LES MISSIONS PAROISSIALES: PROCHE DES GENS PAR LA PRÉDICATION DANS LEUR LANGUE

Les missionnaires prêchaient en provençal, et leur utilisation de cette langue les a rendus plus proches des personnes les plus humbles et les moins instruites. Eugène avait précisément fondé sa famille missionnaire pour atteindre les personnes les plus abandonnées, en prêchant dans leur langue. L’utilisation de la langue provençale était un principe auquel il s’accrochait avec insistance.

L’attitude officielle du gouvernement après la Révolution était que le français était la seule langue qui devait être utilisée, de manière à unifier le pays. Le résultat en a été que les habitants des villages reculés qui ne connaissaient que le Provençal étaient condamnés à être encore plus abandonnés. Les missionnaires ont rejeté cette règle, afin de les conduire à Dieu de manière plus efficace.

Un exemple a eu lieu en 1833 lorsque le maire de La Ciotat avait affiché en termes vigoureux des avis dans la ville condamnant les missionnaires et leur utilisation du Provençal. Eugene a répondu:

Nous y lisons que le sujet de l’inconcevable diatribe du maire est la langue que j’utilise dans mes enseignements. Je pensais jusqu’à maintenant qu’il était nécessaire de parler aux bons fermiers et pêcheurs dans la langue qu’ils comprennent le mieux. La colère du maire ne me fera pas changer d’avis.

BOUDENS, R., “Mgr. de Mazenod et le provençal” dans Études Oblates 15 (1956), p. 6-7

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1 réponse à LES MISSIONS PAROISSIALES: PROCHE DES GENS PAR LA PRÉDICATION DANS LEUR LANGUE

  1. Denyse Mostert dit :

    Hier, je réfléchissais sur les réticences des bien-nantis devant un enseignement en provençal. Pour conclure que la paille détectée dans l’œil des autres peut parfois nous occuper au point d’oublier la présence d’une poutre dans le nôtre.

    Ce matin, je m’arrête sur le chemin inattendu, étrange, hors de l’ordinaire qui a poussé Eugène de Mazenod à donner la préséance aux pauvres et aux petits.

    Il est un jeune homme de bonne famille. Et voici que le divorce de ses parents va le toucher durement. Il a connu les difficultés de l’exil, et on le retrouve en France profitant à plein des plaisirs réservés à la seule ‘bonne société’. Il compte sur un beau mariage et voici que, la mort de l’héritière entrevue vient balayer son rêve. L’homme des expériences ‘extrêmes’, pourrait-on dire aujourd’hui. Sans cesse il passe de l’espoir à une retombée douloureuse dans la réalité.

    En même temps l’enseignement reçu en Italie de Don Bartolo Zinelli demeure pour lui un point d’ancrage. Et Dieu est à l’œuvre. « Peu à peu, les ravages sociaux et moraux qu’avait apportés la Révolution française ont un impact profond sur Eugène. » (*)

    Faut-il dès lors s’étonner que l’expérience du Vendredi Saint 1807 ait été à la source du rebondissement incroyable de sa vie et qu’il prenne « la résolution de faire sa part pour répondre aux besoins urgents » ? (*) Eh bien oui je m’étonne une fois de plus de la manière dont cet aristocrate a pu comprendre le désarroi de tout un monde aux antipodes de celui dans lequel il a évolué. Je m’étonne de sa vie de prêtre hors des sentiers battus, je m’étonne des défis relevés et comment il les a poursuivis avec l’audace et la persévérance qu’on sait.

    Tous ces étonnements viennent à bout de ma réticence naturelle à employer le mot ‘miracle’. Parce que c’est un ‘retournement’ humainement inexplicable qui a orienté la vie du Fondateur.

    Et j’ose enfin qualifier de ‘miraculeuse’ « la poussée extérieure » du Vendredi Saint qui a fait de l’aristocrate Eugène de Mazenod « le serviteur et le prêtre des pauvres ».

    (**) omiworld / Eugène de Mazenod

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