Je me suis enfermé dans mon cabinet pour déblayer un peu mon bureau. Ces audiences de tous les jours me prennent tout mon temps. Elles sont pourtant nécesaires. Il est du devoir d’un évêque de se rendre accessible à toutes ses ouailles. J’ai la consolation de voir tout le monde se retirer satisfait de mon accueil. Je dois le conseil comme les secours, chacun a droit à être écouté de son pasteur…
L’ « audience » dont parlait Mgr Eugène était une période de quatre heures, de 10h00 à 14h00 chaque jour où il était présent pour recevoir des gens dans son bureau. Tout le monde était toujours le bienvenu, et il n’y avait pas de rendez-vous – les gens attendaient juste l’un après l’autre.
D. Barthélemy des Martyrs [ed. L’un des évêques exceptionnels du XVIe siècle.] donnait aux audiences encore plus de temps que moi, et il ne croyait pas vraisemblablement que ce temps fût perdu. On pourrait l’employer plus agréablement, mais qu’importe pourvu que l’on fasse son devoir. Ne perdons pas de vue cette belle parole de saint Paul: « nous sommes vos serviteurs à cause de Jésus. » [Ed. 2 Corinthiens 4, 5] On supporte avec cela tous les ennuis et toutes les peines.
Eugène de Mazenod, Le Journal, 8 Septembre 1838, EO XIX
CHACUN A LE DROIT D’ÊTRE ÉCOUTÉ …
En 1838 comme en tous temps, les évêques ont bien du ménage à faire. Ce qu’Eugène de Mazenod nomme « déblayer un peu son bureau ». Imaginons un peu les demandes qui arrivent chez lui dans l’attente, sinon d’un règlement, du moins pour une prise en considération. Ceci fait partie d’un devoir que notre Fondateur ne peut négliger et qui peut concerner aussi tous ceux qui reçoivent des confidences quelles qu’elles soient.
Détail pratique qui a son importance : « Quand on sait que, pour l’évêque de Marseille, l’audience dont il parle avait lieu de 10 h à 14 heures chaque jour » on comprend qu’il ne prenait rien à la légère pour que chacun reçoive son dû. Ne jamais se dérober à celui qui demande; la réponse ne règlera peut-être aucun problème mais chacun pourra s’en aller satisfait de la rencontre. N’est-ce pas déjà énorme de partir avec une joie dont il sera bon de se souvenir par après ?
Enfin, rappelons-nous les mots d’Eugène : « Je dois le conseil comme les secours, chacun a droit à être écouté de son pasteur… » Efforçons nous chacun et chacune de trouver dans notre cœur la manière d’accueillir ceux et celles qui font appel à nous en faisons confiance à la présence de l’Esprit Saint toujours avec nous.