QUELLE PUISSANCE A PU PRODUIRE DE SI ADMIRABLES EFFETS?

En réfléchissant sur l’effet puissant que fit naître la mission dans la paroisse, Eugène s’étonne de la conversion de tant d’hommes qui généralement ne fréquentaient jamais l’église et qui, souvent même, militaient contre elle.

Quelle puissance a pu produire de si admirables effets? Il fallait voir ces hommes qui, il y a un mois, peut-être quinze jours, n’auraient pas osé faire le signe de la croix en entrant dans l’église, s’ils y entraient toutefois; aujourd’hui, dimanche de la Quinquagésime, c’est-à-dire dimanche appelé par les mondains dimanche gras, se montrer courageusement disciples du Sauveur à la face de toute la ville qu’ils avaient plus ou moins scandalisés jusqu’à présent; non seulement chanter les louanges de Dieu et les cantiques de leur reconnaissance dans tout le cours de la procession, mais se faire gloire de leur conversion et fouler aux pieds le respect humain, portant généreusement à leur boutonnière la croix, signe visible de leur réconciliation avec Dieu, et ne pas vouloir la quitter même après la cérémonie qui, en les réunissant tous, en faisait un corps d’armée formidable, et la garder en se retirant chez soi individuellement! C’est quelque chose d’aussi admirable que prodigieux, quand on sait en quel siècle nous vivons et quels sont les hommes qui nous environnent.

Journal d’Eugène de Mazenod, le 21 janvier 1844, EO XXI

Il écrit au Père Tempier pour lui partager ses sentiments:

Figurez-vous qu’hier j’ai trouvé dans l’église de St-Cannat mille hommes réunis, chantant à mon arrivée avec leurs puissantes voix les cantiques de la reconnaissance. J’en ai confirmé plus de 200. Mille ont communié. L’après-midi une immense procession composée d’un plus grand nombre d’hommes encore a bravé courageusement le respect humain et s’est transportée dans l’enceinte et sur la place du Calvaire qui s’est trouvée remplie ainsi que toutes les rues adjacentes, les fenêtres, les balcons et les toits d’alentour…

 Chaque homme portait à sa boutonnière une croix suspendue par un ruban, et ce signe du triomphe de la grâce ils n’ont pas voulu le détacher de tout le jour; et ces hommes qui, il y a quelques jours, auraient rougi de faire le signe de la croix en entrant dans l’église ont osé porter cette pieuse décoration dans toutes les rues de la ville et sur le port où l’on en a vu plusieurs se promener. N’est-ce pas une chose admirable? S’il fallait parler des femmes! On sait ce qu’elles sont capables de faire dans l’occasion.

Lettre au Père Henri Tempier, le 19 février 1844, EO X n 834

Qu’il est donc beau de partager ces touchantes expressions d’Eugène, de ses sentiments venant de son très grand cœur pour ses paroissiens, C’est de là qu’est née la Famille Mazenodienne.

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