EUGENE, FILS DE MARIE IMMACULÉE

© Laurent Girard / Studio Mazenod (2011) – Tableau du Jean-Jacques Martin
1819 : Le sanctuaire marial de Notre Dame du Laus est confié aux missionnaires en tant que lieu de mission permanente. Pendant la saison estivale, les Missionnaires accueillaient les pèlerins et leur prêchaient l’Evangile, alors que pendant les mois les plus froids, ils allaient vers les villages environnants pour prêcher des missions paroissiales. Ce sanctuaire a été le premier des 9 sanctuaires mariaux confiés aux Oblats en France pendant la vie d’Eugène.
J’invoque à cet effet l’intercession de la très sainte et immaculée vierge Marie, Mère de Dieu, osant lui rappeler en toute humilité, mais avec consolation, le dévouement filial de toute ma vie et le désir que j’ai toujours eu de la faire connaître et aimer et de propager son culte en tous lieux par le ministère de ceux que l’Eglise m’a donnés pour enfants et qui se sont associés à mes vœux.
Extrait du testament d’Eugène de Mazenod, le 1 aout 1854, E.O. XV n. 191
La Mère de Jésus et les Oblats de Marie Immaculée, c’est l’histoire d’une belle fidélité…
« Il semble bien que le choix du nom de ‘Missionnaires Oblats de la très sainte et immaculée Vierge Marie’ soit, chez le père de Mazenod, la maturation d’une nouvelle et plus profonde vision de la mission de la Congrégation. Il découvre Marie comme le modèle le plus adéquat de la vie apostolique voulue pour sa Congrégation, comme la personne la plus engagée au service du Christ, des pauvres et de l’Église. »
(*)
« … En 1826, les fils d’Eugène de Mazenod deviennent officiellement les Oblats de Marie Immaculée. ‘C’est un ’passeport pour le ciel !’ écrit notre Fondateur au père Tempier … » (**)
« 1819 : le sanctuaire marial de Notre Dame du Laus est confié aux missionnaires en tant que lieu de mission permanente ». Il sera « le premier des neuf sanctuaires mariaux confiés aux Oblats en France pendant la vie d’Eugène ».
Chez nous à Cap-de-la-Madeleine, une église paroissiale bénite en 1790 accueille toujours les pèlerins. Elle est « devenue le Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap… sanctuaire marial, le plus important en Amérique du Nord… lui aussi confié à la garde des Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée. (***)
D’autres lieux mariaux attendent les pèlerins où la Mère de Jésus vient leur ‘parler’ de sa vie « au service du Christ, des pauvres et de l’Église » (*)
(*)Dictionnaire des valeurs oblates –Marie
(**) Wilhelm Steckling, Supérieur général – 17 février 2004 (omiword)
(***) Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap – http://grandquebec.com/mauricie/sanctuaire-notre-dame-du-cap/
Nota bene : je ne peux m’empêcher d’aimer le commentaire du « Dictionnaire des Valeurs oblates » quant à ce qui se passe à Aix en 1822.
« Selon la tradition orale, le 15 août 1822, la statue de Marie, bénite ce jour-là dans la chapelle d’Aix, aurait ouvert les yeux et penché légèrement la tête vers le Fondateur, pendant qu’il priait à ses pieds [53]. Le seul témoignage contemporain de ce fait se trouve dans la lettre du père de Mazenod au père Tempier, écrite le soir du même jour.
D’après ce texte, il n’est pas possible de dire ce qu’a fait ou non la statue, parce que le Fondateur ne décrit pas l’événement extérieur mais ses propres dispositions intérieures. On en distingue quatre: il réussit à pénétrer ou percevoir la vérité essentielle concernant Marie, la Congrégation, lui-même et les difficultés externes à son Institut.
1. Lui, qui depuis les débuts de sa vie spirituelle, considérait Marie comme une mère, comprend davantage ce qu’est cette maternité et ce que signifie «mettre en Elle tous ses espoirs»;
2. Il perçoit d’une nouvelle façon la Congrégation telle qu’elle «est en réalité». Il la trouve belle et «utile à l’Église» [54];
3. Ce jour-là, il intériorise l’appel à la sainteté. Il comprend qu’il faut chercher la cause des difficultés dans la Congrégation, non seulement dans les autres ou dans les circonstances historiques, mais aussi en lui-même;
4. Enfin, il jette avec sérénité un regard réaliste sur les difficultés que rencontre son jeune Institut. Il voit même «les obstacles […] comme rangées en bataille» et prend conscience qu’un ennemi veut «neutraliser tous les efforts».
Comme on peut voir, l’absence de toute allusion directe à une apparition, et des expressions comme «j’ai éprouvé», «j’ai trouvé», «il me semblait voir, toucher du doigt», jointes à la joie profonde et à la force sereine ressentie par le Fondateur, semblent indiquer que dans cette expérience il a eu une vision intérieure, interprétée comme «un sourire» de la Vierge [55]. Un sourire qui, en un moment de fatigue morale, alors que le père de Mazenod sentait davantage le poids des épreuves qui s’abattaient sur la Congrégation, a fait naître en lui de nouvelles forces pour supporter des adversités plus dures encore à l’avenir. »
Une dévotion mariale bien cohérente avec ce que nous connaissons du Fondateur !