AVEC SON GENRE ARDENT, IL A RÉAGI DE MANIÈRE INAPPROPRIÉE PLUSIEURS FOIS AVEC LES MEILLEURES INTENTIONS DU MONDE

Le Père Telmon était un homme de zèle pour l’Évangile avec un grand « Z » – mais jusqu’à ce qu’il vienne au Canada, son expérience avait été celle de la France et il ne comprenait pas la réalité des églises protestantes.  L’évêque Bourget continue de faire le récit à Eugène :

 » Le p. Telmon, avec son genre ardent, a donné à gauche plusieurs fois avec les meilleures intentions du monde. Il a malheureusement consenti à entrer publiquement en conférence avec des ministres protestants. Quoiqu’il les ait terrassés et battus à plate couture, et qu’il en soit pour cela résulté un grand bien, cependant cette conférence a eu sous d’autres rapports des suites fâcheuses et il en est surtout résulté une impression publique qu’il n’avait pas été victorieux dans ce combat. La raison en est que ses ennemis ont eu l’effronterie de chanter victoire et que bon nombre de catholiques, qui y ont assisté, n’avaient pas assez d’instruction pour sentir la solidité de ses arguments et la futilité de ceux de ses adversaires qui sont toujours très spécieux pour des gens qui ne sont pas accoutumés à la controverse.

Au 19ème siècle, les Oblats (et l’Eglise en général) n’étaient pas conscients du concept d’oecuménisme et étaient motivés par la doctrine « hors de l’Eglise, il n’y a pas de salut ».

Dans une autre occasion, il a brûlé quelques Bibles et livres protestants, sans prendre assez de précaution pour cacher son action. Aussi est elle devenue une affaire d’Etat au point que les journaux des Etats Unis et du Canada, qui sont vendus à l’erreur, s’en sont emparés et cherchent à monter les esprits contre les missionnaires catholiques qui ont, disent-ils, commis l’affreux sacrilège de profaner la sainte Bible. Si ce bon père consultait un peu plus les personnes expérimentées du pays, il n’exposerait pas la religion à être ainsi compromise et ne mettrait pas les évêques dans un très grand embarras.

Journal d’Eugène de Mazenod, 20 mars 1843, EO XXI

Le mouvement œcuménique n’est entré dans la pensée et la pratique de l’Église qu’au 20e siècle, aussi ne soyons pas trop sévères en jugeant des personnes qui ont agi selon la mentalité de leur temps. Malgré tous ses défauts, Pierre Telmon était un missionnaire extraordinaire qui a amené beaucoup de gens à la rencontre de Jésus-Christ en France, au Canada, dans l’est des Etats-Unis et au Texas – comme nous le verrons plus loin.

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