi valables aujourd’hui qu’ils ne l’étaient alors:

Dans leur mission de Manchester, j’ai appris, ce que le p. Aubert me dissimulait un peu, qu’ils confessaient jusqu’à deux et trois heures du matin, ce que je ne puis approuver, et ce qui m’aurait obligé de les gronder. Ce sont des excès que nous avons commis dans notre jeunesse, mais je tiens à ce qu’on ne les imite pas, parce que je veux conserver notre famille pour qu’elle fasse du bien plus longtemps.

Lettre à Jean-Marie Baudrand, le 11 janvier 1850, E.O. I n.126

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Une réponse à LES MISSIONS PAROISSIALES : DE LA NÉCESSITÉ D’AVOIR LE SENS DU RÉALISME DANS LE ZÈLE MISSIONNAIRE DES MISSIONNAIRES

  1. Denyse Mostert dit :

    Portés par leur vocation il était prévisible qu’Eugène de Mazenod et ses missionnaires n’échapperaient pas à ce qu’on appelle le zèle du néophyte. Pour être équitable, remarquons que cette ardeur a eu la vie longue. Elle est encore présente en 1850 comme en fait foi une lettre d’Eugène de Mazenod au P. Jean-Marie Baudrand.

    « Dans leur mission de Manchester, j’ai appris, ce que le P. Aubert me dissimulait un peu, qu’ils confessaient jusqu’à deux et trois heures du matin, ce que je ne puis approuver, et ce qui m’aurait obligé de les gronder ». Des mots qui disent bien l’attention continue du Fondateur et le soin d’un père à interdire une exagération qu’il juge maintenant dangereuse pour ses missionnaires.

    « Ce sont des excès que nous avons commis dans notre jeunesse, écrit-il, mais je tiens à ce qu’on ne les imite pas ». Effectivement, bien des années ont passé depuis qu’une poignée de jeunes prêtres aménageait dans l’ancien couvent des Carmélites ! Et Eugène a su tirer profit des leçons parfois bien difficiles que la vie s’est chargée de donner à la Congrégation

    Fini le temps du zèle intempestif ! Les directives de modération sont devenues nécessaires. Et la sagesse acquise au cours des années se manifeste dans le souhait du Fondateur : « Je veux conserver notre famille pour qu’elle fasse du bien plus longtemps ».

    Dans le feu de l’action nous sommes tous guettés par le désir de donner le maximum ou à tout le moins d’égaler encore ce que nous faisions dans nos jeunes années. Les motifs sont variés mais les conséquences souvent les mêmes. Le « burn-out » si familier à notre époque en est une preuve suffisante et bien propre à nous ramener à plus de modération.

    Que devient la vie intérieure quand l’intégrité physique se dégrade ? N’est-ce pas dans ces périodes que nous devenons plus vulnérables à une «nuit spirituelle » qui vient boucher tous nos horizons ?

    Le très ancien ‘’un esprit saint dans un corps sain » continue à se vérifier pour nous tous.

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