GRATIFIE DU TITRE D’AMBITIEUX, PARCE QUE CERTAINES DIGNITES ME SONT TOMBEES DESSUS SANS QUE JE LES RECHERCHASSE
En tant qu’évêque de Marseille, Monseigneur Eugène a pris conscience de certaines critiques selon lesquelles il était ambitieux et à la recherche d’honneurs. Dans son journal privé, qu’il n’a jamais voulu que les autres voient, il se souvient des moments où on lui a proposé des postes importants qu’il n’a jamais acceptés.
La première fois, c’était après son ordination sacerdotale. Il rappelle:
C’est à cette époque que je refusais à l’évêque qui m’avait ordonné, mgr Demandolx , l’honneur qu’il me proposa de rester auprès de lui en qualité de son grand vicaire ; c’est la première réponse que je pourrais faire à ceux qui m’ont gratifié du titre d’ambitieux, parce que certaines dignités me sont tombées dessus sans que je les recherchasse. Je vois encore l’embrasure de fenêtre où le bon évêque me pressa tant d’accepter son offre si obligeante. Il fit valoir mon titre d’ami de la famille, nous étions compatriotes, il se sentirait si heureux de m’avoir auprès de lui. Je le délivrerais d’une servitude pénible…
J’étais à cent piques de la pensée de m’élever. Tout en me confondant en remerciements, je m’excusai et je protestai de l’obligation où j’étais de retourner au séminaire de Saint-Sulpice où je remplissais les fonctions de directeur. Ce saint évêque ne savait pas ce qui se passait dans cette maison à Paris. On sait que les Sulpiciens, forcés de se retirer, avaient confié la direction du séminaire à mm. Teysseyrre, Tharin, Gosselin et moi…
Lorsque je lui dis qu’il me fallait aller remplir les fonctions de directeur et, cédant à cette considération, me dit en soupirant: c’est différent, je n’insiste plus; je le laissai dans cette erreur et je retournai à Paris où je restai encore un an étant prêtre
Journal d’Eugène de Mazenod, 31 août 1847, EO XXI
RÉFLEXION
Étant noble, fils de juge, sorti du séminaire de St Sulpice et orateur et organisateur accompli, il est facile de comprendre pourquoi de nombreuses offres de postes et d’honneurs ecclésiastiques lui sont parvenues.
« Quand l’ambition prend fin, le bonheur commence ». (Thomas Merton)
Ce contenu a été publié dans
Uncategorized. Vous pouvez le mettre en favoris avec
ce permalien.