JE GÉMIS DE VOIR UN SI JEUNE PÈRE SÉPARÉ DE TOUS LES NÔTRES À UNE SI GRANDE DISTANCE
Eugène avait envoyé les deux missionnaires à l’évangélisation des tribus indigènes et était fier de leur zèle et de leur courage. Il écrit à l’évêque de Montréal :
J’ai reçu des nouvelles de la Rivière-Rouge. Le p. Aubert et le p. Taché[1] m’ont écrit; le dernier, une lettre charmante. Il a fait sa profession et a dit sa première messe le 13 octobre. Ils sont heureux l’un et l’autre dans leur position. Ils vont établir une mission à 300 lieues de S.-Boniface, dans l’île de la Crosse. Le p. Taché y va avec M. Laflèche, et le p. Aubert va partir pour Wamassinoury avec M. Belcourt. Il se perfectionnera dans cette mission dans la langue.
Lettre à Mgr Bourget, évêque de Montréal, 23 décembre 1846, EO I n 72
Le défi missionnaire des premiers jours apparaît maintenant. Eugène veut que ses hommes vivent en communauté avec une vie de prière régulière et un soutien mutuel, alors qu’ils ont été envoyés avant tout pour être des évangélisateurs itinérants et non des moines contemplatifs. Écrivant au père Guigues, le supérieur canadien, Eugène fait référence à l’évêque de Saint-Boniface qui a envoyé le père Taché en mission :
Je vois au contraire qu’il a envoyé le p. Taché à l’île à la Crosse. Mais je gémis de voir un si jeune Père, à peine sorti du noviciat, séparé de tous les nôtres à une si grande distance.
Lettre au père Eugène Guigues au Canada, 25 mars 1847, EO I n 82
RÉFLEXION
Nous voyons ici la tension entre la vie religieuse, la communauté et la mission qui a existé tout au long de notre histoire. Comment établir un équilibre en répondant aux nombreux défis que chaque jour apporte, tout en maintenant une unité avec Dieu et avec ceux avec qui nous sommes engagés dans la vie familiale ou consacrée ?
La Règle oblate nous encourage à atteindre :
l’unité de leur vie qu’en Jésus Christ et par lui. Ils sont engagés dans des services apostoliques très variés, et en même temps chaque acte de leur vie est l’occasion d’une rencontre avec le Christ qui, par eux, se donne aux autres et, par les autres, se donne à eux.
Constitution 31
Ce contenu a été publié dans
Uncategorized. Vous pouvez le mettre en favoris avec
ce permalien.