FOLKLORE ET CULTE

 Confirmation dans ma chapelle comme tous les lundis. Visite du bœuf de la Fête-Dieu[1]. On a voulu le faire monter dans la grande salle. Le peuple avait envahi l’évêché. Il a fallu que je fisse honneur à une si belle visite. Tout ce monde m’a témoigné beaucoup d’intérêt, c’était à qui me dirait les choses les plus flatteuses : Noustre bel evesque nous fas tant de plaisir de lou voire, etc. (Ed. Provençal : “Il nous donne un grand plaisir de voir notre gentil évêque)

Pendant de nombreuses années, l’Association des Bouchers de Marseille avait décidé d’incorporer le bœuf dans la procession du Corpus Christi. À l’origine, la raison était de rappeler les animaux utilisés dans les sacrifices au Temple en Israël. En Provence, il était devenu une partie du folklore de faire la procession avec un bœuf dressé avec des fleurs, un petit garçon habillé comme Jean-Baptiste sur son dos, et des bouchers en costumes l’accompagnant. Parce qu’il était important pour le peuple, Eugène a d’abord permis de le continuer, mais l’a arrêté plus tard, car cette pratique détournait l’attention de l’adoration du Saint Sacrement.

Il conclut avec ironie son article de journal :

Cinq francs au petit Jean-Baptiste, 10 francs aux nobles bouchers vêtus à l’Henri IV, à part le manteau. Étrenne au conducteur de la victime, tout finit ainsi par de l’argent.

Eugène de Mazenod, Le Journal, 11 Juin 1838, EO XIX

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Une réponse à FOLKLORE ET CULTE

  1. Denyse Mostert dit :

    FOLKLORE ET CULTE…

    A Marseille la Confirmation a lieu tous les lundis dans la chapelle dans la chapelle de Mgr de Mazenod dont la présence est très appréciée du peuple.

    Eugène note dans son Journal du 11 juin 1838 l’intérêt des fidèles à son égard que le provençal vient ici accentuer davantage : « : Nostre bel evesque, disent les gens, nous fas tant de plaisir de lou voire, etc. » tout en mentionnant cette étrange « visite du bœuf de la Fête-Dieu » qu’on a «voulu… faire monter dans la grande salle. » L’origine s’en trouve chez « l’Association des Bouchers de Marseille » décidés à le trouver digne de figurer dans la célébration. Ayant d’abord rappelé «les animaux sacrifiés dans l’Ancien Testament » ce boeuf avait conquis sa bonne place dans le cortège…Eugène a dû hélas interrompre une présentation source distraction dans la prière.

    Il conclut son article de journal en mentionnant la perte de l’argent qui disparaitrait en même temps. Esprit ironique de notre Fondateur qui a su conserver la dignité de ce jour en dépit de certains esprits chagrins devant un tel changement ! Une invite à choisir avec soin les mots pour le dire.

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