QU’IL AYE MOINS CONFIANCE DANS SES PROPRES LUMIÈRES

En janvier 1838, les Oblats étaient partis dans un élan missionnaire paroissial dans tout le sud de la France. Eugène recevait régulièrement des rapports de sept d’entre eux et il se réjouissait des fruits qui en découlaient. Le Père Guigues, cependant, manifestait des doutes sur deux des processions. Dans son journal, Eugène écrit cette réflexion :

Le P. Guigues voudrait supprimer la cérémonie de l’entrée et la procession de pénitence. Il faut bien s’en garder. Ce père avoue que n’étant pas persuadé de leur utilité, il les fait sans esprit de foi. Voilà le mal! Qu’il aye moins de confiance dans ses propres lumières, qu’il entre dans l’esprit qui les a inspirées et ensuite fait approuver par l’Église et il en éprouvera les bons effets comme on l’éprouve ailleurs.

Journal d’Eugène de Mazenod, le 22 janvier 1838, EO XIX

Eugène écrivit alors directement à Guigues, en le corrigeant dans son langage énergique, tout en n’ayant aucune intention de le réprimander.

S’il s’agissait de modifier quelques usages, on pourrait le comprendre, mais supprimer selon le caprice de chacun tantôt une chose, tantôt l’autre, cela ne sera jamais tant qu’il y aura de l’ordre, de la piété et des religieux conservateurs de nos traditions dans la Congrégation.
Lettre à Eugène Guigues, le 26 janvier 1838, EO IX n 657

La tentation de tout vouloir relativiser est toujours présente de nos jours.

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1 réponse à QU’IL AYE MOINS CONFIANCE DANS SES PROPRES LUMIÈRES

  1. Denyse Mostert dit :

    QU’IL AYE MOINS CONFIANCE DANS SES PROPRES LUMIÈRES…

    Mgr de Mazenod reçoit régulièrement les nouvelles concernant les Missions « dans tout le sud de la France ».

    Dans le « Journal du 22 janvier 1838 », nous lisons que le P. Guigues propose quelques changements que le Supérieur général désapprouve. Il voudrait supprimer – ou tout au moins modifier la cérémonie de l’entrée et la procession de pénitence.

    Il faut bien s’en garder, répond Eugène car « ce père avoue que n’étant pas persuadé de leur utilité, il le fait sans esprit de foi. Voilà le mal, n’hésite-t-il pas à écrire en recommandant « moins de confiance dans ses propres lumières » et l’approbation de l’Église. La remontrance au Père Guigues s’adresse en même temps à toutes les communautés de cette époque aussi bien qu’à la nôtre et il qualifie de « caprice » la suggestion proposée. Ce dernier n’appréciera probablement pas les termes mais devra reconnaître que toutes les communautés y trouvent leur compte. Car Eugène on le sait, tient mordicus à la Sainte Règle où il trouvera «de l’ordre, de la piété et des religieux conservateurs de nos traditions dans la Congrégation. »

    Mgr Eugène de Mazenod doit-il cependant être considéré comme un défenseur invétéré du règlement ? En aucune manière en dépit du fait qu’il sait considérer la nécessité absolue de plusieurs points jugés par lui essentiels. Voici qui rassure, étant donné que la vie des Oblats et des Associés d’aujourd’hui reflète très bien la Constitution des débuts.

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