Les missions étant une des fins principales de l’Institut, tous s’appliqueront principalement à bien remplir cet emploi.
Règle de 1818, Chapitre deuxième §1, article 1
Les temps ont changé et les méthodes du 19e siècle ne s’appliquent généralement plus de nos jours, mais l’esprit selon lequel ces activités étaient poursuivies et dans l’ensemble leurs visées spirituelles et humaines sont toujours aussi valables aujourd’hui. Nous avons été fondés pour être des ministres de la conversion, et ce même esprit évangélique d’Eugène doit être le fondement sur lequel nous allons édifier, en ce 21e siècle, notre ministère de conversion à « un cœur nouveau, un esprit nouveau, une mission nouvelle ».
Pour Eugène de Mazenod, on le sait, la mission revêt une importance primordiale. Il recommande à ses missionnaires de « [s’appliquer] principalement à bien remplir cet emploi ».
La règle de 1818 reste valable pour les Oblats de Marie Immaculée d’aujourd’hui. Ils ont à s’appliquer fortement à remplir un « emploi » exigeant. Où la gratification n’est pas toujours au rendez-vous. Où les résultats sont rarement en fonction des efforts déployés. Où les blessures profondes de certains des leurs viennent attrister toute la Congrégation. Où la persévérance leur est plus que jamais demandée dans un monde qui rejette Dieu.
Oui, les prêtres ont à se tourner vers Jésus Christ pour se garder le coeur ouvert à la souffrance dissimulée sous des dehors riants et l’esprit qui entend l’inconfort engendré par tant de situations nouvelles. Seule la grâce du Sacerdoce leur fera prendre l’indispensable tournant d’une mission dérangeante dans certaines de ses nouveautés.
Comme le rappelait le 35ième Chapitre général, Oblats, Laïcs associés (et finalement tout chrétien) ont un constant besoin de conversion. Une conversion à refaire au gré des événements, une attention à apporter, un regard à purifier, un pardon difficile à donner, un tournant à prendre dont on ne sait trop où il va nous conduire, une espérance à transmettre, une paix à donner…
Tout cela à vivre ‘’chacun, chacune selon notre vocation particulière’’ (*) , ici où nous sommes plantés ou peut-être là où nous ne pensions jamais nous retrouver. Une mission sur-humaine mais réalisable dans la foi en Jésus qui nous dit : « Je suis avec vous pour toujours. »(Mt 28-20)
(*) Prière à saint Eugène – Ordinaire de Trois-Rivières